Commission sur l’assurance-emploi - L’opposition dénonce la nomination de Duceppe

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L'hystérie fédéraliste !

Québec — La nomination de l’ancien chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, à titre de président d’une commission nationale sur l’assurance-emploi a soulevé l’ire de l’opposition.
Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a sonné une charge virulente contre cette figure de proue du mouvement souverainiste, mercredi, à l’Assemblée nationale. « Ce n’est pas aux contribuables à payer pour réconcilier la première ministre avec Gilles Duceppe. Ce n’est pas le rôle du gouvernement de gérer les chicanes du Parti québécois et de payer pour aller chercher la loyauté des rivaux de la première ministre », a-t-il lancé lors de la période de questions.
La nomination de Gilles Duceppe comme président de cette commission, que Pauline Marois a décrite mercredi comme « une consultation sur la question de l’assurance-emploi », apparaît, aux yeux du chef caquiste, purement partisane. Il l’a assimilée à celle de Nicolas Girard à la tête de l’Agence métropolitaine des transports (AMT) et au salaire à vie auquel André Boisclair a finalement renoncé. « Les nominations partisanes, les Québécois en ont plein leur casque », a proféré François Legault.

Agent provocateur
Le chef de l’opposition officielle, Jean-Marc Fournier, perçoit cette nomination comme une « provocation » envers le reste du Canada. « La crédibilité qu’il a, c’est d’être un agent provocateur, a-t-il affirmé dans un point de presse. Au Québec, on s’entend tous pour dire que nos compétences doivent être respectées, on s’entend tous pour dire que les fonds de travailleurs, il faut s’assurer qu’ils puissent être maintenus. Quelle est la stratégie pour y arriver quand on sait qu’on a des partenaires au Canada ? Prendre le séparatiste le plus connu au Canada ? C’est ça, la recette ? »
Pauline Marois juge que Gilles Duceppe est bien placé pour défendre les intérêts du Québec en matière d’assurance-emploi. « S’il y a quelqu’un qui connaît le système fédéral, qui a eu à en débattre, à en discuter, qui a défendu les intérêts du Québec, c’est bien Gilles Duceppe. Et je crois que c’est l’une des personnes les plus compétentes pour faire ce travail-là. »
Le rôle que jouera cette commission n’était pas clair, mercredi, alors que tant les libéraux que les caquistes croyaient qu’elle avait pour objet le programme de formation de main-d’oeuvre contenu dans le dernier budget fédéral. Or, il n’en est rien : cette commission ne portera que sur l’assurance-emploi, a-t-on confirmé.
Le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et à la Gouvernance souverainiste, Alexandre Cloutier, n’a pas voulu dissiper le malentendu, indiquant que l’information concernant cette commission ne sera rendue publique que mercredi de la semaine prochaine.
Faculté de synthèse
À Ottawa, le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, a parlé des tournées que Gilles Duceppe entreprendra à la présidence de cette commission ainsi que des experts et des témoins qu’il entendra. « On a une faculté de synthèse qui vient avec le temps et donc, M. Duceppe, après sa carrière ici, a droit à une autre carrière », a fait valoir Daniel Paillé.
Par ailleurs, les députés se sont entendus, au terme d’un débat de deux heures, pour adopter, à l’unanimité, la motion, présentée par les libéraux, sur la formation de la main-d’oeuvre et les fonds de travailleurs. La motion fera l’objet d’un vote jeudi.

Avec la collaboration de Marie Vastel


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