Rien à faire avec le Canada

André Pratte et l'art de justifier l'injustifiable

Lors des Élections fédérales du 2 mai prochain, mon vote ira au Bloc Québécois.

Élections fédérales - 2011 - le BQ et le Québec

[ Dans son éditorial du 26 mars 2011->36409], qui n'est en fait qu'un énième publireportage en faveur du fédéralisme canadian si cher à ses patrons, le collabo en chef de Gesca, André Pratte, qui n'est jamais à court d'arguments tous plus tordus les uns que les autres afin de justifier l'injustifiable en remet une couche et s'exprime notamment en y allant de ce qui suit :

« Le dernier chef de parti à avoir fondé sa stratégie électorale sur le Québec se nomme... Stephen Harper. De 2006 à 2008, il a promis et livré un « fédéralisme d’ouverture ». Prenant des risques politiques importants, il a fait reconnaître l’existence de la nation québécoise par les Communes et réglé le déséquilibre fiscal à la faveur du Québec. Résultat aux élections de 2008 : aucun siège de plus. Les conservateurs ont compris le message : rien à faire avec le Québec. »

Que des paroles…
Ai-je bien lu que Stephan Harper aurait promis, mais surtout, livré un « fédéralisme d’ouverture » lors de son premier mandat comme Premier ministre ? Faudrait que M. Pratte, d'abord, nous explique ce qu'il entend par « fédéralisme d’ouverture », car personnellement, je n'ai pas souvenir d'avoir ressenti aucune forme d'ouverture à l'égard du Québec venant du Canada anglais dans les dernières années.
Bien au contraire, et une simple lecture des écrits publiés (sans oublier les délicieux commentaires du lectorat) dans des quotidiens tels que The Gazette, National Post, Toronto Sun ou encore Calgary Herald (et plusieurs des textes en question font partie des archives de vigile.net) démontre aisément le mépris évident et une fermeture d'esprit quasi haineuse qu'entretient la population anglophone du Canada envers la population francophone du Québec.
D'ailleurs, Pratte l'avoue lui-même, tout exercice dans le but de faire participer le Québec dans le fonctionnement de l'État canadien s'avère périlleux et délicat, ce qu'il décrit comme étant une situation qui fort souvent, s'accompagne de « risques politiques importants ».
Mais plus encore, j'aimerais surtout qu'il nous explique ce qui, selon lui, fait en sorte que le Canada anglais semble incapable d'adopter une autre attitude face au Québec que celle de cultiver une animosité naturelle dans la grande majorité de nos relations communes.
En ce qui a trait à la reconnaissance de l’existence de la nation québécoise par les Communes le lundi 27 novembre 2006, les Québécois n'ont pas appris quoi que ce soit de bien nouveau cette journée-là. Soyons sérieux, nos ancêtres ont commencé à fêter la Saint-Jean Baptiste bien avant l'arrivée des Anglais en Nouvelle-France. Cette réalité faisait déjà l'unanimité aux yeux des Québécois depuis belle lurette. De plus, cette reconnaissance ne s'est accompagnée d'aucun geste concret. Que des paroles…
Pourtant, notez bien qu'il n'aura fallu au parlement canadien que 139 ans depuis la confédération pour le reconnaître ! Si c'est ce qu'on appelle faire preuve « d'ouverture »… Imaginez maintenant le nombre d'années qu'il aurait fallu au parlement canadien pour reconnaître cette simple évidence dans un esprit de « fermeture » !
Et on a vu toute cette ouverture en pratique lors des derniers Jeux olympiques de Vancouver, notamment lors de la cérémonie « d'ouverture » (savourez l'ironie), où le fait français de la nation québécoise – un des deux peuples fondateurs si ma mémoire est bonne – fut littéralement et volontairement évacué pour laisser paraître à la face du monde qu'il n'y a qu'une seule nation au Canada et qu'elle s'exprime en anglais. La cérémonie d’ouverture était la manifestation la plus importante des Jeux. Elle a été regardée par des centaines de millions de téléspectateurs partout sur Terre.
Sans oublier le drapeau québécois, qui fut interdit aux Jeux olympiques de Pékin en 2008… Un symbole qui fut également absent des Jeux de Vancouver, les athlètes québécois devant de facto faire partie de la délégation canadienne comme si le Québec n'existait même pas !
Au sujet du fameux déséquilibre fiscal maintenant, j'ai tapé les mots « règlement du déséquilibre fiscal » dans Google par simple curiosité. Le premier article trouvé par le célèbre moteur de recherche porte le titre « Le règlement du déséquilibre fiscal déchiffré » et fut publié dans le journal Le Devoir en date du 20 mars 2007.
En voici un extrait :
« Mais, lorsque Le Devoir a questionné les fonctionnaires du ministère des Finances sur les nouvelles sommes consacrées au règlement du déséquilibre fiscal, il fut établi très clairement que le gouvernement du Québec a aujourd'hui une surprise de seulement 905 millions, puisque le reste de l'argent provient d'ententes existantes conclues sous le règne de Paul Martin, notamment en ce qui a trait à la péréquation, à la santé et aux infrastructures (voir le tableau).
En résumé, peu importe quel gouvernement aurait été à la tête du pays hier, même un gouvernement dirigé par Stéphane Dion qui ne reconnaît pas le déséquilibre fiscal, le Québec aurait reçu 1,4 milliard de plus. Peut-on alors l'inclure dans le règlement du déséquilibre fiscal, une promesse de Stephen Harper? Ou alors faut-il seulement comptabiliser les sommes inattendues qui ne proviennent pas d'ententes déjà conclues? »

