Céder à la casse?

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012


On a compris hier, dans les rues de Montréal, pourquoi les leaders radicaux refusent de condamner la violence commise par certains au nom de la cause étudiante: le vandalisme fait partie de leur stratégie.
Devant le saccage commis au Palais des Congrès et dans les rues avoisinantes, les porte-parole de la CLASSE avaient une occasion en or de dénoncer ces gestes. Ils s'en sont soigneusement abstenus, justifiant au contraire la violence par l'attitude du gouvernement à l'endroit des revendications étudiantes.
Pourtant - il est renversant d'avoir à le répéter - rien, au Québec, ne justifie qu'un groupe exprime son mécontentement par la violence. Il a été amplement démontré dans le passé que des manifestations pacifiques peuvent amener le gouvernement à modifier ses politiques. En outre, les prochaines élections donneront à ceux qui s'opposent à la hausse des droits de scolarité (et au Plan Nord) de voter pour un parti partageant leur point de vue.
Pourquoi la CLASSE endosse-t-elle le vandalisme comme moyen de pression légitime? On le comprend à la lecture d'un récent communiqué de la coalition:

«Cessons d'avoir peur des lois qui encadrent notre mécontentement et désobéissons collectivement afin de sortir ensemble dans les rues du Québec. (...) En ce moment, le gouvernement a la frousse, il est prêt à céder. Profitons de ce moment pour mettre une clé dans l'engrenage de la révolution culturelle et défendre une société qui priorise la population sur le profit.»

Encore hier, certains ont dénoncé la «violence policière». Selon eux, que doit faire la police si une bande de gens masqués, prêts à tout saccager, tentent de pénétrer de force dans un lieu où le premier ministre se trouve? Leur faire une haie d'honneur, peut-être?
D'autres se sont offusqués du fait que M. Charest, pour détendre l'atmosphère au Salon Plan Nord, blague au sujet des manifestations Ainsi, quand le chef du gouvernement condamne la violence, on trouve qu'il exagère, et quand il en minimise l'importance, on l'accuse de prendre les choses à la légère!
Le fait que certains accordent plus d'importance à cette plaisanterie qu'au saccage provoqué par les manifestants démontre combien la haine du Parti libéral en est venue à détraquer leur sens des proportions.
Les Québécois n'aiment pas la chicane et c'est ce sur quoi mise la CLASSE. La population presse de plus en plus le gouvernement de mettre un terme à la «crise», coûte que coûte. L'opposition fait de même.
Or, si le gouvernement cède, sur la question de la violence comme sur le fond du dossier, il offrira aux radicaux une victoire sans précédent. Ceux-ci sauront, désormais, comment faire reculer à leur guise le gouvernement du Québec. Les effets de cette capitulation devant l'intimidation se feront sentir longtemps après que Jean Charest aura quitté le pouvoir.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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