Chine: le gouverneur n'a pas compris, dit Daoust

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Et lui ne connaît strictement rien aux usages de la diplomatie. En visite officielle dans un pays, on ne commente pas les propos de ses hôtes

PÉKIN - Le gouverneur chinois opposé à l'importation de porc n'a pas compris la démarche du Québec, croit le ministre Jacques Daoust, qui associe sa réaction négative à du protectionnisme.
«Je ne suis pas sûr que l'intervenant comprenait bien ce qui était notre intervention», a expliqué mercredi le ministre de l'Économie, qui accompagne Philippe Couillard dans sa mission dans l'empire du Milieu.
«On ne s'en va pas offrir de nourrir la population chinoise. On s'en vient avec des produits d'exception», a souligné M. Daoust en marge d'une rencontre avec des travailleurs de Casavant Frères. Ces derniers installent en ce moment le nouvel orgue de la Cathédrale du Nord à Pékin, capitale de la République populaire de Chine.
REVERS DIPLOMATIQUE
Rappelons que M. Couillard a subi un revers diplomatique mardi alors que le gouverneur de la province du Shandong lui a opposé une fin de non-recevoir à l'importation massive de porc du Québec en Chine durant un entretien public.
Guo Shuqing, qui dirige la région de 95 millions d'habitants, lui a lancé «on a assez de porcs» devant plusieurs représentants de l'administration du Shandong et des membres de la délégation québécoise, dont le président de la Fédération des producteurs de porc du Québec.
M. Shuqing est une figure politique importante en Chine et il est pressenti comme un candidat sérieux à la vice-présidence du pays lors de la prochaine transition en 2018, selon le ministère des Relations internationales du Québec.
DU PROTECTIONNISME
«Il y a une mécompréhension de ce qu'on offre. On n'est pas assez connu. On doit rétablir la situation. On ne s'en vient pas remplacer leurs producteurs. On s'en va offrir quelque chose qu'ils n'ont pas: un produit recherché et de qualité», a rétorqué M. Daoust.
M. Daoust, qui dit avoir vu «évoluer» la population chinoise depuis 15 ans, croit «qu'ils vont vers la recherche de qualité», un créneau que peut occuper le Québec.
Est-ce que M. Shuqing a fait preuve de protectionnisme? «Je pense que ça a été beaucoup plus ça que d'autre chose. Quand je regarde les produits que nous offrons et les produits qu'ils offrent, on a un marché», estime M. Daoust.
PORT DE MONTRÉAL
Par ailleurs, le Jacques Daoust a rencontré mardi l'autorité chinoise responsable du transport international de conteneur en compagnie de représentants du Port de Montréal.
Le ministre de l'Économie a qualifié l'audience «d'extraordinaire» et croit que d'ici quelques années, une entreprise chinoise dans le domaine de la logistique pourrait s'installer à Montréal.
«Pour envoyer des produits de consommation sur la côte est américaine, ils ne pensaient pas à Montréal. C'est comme si on leur faisait découvrir quelque chose», a expliqué M. Daoust.
«C'est moins cher en bateau vers Montréal que d'y aller par le train à partir de Vancouver. On donne accès à 100 millions de personnes dans une économie riche», a-t-il ajouté.


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