Acheter des pneus à Montréal

Un fait vécu

Tribune libre 2012

J'habite Montréal depuis près de vingt ans et j'ai grandi dans la banlieue sud avant ça. J'ai décidé de vous entretenir de situations que je vie concernant la langue pour que ceux qui ne vivent pas à Montréal puissent avoir un son de cloche de ce qui ce passe ici. Je me lance, voici une première expérience vécue.
La semaine passée je pars en voiture pour acheter des pneus d'été. Je m'arrête chez un commerçant dans l'est de Montréal, Rivières-des-Prairies plus précisément. Ce secteur est plutôt francophone avec une présence importante de la communauté italienne et haïtienne.
Le vendeur m'aborde en anglais seulement et je lui réponds en français que je veux des pneus 205/50R17. Durant ce temps, deux clients francophones, un père et son fils, sont au comptoir pour payer une somme de 760$ pour une réparation mécanique. Le même vendeur leur parle en anglais et le père s'efforce de parler en anglais pour payer la facture. Ensuite le vendeur me demande de répéter en anglais et décide de me transférer à son collègue lorsqu'il voit que je persiste en français. Il lui dit des mots dans une autre langue et le deuxième vendeur vient m'aborder en français. Durant la conversation, celui-ci décide de me parler en anglais et je continue en français. Nous poursuivons en français. Je ne trouve pas ce que je veux et devant le piètre service reçu, je pars sans acheter. Tout ceci dure à peine dix minutes.
Voilà une réalité de Montréal.
Il y a presque dix ans j'entendais John James Charest dire: «Il n'y a pas de clivage linguistique à Montréal». C'était dans la folie des défusions municipales qui a coûté des millions aux québécois. Aujourd'hui, on demande aux étudiants d'être rationnels et logiques.
Montréal s'anglicise en partie à cause de l'exode des francophones vers la banlieue, plus calme, plus francophone et moins polluée. C'est compréhensible. Si nous voulons assurer la pérennité du français, l'état doit arrêter de fournir des services non essentiels en anglais et les francophones doivent se tenir debout et exiger qu'on leur parle en français.
Stefan Allinger


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2012

    À la sortie du tunnel Louis-H. Lafontaine, dans le premier petit centre d'achats (Champlain) de l'Est, un petit marché d'alimentation vient d'ouvrir. Probablement aux mains de Marocains (de langue française). On y trouve un journal de quartier (Atlas...) où l'éditeur décide réellement de river le clou aux "de souche" sur la question "hallal". La cassette de l'accueil à la différence... Je lui fais une réponse concise: "Le seul problème avec casher et hallal, c'est qu'une minorité fait payer ses besoins rituels par une majorité, et à son insu" Je signe en faisant aussi valoir mes origines au XVIIième siècle.
    J'ai eu droit à toute la page en réplique au numéro suivant. J'avais mentionné qu'il ne suffit pas de parler français pour se joindre à la majorité mais d'aimer vivre au QC et le faire savoir... Il me répond que c'est justement quand il parle français qu'il se sent exclu...(allusion à notre façon de parler le français!) Que les années ne comptent pas quant à l'équité des droits... (sans réaliser que les "de souche" sont ceux dont les droits sont bafoués.)
    Parlant de la "taxe hallal", qu'il réprouve quand même, en un sens, il sort une comparaison incompréhensible: ce serait l'équivalent de ce que nous payons pour le caviar ou le Champagne... (comme si l'État payait un dédouanement pour que les citoyens achètent ces produits de luxe... genre entente libre échange?...)
    M'enfin... répliquer à cet éditorial (au français pas si bon que ça non plus!) c'est mettre le bras dans un tordeur... sans fin!

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    17 avril 2012

    Je me fais accueillir en anglais au Restaurant Lafleur de Kirkland. La caissière ne me comprend pas lorsque je commande un hotdog vapeur. Et encore, je n'ai même pas dit un chien chaud vapeur. Le cuisinier me sert mon hotdog en anglais. Des gens de maisons de sondage m'appellent et ne parlent pas le français. Lorsque je demande à ce que l'on me questionne en français, on me répond: "Really, you don't speak english? Someone else may call you."
    Cela prend une révolution!

