4,8 millions octroyés à Option Canada

Claude Dauphin : «Je n'ai rien à cacher»

Par Nicolas St-Pierre

Option Canada

L'ancien président d'Option Canada, Claude Dauphin, assure qu'il n'a joué aucun rôle dans la gestion des fonds accordés à l'organisme par Ottawa afin de promouvoir l'unité canadienne lors du référendum de 1995.
M. Dauphin se trouve plongé en pleine controverse depuis que The Globe and Mail a révélé jeudi que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) se penche sur de possibles irrégularités dans la gestion des 4,8 millions de dollars versés à Option Canada par Patrimoine Canada à l'automne 1995.
«Mon rôle s'est limité à faire des demandes de subventions pour l'organisme, ce que j'ai fait, notamment auprès de Patrimoine Canada. Ça s'est arrêté là.»
La GRC a d'ailleurs interrogé deux employés du Ministère le 23 décembre dernier pour faire la lumière sur le versement d'une somme de 300 000$.
La Presse a interviewé Claude Dauphin à son domicile de Lachine hier après-midi. Il a dit ne rien savoir au sujet de cette somme d'argent. «C'est la première fois que j'entends parler de ça.»
L'ancienne ministre du Patrimoine canadien, Sheila Copps, affirme pourtant que, en 1997, elle a personnellement demandé des comptes à M. Dauphin relativement à ces 300 000 $. «Je lui ai dit: Si vous ne faites pas les vérifications, je vais envoyer ça au vérificateur général», a-t-elle relaté à La Presse.
À un peu plus de deux semaines des élections, le premier ministre, Paul Martin, se trouve de nouveau dans l'embarras à la suite d'une nouvelle affaire qui sème le doute sur l'intégrité passée du gouvernement libéral. M. Dauphin a été conseiller principal de Paul Martin de 1997 à 2001, quand celui-ci était ministre des Finances. Hier, M. Martin a essuyé les attaques du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, et celles de Stephen Harper, leader du Parti conservateur.
«Il n'y a rien qui me laisse présumer qu'il y aurait eu des irrégularités», a tenu à préciser hier Claude Dauphin. À une dizaine de reprises au cours de son entretien avec La Presse, l'ancien collaborateur de Paul Martin a répété qu'il n'avait jamais eu la gestion des fonds alloués à Option Canada.
«Je suis prêt à collaborer à 100% avec quelque forme d'enquête que ce soit, a-t-il néanmoins indiqué. Je n'ai absolument rien à cacher.»
M. Dauphin, qui est maintenant vice-président du comité exécutif et responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal, a été nommé président honoraire d'Option Canada en septembre 1995, un poste qu'il a occupé jusqu'à la fin de l'année suivante. Au moment de sa nomination, M. Dauphin travaillait comme consultant auprès du Conseil pour l'unité canadienne depuis environ un an.
«Mon rôle s'est limité à faire des demandes de subventions pour l'organisme, ce que j'ai fait, notamment auprès de Patrimoine Canada, plaide M. Dauphin. Ça s'est arrêté là.» M. Dauphin ajoute que, durant son passage à Option Canada, il n'a jamais eu à présider les séances du conseil d'administration ni à gérer quelque réunion que ce soit.
Conséquence: l'ancien président d'Option Canada dit tout ignorer de la manière dont ont été dépensés les fonds alloués à l'organisme fédéraliste par le gouvernement. «Ce qu'on m'a dit, c'est qu'ils auraient servi à payer des firmes pour le Non AVANT l'émission des brefs référendaires pour des actions faites AVANT l'émission des brefs.»
M. Dauphin soutient que ce n'est que l'an dernier qu'il a appris comment les fonds avaient été utilisés. Lors de son témoignage devant la Commission Gomery en mai 2005, le président du conseil d'administration et chef de la direction de l'agence de publicité BCP, Yves Gougoux, a indiqué que sa firme avait touché quelque 2,5 millions de dollars d'Option Canada en contrats de toutes sortes à l'automne 1995.


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