Bonne Saint-Jean !

Fête nationale 2007 - « À nous le monde ! »



La Saint-Jean-Baptiste est un des temps forts de la vie au Québec. Un moment où se conjuguent la fierté d'être Québécois, le retour des beaux jours, la perspective des grandes vacances. C'est l'occasion de lâcher son fou et crier son bonheur de vivre ici !
Dommage que les brasseurs, les rockeurs et les télédiffuseurs aient récupéré à leur avantage presque exclusif ce qui devrait être une célébration champêtre, familiale et oecuménique.
Selon Chantale Trottier, présidente du Mouvement national des Québécois, cette journée marque une trêve : "C'est comme si tout le peuple québécois prenait le temps de renouer avec ses traditions pour en construire de nouvelles, inspirées des anciennes mais adaptées à la modernité. Pour beaucoup d'entre nous, c'est l'occasion de parler français avec un peu plus de fierté, c'est aussi le moment de rêver."
Le Mouvement national des Québécois a l'immense et incomparable privilège de coordonner la célébration du 24 juin. Une célébration qui mobilise 20 000 bénévoles.
En marge de cet événement et en collaboration avec Lanctôt Éditeur, le Mouvement national des Québécois publie un livre collectif conçu sous la direction de Daniel Chartier et Catherine Vaudry : La Fête nationale du Québec, un peuple, une fierté. Photos à l'appui, ce livre de 256 pages donne à voir l'histoire de cette fête, des origines à aujourd'hui.
Au temps du régime français, le saint patron de la Nouvelle-France n'était pas saint Jean-Baptiste mais saint Joseph et les gens le célébraient le... 19 mars !
Venant de Normandie, de Bretagne ou du Poitou, les premiers habitants avaient gardé l'habitude de s'éclater le 24 juin. Le 24 juin, jour de la saint Jean-Baptiste, coïncidait avec le solstice d'été. Une fête païenne remontant dans la nuit des temps et qui fut récupérée par l'Église catholique. Ce soir-là, les gens allumaient d'immenses feux de joie. Feux destinés à assurer la protection des récoltes et la purification du bétail.
Pourquoi et comment la Saint-Jean-Baptiste est-elle devenue la Fête nationale des Québécois ? Ce livre explique : "À partir de 1760, sous le régime anglais, les habitants doivent lutter pour conserver leurs traditions issues de la France. La population et le clergé ont fait de la Saint-Jean-Baptiste une fête qui célèbre leur ferveur pour la mère-patrie perdue. Lorsque Ludger Duvernay proclame en 1834 la Saint-Jean-Baptiste Fête nationale des Canadiens français, il officialise une tradition bien établie."
Au fil des ans, la manière de fêter la Saint-Jean-Baptiste a pris bien des tournures. Des grands banquets patriotiques du XIXe siècle aux immenses rassemblements nocturnes sur les plaines d'Abraham en passant par les traditionnels défilés de chars allégoriques...
C'est tout cela que montre ce livre. Et ce, sans négliger la dimension éminemment politique (et parfois partisane) de cette journée du 24 juin.
En complément de programme, je vous propose un livre de photos en noir et blanc: 1967, le Québec entre deux mondes. Publié par les 400 coups, ce document de 160 pages réunit quelques uns des plus spectaculaires clichés du photographe Jean Rey.
Jean Rey a fait carrière à la télévision française et il est allé partout dans le monde. Mais c'est à Montréal qu'il a choisi de poser ses valises, en 2003.
Agrémenté de textes de Jacques Godbout, Marcel Jean, Robert Saletti et Michel Rivard, ce livre s'attarde sur la visite du général de Gaulle, Expo 67, le sport, les enfants, la modernisation d'une métropole.
1967 fut une année-charnière et ce livre en témoigne.
L'ennui, il est de taille, c'est que le Québec vu par Jean Rey se limite à... Montréal !


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé