Cours de français obligatoires dans les cégeps anglophones : Jolin-Barrette a tranché

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Des cours DE français plutôt qu’EN français : les pôvres Anglais chialent encore


Les cégeps anglophones pourront offrir aux « ayants droit » de suivre trois cours DE français plutôt que trois cours EN français, comme le prévoit le projet de loi 96, a finalement décidé le gouvernement Legault. La nouvelle, d'abord rapportée par La Presse, a été confirmée mardi soir par le cabinet du ministre Simon Jolin-Barrette.




Le projet de loi sur la réforme de la Charte de la langue française, dont l'étude en commission est terminée, prévoyait jusqu'à tout récemment que l'ensemble des élèves des cégeps anglophones devraient suivre trois cours de leur cursus en français et réussir une épreuve uniforme dans la langue de Miron pour obtenir leur diplôme.


Cette obligation, d'abord absente de la pièce législative, avait été ajoutée à la demande de la députée libérale Hélène David, porte-parole de l'opposition officielle pour la protection de la langue française.


Or, le Parti libéral s'était ravisé devant l'opposition des cégeps anglophones, qui estimaient qu'une telle mesure nuirait à la réussite scolaire, et avait demandé que l'amendement soit modifié pour s'adapter aux besoins des élèves issus des réseaux primaires et secondaires anglophones (les « ayants droit »).







Cette nouvelle proposition suggérait que ces élèves puissent plutôt suivre trois cours de français sans se soumettre à une épreuve uniforme dans cette langue. L'amendement avait été rejeté par les autres partis, mais Simon Jolin-Barrette avait spécifié qu'il y réfléchirait.


Quand le temps porte conseil


Quelques semaines s'étant écoulées depuis, le ministre a opté pour le « compromis libéral ».


Ainsi, un nouvel amendement sera déposé au Salon bleu dans les prochains jours, spécifiant que les cours de français que devront suivre les « ayants droit » seront d'une durée de 45 heures et que les résultats seront comptabilisés dans la cote R des élèves.



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Notre objectif est toujours demeuré le même : permettre au français de retrouver la place qui lui revient au Québec et donner aux Québécois, peu importe leur langue maternelle, tous les outils pour s'épanouir et participer pleinement à la société québécoise, a indiqué le cabinet du ministre mardi soir.


Il y a d’importantes lacunes à l’égard de la maîtrise de la langue commune dans le réseau anglophone, a-t-il rappelé dans une déclaration écrite transmise à Radio-Canada. Les amendements que nous prévoyons déposer viennent répondre à ces lacunes.


Les trois cours de français que devraient suivre les « ayants droit » s'ajouteraient aux deux cours de français langue seconde que doivent déjà suivre tous les élèves des cégeps anglophones du Québec, peu importe le réseau duquel ils sont issus.


Ainsi, les « ayants droit » devraient suivre un total de cinq cours de français langue seconde – un défi pour les cégeps, qui devraient notamment les insérer dans le parcours des élèves inscrits à la formation préuniversitaire, qui ne dure habituellement que quatre sessions.


L'adoption d'une solution de compromis dans ce dossier survient le jour même de l'annonce des six « principes fondateurs » du Parti canadien du Québec, une formation politique issue du « Comité exploratoire des options politiques », lui-même créé dans la foulée du mouvement d'opposition au projet de loi 96.




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