Appel à la démission de Charest: le groupe prend de l'ampleur

Désobéissance civile - Printemps québécois



Agence QMI Dominique Hardy - Dégoûté par les plaisanteries que le premier ministre a faites durant son discours à l'ouverture du Salon Plan Nord, l'instigateur de la page Facebook exigeant la démission de Jean Charest ne s'attendait pas à ce que le groupe prenne une telle ampleur.
Des dizaines de milliers d'internautes se sont rués sur la page Facebook nommée «Démission de Jean Charest» : on en comptait un peu plus de 73 000 à 23 h samedi.
«C'est 1,4 abonné Facebook à la seconde; donc, 5000 personnes à l'heure», a indiqué au téléphone celui qui a initié ce mouvement.
Ce jeune entrepreneur de la région de Montréal préfère garder l'anonymat, ne désirant pas devenir le porte-parole d'un groupe de citoyens insatisfaits.
«Je connais l'efficacité des médias sociaux et tous les événements des derniers mois ont vraiment mené à un dégoût à l'égard de notre premier ministre, a-t-il mentionné. Je n'ai pas créé cette page-là dans le but précis d'émettre une opinion politique plus que de simplement décrier qu'on fait rire de nous. Je crois que l'attitude de M. Charest face à la population est déconcertante.»
L'instigateur se dit bien au fait de l'actualité.
«Je suis le citoyen normal qui se tait, qui ne dit rien et, cette fois-ci, j'ai pris les moyens nécessaires à ma disposition pour contester publiquement, a-t-il ajouté. En tant que peuple, on ne peut pas être représenté par quelqu'un qui rit de nous devant des investisseurs à qui il fera probablement des cadeaux.»
Pas surprenant
La popularité de cette page ne surprend guère Thierry Giasson, professeur de communication politique à l'Université Laval.
«C'est le propre de cette technologie, a-t-il souligné. Il y a un contexte qui explique ça. Il y a un malaise profond au sein de la population depuis très longtemps envers ce gouvernement.»
Steve Brosseau, qui militait lui aussi pour le départ de Jean Charest dans une pétition qui a recueilli 245 000 signatures en 2010, souhaite que cette fois-ci soit la bonne.
«Si les gens peuvent se réveiller, sortir dans la rue, se pointer à l'Assemblée nationale et lui botter le derrière!» a-t-il espéré.
Réactions
«Non, pas de commentaire», s'est contenté de dire au téléphone Hugo D'amours, attaché de presse du premier ministre Charest en réaction à la création de cette page.
François Legault, de la CAQ, lance que «les gens auront l'occasion de s'exprimer réellement lors de la prochaine campagne électorale».
Françoise David, de Québec solidaire, estime que «c'est un ras-le-bol généralisé».
Même son de cloche de la part de Martine Desjardins, de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), et de Gabriel Nadeau-Dubois, de la Coalition large pour une Association syndicale étudiante (CLASSÉ).
Aucun représentant du Parti québécois ne nous a rappelé, ni le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin.


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