Couillard «très fier» de son «très bon bilan», que l'opposition critique

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Tellement déconnecté de la réalité des québécois qu'il ne voit pas le gouffre se former sous ses pieds

Faisant abstraction des tuiles qui se sont abattues sur son gouvernement tout au long de la dernière session parlementaire, Philippe Couillard a plutôt insisté sur les bénéfices de sa rigueur budgétaire, soulignant aussi ses investissements en éducation et en santé.
« C'est un très bon bilan. Je suis très fier de ce que nous avons accompli, autant dans le domaine des finances publiques que des investissements en éducation, des investissements en santé, en économie », a affirmé M. Couillard, au moment de faire le bilan des travaux de l'hiver et du printemps.
Les raisons pour lesquelles on avait dit aux Québécois qu'il fallait faire l'équilibre budgétaire, on les a démontrées et les résultats sont là.
Le premier ministre Philippe Couillard

« Jamais, depuis 50 ans, il n'y avait eu autant de progrès dans la reconnaissance hors Québec du statut des finances publiques du Québec », a déclaré M. Couillard.
Le chef libéral refuse sinon, toujours, de reconnaître que son gouvernement a effectué des compressions budgétaires, se réfugiant derrière le fait que les enveloppes allouées à chacun des ministères ont été maintenues – sans tenir compte cependant de l'inflation ou des augmentations des coûts de système.
Le premier ministre est enfin demeuré inébranlable devant l'énumération, par les journalistes, des crises qu'a dû traverser son gouvernement : la vente de Rona, les allégations au sujet du ministère des Transports du Québec, les dossiers Uber et Pétrolia, notamment. « Ce n'est jamais facile de gérer un gouvernement », a-t-il répliqué en indiquant que les médias s'attardent plus longuement sur les problèmes que sur les bons coups du gouvernement.
La CAQ, la « seule alternative » possible
« On se retrouve actuellement avec un gouvernement libéral usé, un Parti québécois déconnecté et une CAQ sur sa lancée », a clamé le chef de la Coalition avenir Québec, avec enthousiasme, au cours de son bilan de fin de session parlementaire.
François Legault a à la fois insisté sur les faux pas du gouvernement libéral de Philippe Couillard et sur le fait que les Québécois sont las d'entendre parler de souveraineté, pour conclure que son parti représente la seule solution de rechange au Parti libéral pour former le prochain gouvernement.
Je ne vois pas comment le PQ pourrait mettre l'article 1 de côté et, à partir de là, la CAQ est la seule alternative au Parti libéral.
-François Legault, chef de la CAQ

S'employant à dépeindre le premier ministre Philippe Couillard comme un intellectuel distant et peu intéressé par les affaires de l'État, M. Legault s'est présenté comme un homme passionné qui ne craint pas l'action.
« Je n'aurais pas attendu la lettre de M. Poëti [l'ancien ministre des Transports, Robert Poëti] pour m'informer de ce qui se passait aux Transports », a notamment tonné M. Legault.
Les Québécois n'en peuvent plus de voir l'inaction de Philippe Couillard.
-François Legault

« Il y a aussi un nuage très sombre au-dessus du gouvernement libéral », a-t-il d'ailleurs illustré, en ramenant le dossier du ministère des Transports (MTQ) sur le tapis. « On a vu, durant la session, un ministre libéral démis de ses fonctions par le premier ministre parce qu'il avait dénoncé de graves lacunes au ministère des Transports », a déclaré M. Legault en faisant référence à M. Poëti.
« On peut maintenant affirmer, avec preuve à l'appui, que le ministère des Transports est rongé par la manipulation, l'obstruction, les mensonges et l'intimidation », a-t-il poursuivi, en évoquant les révélations explosives faites par deux ex-employées du MTQ, Annie Trudel et Louise Boily.
Philippe Couillard ne semble pas prendre conscience de l'ampleur de la crise au ministère des Transports.
-François Legault

« Il regarde monter le cynisme et la colère des Québécois en spectateur », reproche le chef de la CAQ. « Jamais je n'accepterai ça lorsque je serai premier ministre du Québec. »
M. Legault s'est également épanché sur le bilan du gouvernement libéral en matière d'éducation en soulignant le passage de quatre ministres en deux ans. Il a accusé le gouvernement d'improviser sur le dos des enfants et le premier ministre de manquer de vision.
Un manque d'intégrité, dit le PQ
Même son de cloche du côté de l'opposition officielle qui considère que le premier ministre est incapable de prendre ses responsabilités dans les diverses crises qui continuent de perturber le fonctionnement du gouvernement. Le chef par intérim du Parti québécois, Sylvain Gaudreault, a estimé que le gouvernement de M. Couillard était « embourbé, dysfonctionnel et incapable d'avancer ».
« C'est un bateau qui ne va nulle part. Le premier ministre dirige un navire qui prend l'eau et qui navigue de crise en crise », a dit M. Gaudreault.
Tout comme la CAQ, Sylvain Gaudreault a écorché le bilan économique et social du gouvernement libéral : trop de compressions en éducation, trop peu de nouveaux emplois et un bilan régional décevant. « Les manquements, les scandales, les incapacités coûtent cher aux familles, aux travailleurs. »
Le parti de Philippe Couillard est le bon vieux parti de Jean Charest, avec la bonne vieille culture libérale
Sylvain Gaudreault, chef intérimaire du PQ

Le chef intérimaire du PQ a de nouveau exigé la démission du ministre des Transports, ajoutant que Jacques Daoust est un ministre trop faible pour opérer un changement de culture au sein du ministère.
M. Gaudreault a tenu à préciser que « le Parti québécois se porte très bien depuis le départ de PKP » et que le nombre élevé de candidats dans la course à la direction n'est pas un signe de division, mais plutôt une caractéristique d'un parti en santé, avec une forte relève.
« La population en a assez », selon Québec solidaire
Lors de la présentation de leur bilan, le député de Mercier, Amir Khadir, et la porte-parole parlementaire de Québec solidaire et députée de Gouin, Françoise David, ont d'abord souligné les bons coups de leur parti, comme le projet de loi sur les locataires aînés ou la loi pour les enfants transgenres. « On est heureux de pouvoir dire que nous sommes capables d'influencer des politiques au gouvernement », a déclaré Mme David.
Toutefois, elle a vivement critiqué le bilan du gouvernement libéral et croit que « la population en a assez ». Trop de scandales et un manque d'intégrité et d'information entachent ce gouvernement, ajoute-t-elle.
Amir Khadir a déclaré que M. Couillard avait carrément été « lâche » dans sa gestion de la crise au ministère des Transports. « Ce n'est pas vrai que le gouvernement n'a pas de responsabilité. Il a tenté de jeter le blâme sur l'administration », a-t-il lancé. M. Khadir et Mme David ont ajouté que le ministre Daoust n'avait pas le courage politique de faire un « ménage ».
M. Khadir invite par ailleurs les Québécois à se « questionner sur le premier ministre. Il avait juré la main sur le cœur que son gouvernement serait transparent ».
Enfin, ils ont rappelé que la question de l'austérité était toujours d'actualité, même si elle passe au deuxième plan, après tous les scandales. Et pendant que les politiciens sont occupés à s'entredéchirer ou tentent d'éviter la prochaine crise politique, les Québécois continuent de subir les compressions sociales imposées par M. Couillard, dénonce Françoise David.
« Les vrais déficits au Québec viennent du manque d'intégrité; ils ont été causés par ces milliards donnés à des entreprises qui voulaient des extras. Imaginez tout ce qu'on aurait pu faire avec cet argent-là », a dit Mme David.


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