Bush et Harper : un mauvais ticket

Élections fédérales du 14 octobre 2008



Depuis le début de la campagne électorale fédérale, certains tentent de nous faire croire que le gouvernement de Stephen Harper est au centre-droit, qu'il ne faut pas s'en inquiéter, que le bon sens va continuer de régner même s'il devient majoritaire. Cet aveuglement serait moins navrant s'il ne rappelait pas l'attitude de nombreux commentateurs de la scène politique américaine qui regrettent aujourd'hui amèrement d'avoir fait preuve de tant d'indulgence au début des années 2000 devant George W. Bush. Patriotisme guerrier, censure, Dieu et le drapeau à toutes les sauces: tout dans le comportement de M. Harper le rapproche de Bush. Pourvu que l'on veuille bien s'en souvenir.
Souvenons-nous
C'est un fait archiconnu: le gouvernement conservateur a refusé d'appuyer l'accord de Kyoto pourtant soutenu par la majorité des Québécois. Il finance les pétrolières albertaines (un allégement fiscal de 11 milliards de dollars) et coupe dans les budgets dévolus à la culture et le soutien aux groupes de femmes. Contre tout bon sens et malgré la réprobation générale, M. Harper refuse de rapatrier Omar Khadr, citoyen canadien fait prisonnier à Guantánamo alors qu'il était encore enfant.
Il refuse de signer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, un texte en préparation depuis 20 ans! Avec l'appui des libéraux qui avaient commencé le travail, il entraîne les Canadiens dans une guerre interminable en Afghanistan, dont la majorité de la population ne veut pas. Un cadeau à l'administration Bush. Enfin, tous les députés conservateurs -- et quelques libéraux -- appuient le projet de loi privé C-484 visant à recriminaliser l'avortement.
Bush et Harper, même combat ?
Certains ont dénoncé le rapprochement fait par certains politiciens entre MM. Harper et Bush, entre les conservateurs canadiens et les républicains des États-Unis. Pas nous. On pourra faire les nuances qui s'imposent. Il n'en reste pas moins que nous sommes en présence d'un premier ministre qui se réfugie dans une morale archaïque et intolérante qui n'a rien à envier à la colistière du républicain John McCain, Sarah Palin! Ne nous fions surtout pas à son air doux et mielleux, car souvenons-nous, il vient du Reform Party...
Nous le savons: l'hypothèse d'un gouvernement conservateur majoritaire est maintenant plausible, surtout si les conservateurs gagnent plusieurs nouveaux sièges au Québec.
Pour plusieurs d'entre nous, la reconnaissance de la nation québécoise -- au sein d'un Canada uni, faut-il le préciser -- a agi comme un puissant somnifère. Cela n'a pas empêché ce gouvernement inculte de sabrer les programmes de soutien à la culture affectant des milliers d'artistes québécois. Nous interpellons tout particulièrement cette majorité de Québécois qui, sondage après sondage, manifestation après manifestation, a signalé fermement son opposition aux guerres en Irak et en Afghanistan et son refus de voir les droits des femmes reculer.
Votons pour un Québec écologiste, de justice et d'égalité, un Québec où fleurissent les arts et ouvert à la différence. Pas pour cette société rabougrie, méfiante et profondément inégalitaire que veulent construire les conservateurs et leurs amis.
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Amir Khadir, Porte-parole de Québec solidaire
Françoise David, Porte-parole de Québec solidaire

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Député de Mercier et porte-parole de Québec solidaire

Médecin à l'hôpital Pierre-Le-Gardeur et porte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir est médecin spécialiste en microbiologie-infectiologie et associé de recherche en maladies infectieuses.

Amir Khadir est une des icônes de la gauche québécoise. Avec Françoise David, il est le porte-parole du tout nouveau parti Québec solidaire, une formation issue de la fusion de l’Union des forces progressistes (UFP) et d’Option citoyenne.

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