Est-ce vraiment nécessaire d'en rajouter ?
Lors des Élections fédérales du 2 mai prochain, mon vote ira au Bloc Québécois.


Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Benjamin Trottier Répondre

    28 mars 2011

    @Le Vieu Sage
    27 mars 2011
    « Pratte est toujours fidèle à la description caustique que Pierre Falardeau avait déjà fait de lui.
    À l’époque on trouvait c’a un peut gros, mais plus Pratte écrit, et plus il colle à cette mini-bio peu flatteuse de Falardeau. »
    Parlant de Falardeau et de cette fameuse description dont vous faites mention, je ne sais pas si c'est exactement ce dont vous parlez, mais voici le lien vers un texte de Falardeau venant de son blogue...
    Toujours très intéressant de relire le cinéaste, spécialement quand l'analyse est aussi franche que juste !
    En voici un extrait :
    « Pour bien comprendre le travail de cet employé modèle de l’empire Desmarais, de cet employé du mois de Gesca, il faut le regarder penser ou du moins faire semblant de penser. Cet admirateur de Robert Bourrassa pratique avec un art consommé la vieille technique du cul entre deux chaises, chère à son mentor. Mais tout ça n’est que de la poudre aux yeux parce que son siège est fait depuis toujours. C’est le vieux siège du pouvoir. »
    http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2011

    Il faut être colonisé pas à peu près pour s'émouvoir de la reconnaissance du Québec comme nation par Harper.
    Il nous prend pour des imbéciles et il y a qui sont assez crétins pour lui dire merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2011

    Il ne faut pas oublier que la reconnaissance de la nation Québecoise par Harper résulte d'une offensive du Bloc qui a présenté une motion en ce sens.
    Incapable de l'appuyer,Harper l'avait amendée en ajoutant .." nation,dans un canada uni".
    Ce qui avait fait dire à Falardeau :" le soleil se lève à l'Est mais,dans un canada uni seulement"

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2011

    Pratte est toujours fidèle à la description caustique que Pierre Falardeau avait déjà fait de lui.
    À l'époque on trouvait c'a un peut gros, mais plus Pratte écrit, et plus il colle à cette mini-bio peu flatteuse de Falardeau.
    Le pire c'est que Pratte commence à déteindre sur le petit dernier des éditorialiste qui occasionnellement passe du vert au brun. On le nommera pas pour lui donner une chance de nous prouver qu'il peut durer dans le poste tout en restant vert et indépendant d'esprit.
    Je ne retiendrai pas mon souffle.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2011

    Clairement, mon vote ira au Bloc Québécois et ce n'est pas un Gesca Pratte qui influencera ce choix.
    Lise Pelletier