Bombardier vend le Q Series et abolira 2500 emplois au Québec

C28de601b5544f1d32774d759268431c

Bombardier trahit de nouveau le Québec

La cure minceur se poursuit chez Bombardier, qui éliminera 5000 emplois dans le monde - dont 2500 au Québec et 500 en Ontario - en plus de vendre des actifs, dont le programme d'avion turbopropulsé Q400.


Cette nouvelle restructuration, annoncée jeudi à l'occasion de la publication des résultats du troisième trimestre, devrait être complétée d'ici 18 mois et permettre à l'entreprise d'économiser annuellement 250 millions $ US.


"Avec les mesures annoncées, nous sommes confiants d'être en mesure d'atteindre nos objectifs en 2020", a commenté le président et chef de la direction de l'avionneur, Alain Bellemare, au cours d'une conférence téléphonique.


Tous les sites québécois de l'entreprise, dont Dorval et Mirabel, devraient être touchés. À l'échelle mondiale, environ 75 pour cent des éliminations auront lieu dans le secteur aéronautique.


Le constructeur d'avions et de trains, qui dit tourner la page sur une période de grands investissements pour les programmes C Series et Global 7500, compte entre autres redéployer des ingénieurs vers son secteur des jets d'affaires.


Au Québec, la division aéronautique de Bombardier compte environ 15 000 employés


Recentrage


Tournée vers sa division ferroviaire et des jets d'affaires dans le cadre de son plan de redressement, Bombardier a également conclu deux transactions totalisant environ 900 millions $ US en vendant des actifs.


Après la C Series - désormais contrôlée par Airbus - c'est au tour des avions à hélices Q400 de quitter le giron de la compagnie, qui vend ce programme à l'entreprise britanno-colombienne Viking Air pour environ 300 millions $ US.


"Nous croyons que cette compagnie est le bon propriétaire pour ce programme, a dit M. Bellemare. Nous les connaissons bien. Ils avaient acquis (l'avion-citerne) CL-415 en 2016. Ils vont respecter les engagements du carnet de commandes."


De nombreuses questions subsistaient quant à l'avenir du Q400 puisque Bombardier avait annoncé la vente de son site de Downsview, près de Toronto, où s'effectuait l'assemblage des Q400 et des jets d'affaires Global.


Si un nouveau site avait été désigné en sol ontarien pour le Global, le constructeur d'avions et de trains se limitait à dire qu'il désirait réduire les coûts de production de ses avions à hélices, sans fournir plus de détails.


Après trois trimestres, le Q400, dont la mouture originale avait été acquise des mains de Boeing en 1992, comptait 66 commandes fermes.


Dans le secteur des avions commerciaux, il ne reste que le programme des avions CRJ, assemblés à Mirabel, qui est pleinement contrôlé par Bombardier, qui examinera également ses options stratégiques de ce côté, a dit M. Bellemare.


"Nous devons réduire nos coûts avec le CRJ, a-t-il prévenu. Nous devons obtenir des changements avec nos fournisseurs."


L'avionneur québécois a également cédé ses activités concernant la formation de techniciens et de pilotes pour ses avions d'affaires à la multinationale québécoise CAE, empochant au passage près de 645 millions $ US.


Bombardier n'a jamais été en mesure de donner l'élan nécessaire à ce programme.Richard Aboulafia, de la firme américaine Teal Group

Viking Air devrait continuer d'assembler le Q400 en Ontario jusqu'en 2021, mais par la suite, il reviendra à l'entreprise de décider où ce travail s'effectuera.


"Bombardier n'a jamais été en mesure de donner l'élan nécessaire à ce programme", a commenté Richard Aboulafia, de la firme américaine Teal Group, qui ne s'est pas montré surpris de la vente du Q400.


L'analyste établi aux États-Unis a néanmoins affirmé que les transactions annoncées jeudi ne signifiaient pas pour autant que l'entreprise allait jeter l'éponge du côté du CRJ.


Un profit


En ce qui a trait à sa performance au troisième trimestre terminé le 30 septembre, Bombardier a engrangé un profit net de 149 millions $ US, ou quatre cents US par action, par rapport à une perte nette de 100 millions $ US, ou quatre cents US par action, il y a un an.


Ses revenus ont toutefois fléchi d'environ cinq pour cent, à 3,64 milliards $ US.


Abstraction faite des éléments non récurrents, le résultat ajusté de Bombardier a été de 167 millions $ US, comparativement à une perte ajustée de 11 millions $ US, lors du troisième trimestre de l'exercice précédent.


Les analystes sondés par Thomson Reuters Eikon tablaient sur un profit ajusté par action de deux cents US sur un chiffre d'affaires de 3,87 milliards $ US.