Campagne électorale - Des élections pour ça ?

Élection Québec - 8 décembre 2008

Crise économique oblige, la campagne électorale démarre en lion pour les trois principaux partis, qui n'ont pas tardé à dévoiler plusieurs mesures destinées à stimuler l'économie et à venir en aide aux familles. Le hic, c'est que toutes ces bonnes idées auraient pu, auraient dû être mises en oeuvre dès cet automne, et non le printemps prochain!
Des trois partis, c'est le PLQ qui a présenté le plan économique le plus complet à ce jour, tirant dans toutes les directions, de l'aide aux entreprises à l'accélération des investissements en infrastructures et en énergie, en passant par un coup de main aux nouveaux propriétaires et aux retraités à faibles revenus, sans oublier les chômeurs et les employés du bas de l'échelle, à qui on promet une hausse du salaire minimum.
Du côté du Parti québécois, on semble avoir été pris de vitesse par la décision du premier ministre de déclencher les élections à ce moment-ci, mais même si le menu est moins élaboré, il comporte aussi quelques mesures structurantes ou ponctuelles susceptibles d'avoir des effets préventifs et curatifs sur la croissance. Ainsi, on parle de garanties de prêts pour les entreprises, de création d'un Fonds d'investissement stratégique, d'une hausse des plafonds pour les fonds de capital de risque
(FTQ, CSN et Desjardins), de bonification du soutien au revenu pour les chômeurs aux études, d'un crédit d'impôt sur les intérêts hypothécaires -- remboursables à la vente de la maison -- et d'une hausse temporaire de 200 $ du crédit TVQ.
Quant à l'ADQ, sa stratégie semble la même qu'en 2007, alors qu'on égrenait les promesses au fil des jours. Pour le moment, elles se résument à proposer la privatisation partielle d'Hydro-Québec, un crédit d'impôt sur les intérêts hypothécaires, la bonification du remboursement d'impôt foncier pour les locataires et l'exonération des premiers 5000 $ de revenus de retraite tirés d'un REER ou d'un régime à cotisations déterminées pour les plus de 65 ans. Et si le passé est garant de l'avenir, on ne perd rien pour attendre la suite puisque l'ADQ a prouvé qu'elle était capable de surprendre par l'originalité de ses promesses, même si plusieurs sont souvent très contestables.
La campagne est encore très jeune, mais on peut d'ores et déjà souscrire à la plupart des mesures proposées depuis deux jours par les trois partis. En effet, ce qui frappe le plus dans ces mesures, c'est qu'elles se rejoignent et se complètent, à tel point qu'elles auraient pu faire partie d'un même programme, voire d'un même budget négocié à l'Assemblée nationale si ces élections n'avaient pas eu lieu.
Toutes les mesures visent à venir en aide aux retraités, aux chômeurs, aux travailleurs et aux PME, et à accélérer les programmes d'investissement déjà existants. Pas question de débat droite-gauche, et si on ne peut qu'être d'accord avec la plupart des mesures envisagées, on rêverait d'un plan qui les contienne toutes... ou presque.
Pour dire les choses encore plus clairement, rien, à l'exception de la privatisation d'Hydro-Québec, n'exigeait la tenue d'élections générales, au contraire: c'est dès maintenant qu'il aurait fallu agir, après négociation rapide et possible entre un gouvernement minoritaire vraiment soucieux de s'attaquer à la crise et les partis d'opposition à l'Assemblée nationale. Le seul fait de devoir à attendre la fonte des neiges pour connaître le contenu du prochain budget constitue une erreur qui aurait pu être évitée.


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