Réponse à André Savard

Circonvolutions autour des maréchaux du logis

Qu’ont fait Madame Marois et ses acolytes ?

Tribune libre

Monsieur Savard.
Qu’est-ce que vous croyez ?
Que Curzi et Aussant ne représentent qu’eux-mêmes ? Que ceux qui ne sont pas d’accord avec l’approche Marois sont des putschistes ? Que ceux qui n’ont pas apprécié l’affaire de l’amphithéâtre n’ont rien compris ? Que les pros Marois ont le monopole de la vertu ?
Désolé, mais vos circonvolutions autour des « maréchaux du logis » ne me convainquent de rien sinon de votre manque de prise avec la « réelle réalité », celle du terrain, celles de la rue, celle du cœur de la nation, celle du peuple qui en a soupé des beaux discours et des formules qui endorment.
Quand le chef d’un parti qui a pour objet de faire l’indépendance d’une nation n’est même pas capable de prononcer le mot « indépendance » sans craindre de s’étouffer et qu’il défend sa position de plus en plus précaire en affirmant qu’il va se battre pour garder sa place et imposer sa ligne de parti, il nous faut la preuve de la faiblesse de sa direction et de son incapacité à rallier la majorité de ses affiliés.
Un chef digne de ce nom ne se bat pas avec ses troupes, il est proactif, il génère de l’enthousiasme, il est un exemple que tous ont envie de suivre, il est clair dans ses paroles et congruent dans ses actes. Il n’a pas besoin pour cela de jouer les « grandes figures » ou les « grands symboles ».
Pas besoin d’être devin pour se rendre compte que l’indépendance ne s’en va « nulle part » à vitesse grand V à moins d’un virage majeur et d’un appel à l’éveil de la nation. Le peuple ne demande qu’à savoir ce que veulent les indépendantistes et attend du chef du parti le mieux placé pour « faire le pays » les mots et les actes qui y mèneront. Depuis plusieurs mois, des Vigiliens comme M. Barberis-Gervais ont écrit des centaines de lignes de textes pour se persuader, tout en tentant de nous persuader, que le plan de « gouvernance souverainiste » tenait la route. D’autres, tel Me Pierre Cloutier, nous ont également gavés de démonstrations qui prouvaient le contraire.
Qu’ont fait Madame Marois et ses acolytes ?
Rien qui nous rassure quant à la valeur de leur projet. En fait, le débat s’est fait sans eux.
Voilà pourquoi [… cela recommence sans arrêt et pourquoi ce parti qui se targue si finement d’être libérateur de peuple plafonne dans cette histoire horizontale …].
Et si Pauline Marois ne monte pas dans les sondages et que ses appuis périclitent depuis la démission du quatuor, en plus de ne pas profiter de la déconfiture du gouvernement Charest, ce n’est certes parce qu’on ne fait pas confiance à un pilote d’avion dont l’équipage peut retourner sa veste et se confondre avec des pirates de l’air ou parce qu’on ne fait pas confiance à un mouvement d’intendances multiples, toutes fondées en droit par des bandes souvent faméliques et qui se démarquent par leur vendetta, l’organisation de putschs cycliques.
Pauline Marois, en démissionnant, n’accréditerait certes pas […cette idée que les chefs indépendantistes ne sont que des coachs qui laissent maréchaux du logis dessiner, sculpter, et qui le peuvent parce que les putschs dans ce mouvement passent, après coup, pour une « directive », une « décision nouvelle »…], mais nous ferait plutôt la preuve qu’elle ne mérite pas d’être la chef des indépendantistes parce qu’elle n’a pas la stature qu’exige ce rôle.
Et ce n’est pas démériter d’avoir un parti-pris que de penser ainsi, ni démériter de la cause indépendantiste sous prétexte que d'aucuns afficheraient une belle allure de théoricien fondamentaliste proche du peuple et du zénith.
Des réflexions réductrices comme celles que vous avancez là nuisent plus sûrement à la cause « en tout cas ».
Je suis de ceux qui croient qu’à moins d’un revirement majeur et d’un changement radical de mentalité, nous assisterons à la débâcle, voire à la disparition du Parti Québécois. Depuis plusieurs mois, plusieurs Vigiles nous font partager leurs points de vue sur la question nationale et les moyens de parvenir dans les plus brefs délais à notre indépendance. Lire et réfléchir à leurs arguments est à mon sens plus important que de nous empresser de les rejeter en nous laissant emporter par nos émotions ou notre partisanerie.
Claude G. Thompson


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011

    C’est pourtant clair! Clarissime…(peut-être est-ce un néologisme) M. Thompson a raison mais malgré sa verve et son éloquence, je constate que les indécrottables maroisiens vont tout faire pour faire dévier le sujet. Mme. Ferretti par le féminisme et de machisme et Barberis-Gervais aussi de machisme et d’envie. Tout vous dis-je pour faire dévier le sujet. De l’aveuglement volontaire. Mais voilà, c’est aussi ça le Québec. Quand la réalité devient trop lourde on trouve des boucs-émissaires. C’est curieux mais ces deux là ne parleraient évidemment pas des vrais problèmes relatifs à Mme. Marois, ça les obligerait à dire qu’ils ont fait erreur. Vont-ils continuer À nier l’évidence quand, officiellement, le PQ, d’ici les élections, ne parlera pas de souveraineté, encore moins d’indépendance. C’est ça la trouvaille de Mme. Marois pour gagner les élections? Vous voulez rire j’espère!
    Ivan Parent