Le directeur général des élections du Québec (DGEQ), Jacques Drouin, quittera ses fonctions le 11 juillet: il a remis sa démission au président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, mercredi.
Il a déclaré par voie de communiqué qu'il quittait son poste, car l'heure de la retraite avait sonné, disant avoir servi « avec enthousiasme et dévouement » la démocratie québécoise.
Les gaffes commises lors de la dernière campagne électorale n'ont absolument rien à voir avec la décision de Jacques Drouin, a assuré jeudi le porte-parole du DGEQ, Denis Dion.
« C'est une décision personnelle. Ça n'a pas de rapport avec l'élection récente, avec quoi que ce soit qui se serait passé durant l'élection récente », a-t-il insisté.
Le DGEQ, qui est tenu à la neutralité, s'est invité à deux reprises dans la récente campagne.
La première fois, c'était pour répondre à des allégations entourant l'existence de soi-disant étudiants ontariens et du reste du pays qui tenteraient de s'inscrire frauduleusement sur les listes électorales.
Après avoir affirmé que cinq circonscriptions étaient problématiques, le DGEQ avait ensuite reconnu que les informations lui avaient été transmises par un parti politique dont il n'a pas voulu révéler le nom — et qu'il n'y avait, en fin de compte, rien d'anormal à signaler.
Puis, quelques jours plus tard, Jacques Drouin avait été contraint de faire une sortie dans les médias pour se dissocier des propos de son porte-parole Denis Dion, qui avait déclaré au quotidien Le Soleil qu'en cas de victoire majoritaire du Parti québécois (PQ), les employés de l'institution se prépareraient à la tenue d'un éventuel référendum.
« Voyons, un DGE ne démissionne pas pour une affaire de même. Franchement », s'est exclamé M. Dion en entrevue avec La Presse canadienne.
Jacques Drouin a tout simplement expliqué à son équipe qu'il ne se voyait pas demeurer en poste jusqu'aux prochaines élections, prévues pour le 1er octobre 2018, a précisé le porte-parole.
« Ça fait 36 ans qu'il travaille (au sein de la fonction publique québécoise). Ça le mettrait à plus de 40 ans de carrière. Il a juste envie de prendre sa retraite », a conclu M. Dion.
Par ailleurs, le DGEQ s'apprête à entamer la refonte de la carte électorale, une tâche colossale qui s'échelonne sur environ deux ans, que Jacques Drouin ne souhaitait pas entamer sans l'achever, a précisé le porte-parole.
M. Drouin, qui a décliné la demande d'entrevue de La Presse canadienne, avait accédé au poste de DGEQ le 9 décembre 2010. Il avait auparavant occupé les fonctions d'adjoint au DGEQ, de directeur des opérations électorales et de secrétaire général de l'institution.
Le DGEQ est à la fois une personne et une institution. Il est nommé par l'Assemblée nationale, sur proposition du premier ministre, à la majorité des deux tiers des membres de la Chambre.
Outre l'organisation des scrutins provinciaux et des référendums, il est chargé de la liste électorale permanente, du financement des partis politiques et des dépenses électorales, entre autres responsabilités.
Par Mélanie Marquis
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé