Lettre ouverte au Président de l'Assemblée nationale du Québec

Drapeaux du Québec comme essuie-pieds...

Fête nationale 2007 - « À nous le monde ! »



Respect dû au Drapeau du Québec
Monsieur le Président,

En ce 23 juin 2007, permettez-moi respectueusement de vous faire part d'un incident choquant vécu ce matin, lequel vient m'interpeller et nous rappeler collectivement notre devoir de vigilance envers le respect dû en tout temps au Fleurdelisé, notre Drapeau du Québec.

Ce matin à l'entrée d'une succursale d'une quincaillerie bien québécoise s'il en est encore, - Canac Marquis Grenier coin rue Jean-Gauvin à Sainte-Foy, - quelle ne fut pas ma surprise d'être accueillie par une pile de carpettes de portique à l'effigie pleine grandeur de la reproduction du Drapeau du Québec.

Surprise, éberluée, choquée, insultée je me dis que ça ne se peut pas en pleine célébration de notre Fête nationale un tel manque de sensibilité et de perspicacité de la part des services de mise en marché d'une entreprise. Non ça ne passera pas me suis-je dit. J'interpelle la première caissière pour lui communiquer mes protestations et lui faire des remarques qu'on ne s'essuie pas les pieds sur un drapeau de quelque pays que ce fut. Nullement ébranlée elle trouve ça tout à fait normal puisque le magasin offrira aussi des tapis du Canada !!!

J'exige donc de parler à un représentant de la gérance de la succursale. La gérante à qui j'expose mes doléances concernant le manque de sensibilité de son entreprise en tant que qu'entreprise québécoise et de surcroît un 23 juin et à qui j'explique qu'on ne s'essuie pas impunément les pieds sur le symbole d'aucun pays et que ces objets contreviennent possiblement à la Loi sur le drapeau me donne raison et me suggère d'intervenir aussi auprès de la haute direction de l'entreprise. Avant ma sortie du magasin, les carpettes avaient été retirées des tablettes.

Je décide en suite de sensibiliser la salle des nouvelles de la SRC- radio à Québec concernant la vente de ces objets pour le moins indélicats. La personne qui me répond, un homme, est d'accord avec moi mais ne juge pas utile d'alerter la population étant donné que «la gérante avait retiré les carpettes». Je lui fais remarquer que cette marchandise doit aussi se retrouver dans les autres succursales et sûrement dans d'autres grandes surfaces. Qu'en serait-il s'il s'était agi de symboles musulmans ou juifs au lieu du drapeau du Québec ? Je vois d'ici les tollés, les interpellations à l'Assemblée nationale et les journalistes tout excités et frétillants d'avoir une autre croustille à se mettre sous la dent et un ballon à gonfler sur les tous les RDI et LCN de nos écrans.

Cela me rappelle aussi, monsieur le Président, d'avoir vu ces dernières semaines, dans quelques grandes des serviettes de plage à l'effigie des drapeaux du Québec et du Canada. Cela m'a agacée et je suis passée perplexe devant autant de mauvais goût... mais là l'inconvenance des carpettes, je ne tolère plus.

Malgré tous les remous du printemps concernant les sensibilités en matière de symboles identitaires et culturels et d'accommodements raisonnables, les incidents de la matinée me ramènent à une question de fond, comment pouvons-nous faire doléance aux autres de soi-disant empiéter sur nos us et coutumes, quand nous-mêmes avons si peu de respect de ce que nous sommes, si peu de conscience concernant nos propres manquements, un tel déficit de vigilance et de perspicacité devant les dérives insidieuses dont nous sommes à la fois sujets et objets.

S'il a lieu en ce jour de Fête nationale, comme en tout autre occasion, de manifester notre fierté comme Québécois, encore faudrait-il savoir de quoi faut-il l'être, pourquoi le devons-nous, et réfléchir sérieusement à la manière de manifester et de faire partager cette fierté. Ce n'est certainement pas en nous avilissant nous-mêmes puis en nous offusquant devant ceux qui, plus conscients d'eux-mêmes, tentent légitimement de s'imposer à nous que nous nous démarquerons et inciterons les autres à nous rejoindre pour partager l'avenir de notre espace national.

Je me permets donc de suggérer que, systématiquement, à chaque année, quelques semaines avant la Fête nationale, l'Assemblée nationale mène une campagne de sensibilisation particulière auprès des décideurs et acheteurs des entreprises de commerce sur le protocole et le respect de nos symboles nationaux afin que ceux-ci soient respectés dans leurs commerces. Une campagne s'impose aussi auprès de la population sur le respect du Drapeau qui subit aussi bien des outrages et des offenses dans la manière où souvent, en toute bonne foi, il est traité lors des fêtes de la Saint-Jean et autres manifestations estivales.
Camille RONY

Saint-Augustin-de Desmaures


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2007

    Monsieur,
    Je ne compte plus les drapeaux du Québec trouvés dans les ruelles du Vieux Québec après le grand party des Plaines d'Abraham. Je ne compte plus les jeunes, drapés dans le drapeau fleurdelysé, à la croix blanche, piétinés par des gens, saouls comme des cochons, et qui vocifèrent «Bonne fête de la Saint-Jean" à l'entrée du site du grand spectacle de Québec, le 23 juin dernier. Je n'arrive pas à calculer le nombre de drapeaux bleus déchiquetés, brisés, jonchant le sol de la grande foire des Plaines. La Bleue cassée en mille miettes avec le drapeau bleu abandonné, symbole de notre insignifiance et de notre dégénérescence...
    Et dire que tout cela est orchestré, préparé, payé par nos taxes et la Société Saint Jean-Baptiste ou le Mouvement national des Québécois. Pas étonnant que le symbole du pays à faire soit devenu le paillasson de l'indifférence de la populace.
    C'est sur les Plaines que le peuple du Québec a été vaincu. C'est là qu'il est en train de mourir. Précision: qu'on est en train de l'assassiner.
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2007

    Est-ce qu'on pourrait savoir qui a commandé ces tapis là et s'il y en a de commandés pour la fête du Canada le premier juillet avec l'unifolié ?
    P.s. Une chance qu'ils n'ont pas pensé à en faire sur du papier-cul. On voit ici que tout peut toujours être pire...pour les pessimistes de la survie française en Amérique et dans le monde.

  • Joseph Berbery Répondre

    26 juin 2007

    Il serait utile de savoir qui a fabriqué et qui a distribué cet article. C'est sans doute par une -heureuse?- erreur de distribution qu'il s'est retrouvé sur des tablettes québécoises, ce qui en a révélé l'existence.
    Ailleurs au Canada, si je me fie à des incidents passés, il doit se vendre avec un gros succès.
    C'est là une des conséquences du totalitarisme mercantiliste (le profit prime toute autre considération) qu'on nous impose.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2007

    J'en veux tout de suite un version "unifolié" et un autre version "union jack" !
    Peut-être en auront-ils le 1er juillet ;)
    Mais sans blague, c'est un succès assuré en Ontario et dans le ROC !

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2007

    Excellente initiative. Cet article viole notre drapeau et ce qu'il représente, alors il devrait être interdit sur-le-champ par l'Assemblée Nationale du Québec. Continuez la dénonciation.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2007

    Nous ne sommes pas sortis du bois.
    Peut-être, d'ailleurs, devrions-nous nous y cacher, afin de préparer avec l'efficacité de la clandestinité l'assaut final contre le colonalisme de nos maîtres et, plus nécessaire encore, contre les réflexes et les soumissions de notre esprit colonisé.
    Andrée Ferretti.