Conflit chez ABI: les syndicats ulcérés par les commentaires de Legault

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Legault a pris le parti du patronat sur le lock-out d'ABI : cela pourrait lui coûter des voix en 2022


La FTQ et le syndicat des Métallos ont dénoncé mardi les appels aux concessions adressés par le premier ministre François Legault aux travailleurs en raison de leur salaire élevé, dans le cadre du conflit de travail à l'Aluminerie de Bécancour (ABI). 


«Je pense que le syndicat, étant donné les salaires très importants, pourrait faire des concessions», avait lancé le premier ministre la semaine dernière. Il a réitéré cet appel, lundi, après des rencontres avec des représentants syndicaux et des responsables d'Alcoa, propriétaire principal d'ABI. 


«La direction offre un salaire moyen de 92 000 $ par année aux 900 employés. Le syndicat doit faire des compromis», a-t-il écrit sur Twitter. 


«On souhaite rappeler au premier ministre que c'est Alcoa et Rio Tinto qui ont mis en lockout les travailleurs et travailleuses il y a de cela 15 mois et qui ajoutent sans cesse de nouvelles demandes de concessions», a rétorqué mardi le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau, par communiqué. 


«Est-ce le ton que le premier ministre souhaite avoir dans ses relations avec les syndicats? Lui qui disait vouloir faire monter le salaire moyen au Québec, va-t-il dénoncer tous ceux qui tirent le salaire moyen vers le haut? Les salaires n'ont jamais été en jeu dans le lockout qui sévit depuis 15 mois chez ABI», a poursuivi le président de la FTQ, Daniel Boyer. 


Les syndicats ont rappelé que le salaire du PDG d'Alcoa, Roy Harvey, est passé de 4 à 13 millions $ de 2016 à 2018. «Le premier ministre est bien silencieux sur le salaire d'un PDG d'une compagnie qui prend en otage les travailleurs et toute une région, qui appauvrit le Québec et qui a fait perdre 165 millions $ à tous les Québécois et Québécoises en 2018», ont ironisé les syndicats. 


Le conflit de travail qui perdure depuis janvier 2018 pourrait connaître une nouvelle étape, mercredi, alors que les deux camps doivent se retrouver à la table de négociations en compagnie d'un médiateur. 


Rappelons qu'au début mars, les travailleurs ont rejeté une proposition de l'employeur, avant de déposer une contre-offre.