Philippe Couillard a dans sa manche quatre ou cinq questions à poser à Pauline Marois au sujet du «deal» entre son mari Claude Blanchet et le Fonds de solidarité de la FTQ.
Le chef libéral promet de poser ces questions à son adversaire péquiste, à l’occasion du débat des chefs prévu pour jeudi soir, si Mme Marois devait l’attaquer au sujet de ses liens avec le Dr Arthur Porter qui est accusé de fraude. M. Couillard a passé ce message mercredi à l’occasion d’une tournée dans les stations de radio de Québec.
Le «deal» auquel a fait allusion M. Couillard est cette transaction impliquant une entreprise, Capital BLF, qu’a dirigé Claude Blanchet jusqu’en 2012 et le Fonds de solidarité de la FTQ. Dans une conversation téléphonique entendue à la commission Charbonneau, l’ancien président de la FTQ Michel Arsenneault avait évoqué cette transaction comme «un deal avec Blanchet» pouvant servir à convaincre Pauline Marois de ne pas réclamer la tenue d’une commission d’enquête sur l’industrie de la construction.
«Je suis tough»
«Si elle soulève le sujet que vous venez de soulever ou d’autres au sujet de collègues, j’ai au moins quatre ou cinq questions intéressantes à lui poser, ça dépend d’elle», a dit M. Couillard alors qu’il donnait une entrevue à l’animateur Sylvain Bouchard au FM-93. «Je suis pas mal plus tough (dur) que le monde pense (…) Je n’aborderai pas ces questions-là avec elle. Si elle choisit de le faire au débat elle va y goûter», a prévenu plus tard le chef libéral en point de presse.
Philippe Couillard reproche au Parti Québécois et à Pauline Marois de tenter de le relier aux faits qui sont reprochés à Arthur Porter. «On est là pour dire aux Québécois comment on veut gouverner le Québec au cours des prochaines années. Je serais très heureux d’avoir un débat de ce niveau-là. Si elle veut descendre pour patauger dans la boue j’aurai une questions sur quatre ou cinq points assez intéressants sur le deal, entre autres.»
Il s’agit d’un revirement de la part du chef libéral qui disait, mardi, ne pas vouloir débattre sur le terrain de la «boue».
Philippe Couillard a précisé à la radio qu’il n’avait aucun soupçon au sujet de l’ancien directeur général du Centre universitaire santé McGill (CUSM) au moment où il avait songé s’associer avec lui en 2010. «En 2010 il était quelqu’un de presqu’universellement respecté (...) Je vais me battre contre toute tentative de faire un lien par association à ce qui lui est reproché», a promis Philippe Couillard. Le chef libéral a refusé d’identifier les questions qu’il garde en réserve.
Foutaises et charia
Philippe Couillard s’est emporté en point de presse à la suite d’une question d’un journaliste au sujet de son passage à la direction d’un département de chirurgie dans un hôpital d’Arabie Saoudite. «Qu’est-ce que c’est que cette foutaise? Vous êtes en train de vous faire le porte voix du salissage?», a-t-il répondu au journaliste Robert Dutrisac qui lui demandait s’il était vrai que des hôpitaux saoudiens infligeaient des châtiments de la charia. «C’est un pays dans lequel je suis allé et j’invite Mme Marois à considérer l’utilité d’une expérience internationale pour élargir ses horizons. Je l’ai fait, j’ai traité bien des gens, j’ai sauvé des vies là-bas comme j’ai sauvé des vies ici au Québec, le reste ce sont des légendes urbaines. Je n’ai jamais vu ça», a répondu le chef libéral visiblement irrité.
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