Rapport Grenier

Ajouter l'insulte à l'injure

En 1995, notre pays nous a été volé par le Canada, nous devons en tirer les bonnes conclusions

Tribune libre - 2007


Au mois d’octobre 1995, les fédéralistes canadiens « from coast to coast »
nous ont volé notre pays en violant nos lois démocratiques par l’entremise
d’Option Canada et de « Corporate Canada ». Le 29 mai 2007, ces mêmes
fédéralistes canadiens nous violent une seconde fois par l’entremise du
rapport Grenier. Comment aurait-il pu en être autrement alors que le plus
fédéraliste des Premiers ministres québécois, le Roi-nègre Charest, a pris
soin de nommer un fédéraliste à la tête d’une commission d’enquête dont le
caractère secret et les limites juridiques ne pouvaient que conduire à une
triste farce? Quel indépendantiste pouvait sincèrement croire que toute la
lumière serait faite sur les magouilles fédérales de la période
référendaire de 1995 et le financement illégal du fameux « love-in » de
Montréal du 27 octobre 1995?
Quand allons-nous enfin comprendre que le Canada n’a cure de la démocratie
québécoise? Le Canada s’est construit sur la domination canadienne-anglaise
sur le peuple québécois et continuera éternellement à se développer sur ce
même rapport. De la Conquête de 1760 au rapatriement unilatéral de la
Constitution de 1982, en passant par l’annexion de 1840 et la BNA Act de
1867, le Canada a démontré son profond mépris du peuple québécois. Seuls
ses valets et collabos canadiens-français de la province de Québec trouvent
grâce à ses yeux. Croire que nous, indépendantistes, pouvons renverser ce
rapport de domination en respectant le cadre constitutionnel canadien
relève de la pure naïveté. Le Renvoi de la Cour suprême sur la sécession et
la Loi sur la clarté devraient nous convaincre que la tenue d’un troisième
référendum ne peut que nous conduire à un retentissant échec. Croire que
lors de cette éventuelle campagne référendaire, les forces fédéralistes «
from coast to coast » et « Corporate Canada » respecteront nos lois
démocratiques relève de la pure folie. Le masochisme a quand même bien des
maudites limites!
En octobre 1995, Option Canada a reçu 6 millions $ du Conseil de l’unité
canadienne et de Patrimoine Canada. Selon l’analyse de la preuve frappée
d’une ordonnance permanente de non-publication de la part de Grenier, au
moins 539 000 $ ont été dépensés illégalement. En prenant en considération
que de l’aveu même de Grenier son enquête s’est butée contre le mur de
silence constitutionnel d’Ottawa, nous pouvons raisonnablement croire que
les dépenses illégales d’Option Canada sont beaucoup plus importantes qu’il
n’a pu les établir à partir de preuves documentaires partielles. Il faut
comprendre que la boîte de documents découverte par Normand Lester ne
contenait pas l’ensemble des documents d’Option Canada.
Quant au sinistre « love-in » de Montréal qui a eu lieu le 27 octobre
1995, le rapport ne nous apprend rien. Pourtant, nous savons que Brian
Tobin l’a organisé avec l’aide financière de « Corporate Canada ». Plus de
100 000 Canadiens « from coast to coast » sont venus crier leur amour du
Kweebek grâce à des billets d’avion aller-retour d’Air Canada et de
Canadien en partance de Vancouver, Calgary, Regina et Winnipeg, des billets
de train de Via-Rail et des billets d’autobus en partance de l’Ontario et
des provinces maritimes. En nous basant sur un prix moyen
ultra-conservateur de 100 $ le billet, nous pouvons raisonnablement
affirmer que ces frais de transport ajoutés aux frais d’hébergement
(moyenne conservatrice de 50 $) ont une valeur d’environ 15 000 000 $
seulement pour le « love-in ». N’est-ce pas révoltant? Et on voudrait que
ça recommence?
De plus, que doit-on penser des dizaines de milliers de certificats de
citoyenneté octroyés en mode « fast-track », dans les mois et semaines
précédant la tenue du référendum, à des immigrants qui ne demeuraient pas
au Canada depuis au moins 5 ans comme l’exige la loi, mais qui avaient
l’avantage de demeurer au Québec? Que doit-on penser des 50 000 personnes
qui ont voté le 30 octobre 1995 sans carte d’identité telle la carte
d’assurance-maladie du Québec?
En 1995, notre pays nous a été volé par le Canada, nous devons en tirer les bonnes conclusions. Plus jamais, nous ne devons nous lancer dans la
gueule du loup. La seule façon de réparer la plus innommable des injustices
que notre peuple ait subie consiste à déclarer l’indépendance du Québec à
la suite d’une élection majoritaire d’un parti indépendantiste. Seule cette
voie pleinement démocratique peut nous préserver des tractations,
manipulations et manœuvres anti-démocratiques du Canada. Seul ce mode
d’accession à l’indépendance peut nous permettre de renverser le rapport de
domination politique, institutionnel, économique et culturel que le Canada
nous impose depuis 247 ans. Seule cette décision politique démocratique
peut enfin nous libérer de la prison canadienne.
Éric Tremblay, auteur de « Notre situation est unique dans l’Histoire du
monde moderne ».
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