Bilan du premier round à l'Assemblée

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Le PQ reprend du poil de la bête





Le premier round est fini. Ding, ding, ding!

Les trois premières semaines parlementaires sont passées. L’Assemblée nationale fait relâche jusqu’au 15 mars.


(Oui, c’est tôt, pour une pause, mais les députés sont des gens comme les autres qui ont des enfants avec qui prendre du temps et des citoyens à rencontrer dans le comté. Les deux premières de mars sont une bonne occasion pour ça.)


À un moment comme celui-ci, la tentation est forte de vouloir désigner des gagnants ou des perdants. Même si ça n’a pas de valeur et que, lors de l’élection, tout ceci aura disparu, loin dans nos mémoires.


Néanmoins. On aime la politique.


Alors, on la commente.


Le perdant 


Philippe Couillard a perdu ce moignon de session. C’est indéniable. Même les observateurs habituellement sympathiques au Parti libéral le constatent.


Cet homme-là est-il dépourvu d’empathie? Depuis janvier, « le bon docteur Couillard » qui faisait rêver les ménagères il y a dix ans n’arrive pas à trouver les mots pour rassurer et pour montrer qu’il comprend les déceptions et les inquiétudes des Québécois.


Le remaniement devait permettre de recentrer le message sur l’économie et de corriger certaines erreurs de distribution.


Pourtant, rarement a-t-on vu un gouvernement aussi décentré, un premier ministre aussi peu maître de lui-même et une équipe ministérielle aussi dissipée.


RONA; Bombardier; fugues en centre Jeunesse à Laval; Anticosti; Air Canada; Avéos; procréation assistée; réformes des commissions scolaires.


Le gouvernement n’a aucun point positif sur lequel se rabattre pendant le congé, sauf peut-être l’espoir, probablement fondé, que les sondages n’en seront pas affectés.


Le gagnant


Je sais que ça va me valoir du trouble avec mes anciens collègues péquistes qui n’aiment pas ça quand je mets Legault sur le même pied que Péladeau. N’en demeure pas moins qu’il a remporté le premier round.


Pierre Karl et lui ont affaibli le gouvernement ensemble. Un travail d’équipe efficace.


C’est néanmoins Legault qui a l’avantage.


Les meilleures lignes sont sorties de chez lui. Les caricaturistes ont roulé Philippe Couillard dans la farine parce que François Legault a trouvé la bonne image pour définir le sentiment du moment.


Legault, l’ancien transporteur aérien a été le premier à rencontrer Bombardier.


Encore un point pour Legault.


Puis, Philippe Couillard dit que ça aurait dû se faire depuis longtemps.


+1 pour Legault une autre fois, parce que ça donne du poids à sa ligne que l’entente avec Bombardier devrait être renégociée. N’auriez-vous pas dû, monsieur le premier ministre, le consulter vous-même? S’il jugeait cette rencontre si importante, Couillard n’a comme pas le choix de faire un minimum de suivi sur ses propositions,


Le type qui sert de vp relations publiques à Bombardier déplore le débat politique?


Gain Legault, à nouveau. Parce que c’est lui qui sort de leurs locaux et qui donne l’impression de les avoir dérangés assez pour les faire bouger.


C’est François Legault était à Tout le monde en parle, hier soir, une tribune qui n’est pas nécessairement accueillante pour lui habituellement. C’est lui qui accompagnait Jean Poirier, le représentant des anciens d’Avéos. Me trouvant dans un vol vers l’Allemagne, je n’ai pu regarder, mais ce que j’en lis me laisse croire que ça s’est bien passé pour lui.


Ce point d’orgue à ce début de saison politique confirme que l’homme a toutes les raisons d’être satisfait. Il mérite davantage sa pause que l’été dernier.


Le revenant


Il y en avait un également que d’aucuns se permettaient déjà de voir comme un mort-vivant, il y a un peu plus d’un mois.


Je parle évidemment de Pierre Karl Péladeau, que je n’ai pas ménagé moi-même.


Il a rebondi! Et on raconte que sa bande et lui sont de bonne humeur. C’est ce que m’indique aussi mon fil Facebook. Tout le monde a l’air content de sa fin de semaine de conseil national.


On va se le dire. Après son automne et son mois de janvier catastrophiques, émaillés d’erreurs pas banales et de problèmes personnels, PKP s’est fait faire une passe en or par l’équipe d’Enquête avec son reportage bâclé. Un pétard trempé.


Puis, Péladeau a relevé le défi. Courageusement. Laborieusement. Il donne l’impression de l’homme qui a compris qu’il devait apprendre. Qui a accepté les étapes qu’il avait à traverser.


Et il est bon quand il parle d’économie. Il est bon lorsqu’il traite Couillard de pee-wee. Il a du plaisir et son message s’éclaircit, à mesure que son esprit fait de même.


Ce n’est pas encore un tribun. Mais c’est un homme qui a renversé ce qui semblait être une courbe d’apprentissage négative d’une manière assez radicale.


Le reste de l’équipe va bien également. Qu’il continue de l’écouter et ça va finir par payer.



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Claude Villeneuve137 articles

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L’auteur est blogueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Il a été président du Comité national des jeunes du Parti Québécois de 2005 à 2006 et rédacteur des discours de la première ministre Pauline Marois de 2008 à 2014.





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