Coderre sommé de s’expliquer sur ses liens avec Eddy Brandone

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En pleine nuit, Coderre et Gagliano, alors tous deux ministres fédéraux, répondent à l'appel d'un leader syndical qui leur demande de les rencontrer dans un restaurant... Tout de même curieux, non ?

Le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre se retrouve dans l’embarras à la suite de révélations concernant ses liens avec Eddy Brandone qui a déjà frayé avec la mafia et qui a même admis connaître des membres du milieu interlope.

Les anciens dirigeants de la FTQ-Construction Richard Goyette et Jocelyn Dupuis révèlent dans leur livre, Syndicalistes ou voyous?, que Denis Coderre a fait appel à Eddy Brandone pour faciliter une rencontre avec Jocelyn Dupuis en 2000.

Dans leur livre, les auteurs racontent qu’un soir, vers minuit et demi, Eddy Bradone a téléphoné à Jocelyn Dupuis pour qu’il se rende aussitôt au restaurant Roberto, à Montréal, pour rencontrer Denis Coderre, alors secrétaire d’État, et Alfonso Gagliano, l’ancien ministre des Travaux publics. Les deux hommes voulaient, semble-t-il, rencontrer Jocelyn Dupuis pour empêcher une manifestation de la FTQ-Construction, prévue dans la circonscription de Jean Chrétien, pour dénoncer la loi sur l’assurance-emploi.

Selon ce que rapportent les auteurs, Denis Coderre et Alfonso Gagliano auraient alors marchandé avec Jocelyn Dupuis des modifications à la loi si la FTQ-Construction s’abstenait de manifester, ce qui a été le cas.

Avare de commentaires

Lorsque Le Devoir a tenté de joindre Denis Coderre pour connaître sa version des faits, son attaché de presse nous a fait parvenir uniquement ce commentaire. « Il faut rappeler qu’à l’époque, les différents syndicats revendiquaient des changements profonds au régime de l’assurance-emploi. Les négociations ont donc été très intenses avec tous les syndicats, y compris la FTQ. Cela dit, je confirme qu’il n’y a jamais eu d’entente. D’ailleurs, Richard Goyette admet que le projet de loi déposé ne contenait pas les demandes de modifications de la FTQ. Il est malheureux que M. Dupuis et M. Goyette, pour vendre leur livre, blâment tout le monde pour tout et ne prennent aucune responsabilité pour leurs actes », a seulement fait savoir M. Coderre.

Trafic d’influence?

Il a donc été impossible de savoir si les révélations de Jocelyn Dupuis et de Richard Goyette sont véridiques, s’il a effectivement fait appel à Eddy Brandone et s’il connaissait le passé trouble de cet homme.

Le chef de Coalition Montréal, Marcel Côté, croit que Denis Coderre se doit de donner des explications. « Denis Coderre est accusé, à tort ou à raison, de tentative de trafic d’influence. M. Coderre doit répondre. C’est la deuxième fois pendant la campagne que sa feuille de route serait entachée. Il ne peut pas rester muet pour une deuxième fois », affirme M. Côté.

Les révélations de Jocelyn Dupuis et de Richard Goyette risquent de perturber la campagne électorale de Denis Coderre à la mairie de Montréal. Selon leurs dires, le Parti libéral du Canada, dont faisait partie M. Coderre, avait annoncé des modifications à la loi sur l’assurance-emploi, comme cela avait été convenu avec la FTQ-Construction en 2000, mais, au bout du compte, les libéraux ont déposé un projet de loi sans les modifications. « Nous avons été manipulés et dupés par Coderre et Gagliano », écrit M. Goyette. « Comment peux-tu avoir confiance en un politicien qui te fait ça », demande pour sa part M. Dupuis.


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