C’est à n’y rien comprendre !
Après avoir déporté nos frères acadiens, les Anglais nous écrasent par la force des armes, ils nous volent la majeure partie de notre territoire, ils incendient nos villages, ils nous imposent un cadre politique dans lequel nous devenons minoritaires, ils bannissent l’enseignement de notre langue presque partout, ils condamnent notre jeunesse à l’émigration, ils nous enferment dans la paysannerie puis dans le prolétariat, ils nous soumettent au pire chantage économique et tâchent même de nous noyer démographiquement sur le seul territoire qu’il nous reste.
Or, croyez-le ou non, encore aujourd’hui, il s’en trouve pour nous parler de leur... magnanimité et de notre... racisme ! Plus kafkaïen que ça...
Des causeurs à la mode nous accuseront sans doute de vivre dans ce qu’ils appellent avec dédain le «ressentiment». Pourquoi, demanderont-ils, toujours rappeler les injustices dont nous avons été victimes ?
Parce que ces injustices-là, tant qu’elles leur assureront leur position dominante, pourquoi les Anglos et leurs collabos renonceraient-ils à en allonger la liste ? Après tout, il n’y a pas que 1755, 1760, 1791, 1839, 1840, 1885, 1927 et autres «vieilles dates». Il y a aussi 1970, 1982, 1990, 1995… Et maintenant, 2010…
Dans l’État auquel ils nous ont annexés, ils forment l’immense majorité. Ils ont pour eux neuf provinces sur dix, deux territoires et le gouvernement central. L’armée, la police et l’argent sont à leur disposition. L’argent, oui, c’est-à-dire la quasi-totalité des grandes corporations, dont les banques. Sauf rarissime exception, ils possèdent et contrôlent la presse. C’est ainsi qu’ils nous imposent leur loi, celle du plus fort. Et, si nous osons la contester, alors, selon eux, tenez-vous bien, nous fomentons la violence.
Un jour, un ministre à leur service perd la vie dans des circonstances pour le moins obscures. Tragédie, oui, certes ! Mais quand quatre des nôtres, de pauvres diables qui refusent de porter l’uniforme d’une armée qui n’est pas la nôtre, tombent en pleine lumière sous leurs balles (1), n’est-ce donc que pure comédie ? Et les trois victimes du soldat volontaire (2), qu’est-ce que leur mort a donc de moins tragique que celle d’un ministre ? En quoi l’une vaut-elle la suspension des libertés civiques, mais pas les autres ?
Ô défenseurs de l’ordre colonial établi, vous avez bien raison d’entretenir par mille moyens notre amnésie collective. Sans elle, nul ne supporterait plus longtemps la puanteur de votre insondable hypocrisie.
Luc Potvin
Verdun
(1) Avril 1918
(2) Mai 1984
Assez, la démagogie des dominants ! Assez, la culpabilisation des dominés !
Or, croyez-le ou non, encore aujourd’hui, il s’en trouve pour nous parler de leur... magnanimité et de notre... racisme ! Plus kafkaïen que ça...
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
27 novembre 2010Luc
Je fais suivre votre texte sur mes réseaux.
En réponse au commentaire précédent, je fais l'avocat du diable en disant que l'auteur de l'article sur Wikipédia, en mentionnant "tueur québécois" (avec un Q minuscule) veut peut-être dire qu'il a été un tueur AU Québec.
À moins que l'auteur ne soit le fantôme de Mordecai Richler? Que voulez-vous, certaines vermines ont vraiment la vie dure.
Archives de Vigile Répondre
3 novembre 2010Le lien hypertexte du livre « Le crime du caporal Lortie » mène à la page Wikipédia traitant du caporal Lortie. En introduction, on pouvait y lire «Denis Lortie, ou caporal Lortie, est un ancien membre des Forces armées canadiennes et tueur québécois.». Wikipédia étant une encyclopédie libre, je me suis permis de remplacer «tueur québécois» par «tueur canadien».
Surveillons combien de temps les chiens de gardes de Wikipédia mettront à rétablir la situation…
Jean-François-le-Québécois Répondre
19 octobre 2010@ Luc Potvin:
«Des causeurs à la mode nous accuseront sans doute de vivre dans ce qu’ils appellent avec dédain le "ressentiment".»
Je pense que la plupart de ces démagogues-là, ne croient pas une seconde ce qu'ils disent (ou écrivent), et qu'ils sont tout simplement bien payés, pour travailler à endormir notre nation, ou à semer le doute, la confusion, dans l'esprit de ceux qui ont moins de discernement.
Ou, dit simplement, ne cherchons pas midi à quatorze heures!
Jacques Bergeron Répondre
19 octobre 2010Bravo mon cher Luc Potvin. Bien dite toutes ces vérités. Elles mériteraient, beaucoup plus que les déclarations loufoques de Charest d'être lues par la population du Québec et par plusieurs indépendantistes qui n'en finissent plus de se flageller tout imbus du sentiment de culpabilité qui les prive de la liberté de pensée et de la libération d'un pays occupé depuis bientôt 250 ans. Comme l'esclave, ces gens aiment leurs chaînes. Salutations respectueuses Jacques Bergeron