Conseil du trésor: «plan de guerre» en marche

"Achetez-vous-en un, gouvernement!"...

Selon nos informations, le plan gouvernement sera rendu public à la fin du mois par la présidente du Conseil du trésor, Mme Gagnon-Tremblay.
Photothèque Le Soleil, Erick Labbé


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(Québec) Des voyants rouges viennent de s'allumer sur le tableau de bord du Conseil du trésor, le ministère responsable des 61,9 milliards $ que dépensera l'État québécois en 2010-2011. Ces clignotants forcent la ministre Monique Gagnon-Tremblay et ses hauts fonctionnaires à préparer d'urgence un «plan de guerre», qui pourrait se traduire par l'abandon de programmes et par la mise à plat de certaines structures à partir de 2011-2012, a appris Le Soleil.
Ce plan gouvernemental n'a pas encore été baptisé. Des sources le présentent comme «un plan de retour à l'équilibre budgétaire relatif aux dépenses» (en opposition à celui du ministère des Finances qui, lui, mise également sur la colonne des revenus). Il nous a aussi été décrit comme le premier vrai «mécanisme de réévaluation continue».
Selon nos informations, il sera rendu public à la fin du mois par la présidente du Conseil du trésor, Mme Gagnon-Tremblay.
Une équipe a été constituée pour l'élaborer. Ordre a été donné de le compléter avant la présentation du budget du ministre Raymond Bachand, qui sera dévoilé en mars.
«Ce sera un vaste plan de révision des politiques et des programmes gouvernementaux. Mais il touchera aussi à la gouvernance et aux processus», a-t-on confié. Autrement dit, à la façon de gérer les ministères et les organismes, ainsi qu'à l'organisation du travail.
Le langage est technique, mais les conséquences «seront très concrètes», dit-on. C'est avec ce mécanisme que le gouvernement Charest pourrait décider d'abolir les Agences régionales de la santé, qui coûtent 600 millions $ par an.
Si ce plan est en cours d'élaboration, c'est qu'on s'est aperçu au Conseil du trésor que l'objectif de contenir la hausse des dépenses à 3,2 % ne pourra être obtenu par des moyens «classiques» pendant plusieurs années de suite.
Pour la prochaine année financière, celle de 2010-2011, l'opération visant à ramener la hausse des dépenses d'une moyenne de 4,6 % à 3,2 % peut encore être menée à terme avec les traditionnels outils de resserrement - bien que ce soit difficile.
Avec près d'un milliard de dollars en moins par rapport à ce qu'ils auraient pu escompter, la très grande majorité des ministères devront en effet encaisser un gel ou un quasi-gel de leur budget, a-t-on confirmé. Croissance des besoins ou pas, ils devront vivre avec l'enveloppe qu'ils ont déjà.
Seuls ceux de la Santé, de l'Éducation et de la Famille obtiendront plus que les autres. «On va privilégier ces trois ministères parce qu'on n'a pas encore le choix pour le moment. Mais la croissance dont ils bénéficieront ne sera plus la même qu'avant.» Pas question pour la Santé, donc, de compter sur 6 % d'augmentation cette fois encore.
Éviter les chevauchements
Mais limiter les dépenses à 3,2 % pour les années 2011-2012, 2012-2013 et 2013-2014 ne pourra se faire de la même façon, expliquera dans quelque temps Monique Gagnon-Tremblay aux Québécois.
«Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on peut passer l'année 2010-2011, mais qu'on ne réussira pas à traverser les autres de la même façon.» Il faudra recourir à d'autres moyens, notamment réévaluer la pertinence de certains programmes et structures, résume notre source. Le gouvernement n'aura pas le choix s'il veut non seulement retrouver l'équilibre financier en 2013-2014, mais faire en sorte que les Québécois en aient davantage pour leur argent, ajoute notre interlocuteur en faisant référence aux lourdeurs, aux dédoublements et aux chevauchements.


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