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2012

    Monsieur Allinger,
    J'habite l'ouest de l'Île de Montréal que je ne nommerai pas par son appellation anglaise parce que ça me rend désormais malade.
    Je confirme la véracité de l'entièreté de votre billet, malheureusement, oserai-je dire, en ce qui concerne le comportement de la majorité des québécois de langue maternelle française, notamment ici même dans Pierrefonds, l'Île Bizard et Ste-Geneviève, lieux historiquement français.
    Moi-même enraciné au Québec depuis 1740, année de l'arrivée de mon ancêtre français, depuis deux ou trois ans surtout j'ai constaté, ici, l'apparition d'une immigration totalement anglomane, comme une épidémie causée par un virus ou une guerre bactérienne qui se répand de façon graduelle mais exponentielle.
    Ce qui me révolte le plus, c'est de voir avec quelle légèreté nos «instruits» politiciens élus demeurent «souverainement provincialistes» au lieu de foutre le menteur Charest hors de l'Assemblée Nationale et d'y voter immédiatement l'indépendance du Québec compte tenu de cette anglicisation forcée, alors que nous savons parfaitement que la constitution canadienne est sans aucune valeur légale et que le reste du Canada n'a que du mépris pour les canadiens-Français depuis plus 250 ans.
    Faut croire qu'ils sont tous de mèche pour leur bien-être personnel ces manipulateurs de la masse populaire «québécoise».
    Cela dit, sortant un peu du propos de votre billet, c'est pourquoi j'appuie et je défend autant que je le peux les étudiantes et les étudiants en grève contre la hausse des frais de scolarité. Eux ils ont le courage de leurs convictions et les enjeux, via cette contestation étudiante, sont les économie, santé (hôpitaux), société (chaos), langue, culture, territoire et nation.
    Il est inacceptable et injustifiable que ces politiciens de l'Assemblée Nationale continuent encore à prêcher l'inter-culturalisme et à quémander notre indépendance nationale via un référendum perdu d'avance et totalement inutile face au droit international. Dire le contraire c'est mentir pour faire perdre du temps et pour compléter l'ethnocide des canadiens-Français.
    L'indépendance totale d'une Nation et la sécession du territoire ça ne se demande pas, ça se déclare quand il en est temps et le temps c'est maintenant en 2012.
    Plus tard, il sera pratiquement impossible d'opérer un retour arrière, l'anglicisation et l'appauvrissement seront trop avancés et le Pays du Québec n'aura été qu'illusion. C'est bien beau de rêver et de croire que «tout l'monde il est beau, tout l'monde il est gentil» mais c'est pas vrai!
    Nous nous faisons appauvrir, angliciser et remplacer sans réagir.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2012

    Si les gens arrêtaient de se mettre à genoux pour parler l'anglais le problème serait réglé! Je ne comprends pas le monde. Ils peinent à apprendre le français durant toute leur jeunesse et lorsqu'un zouave leur adresse la parole en anglais, ils essaient de répondre en anglais???
    Moi même si je suis capable, je ne parle jamais en anglais. Si on veut des services en français, il faut l'exiger ou bien on va ailleurs. C'est comme ça qu' on va régler le problème de la langue à Montréal. Il faut être intraitable avec ces anglophiles qui cherchent à nous angliciser comme eux. Ces immigrants voudraient qu'on fasse comme eux et que tout le monde se parle en anglais. Pas question, je suis membre du peuple fondateur de ce pays et j'agirai comme tel. Le multiculturalisme , je laisse ça à Trudeau et au parti Libéral du Canada qui est maintenant un tiers parti. J'aime mieux la philosophie d'Harper,si le Canada est un pays anglphone, le Québec sera français.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 avril 2012

    Les retraités qui n'ont plus d'enfants à charge doivent rentrer massivement sur l'île de Montréal pour multiplier ces confrontations avec les allophones qui ont profité de cette erreur de l'étalement urbain. Ils vont hurler: Ahh, they're back!
    À qui la ville? À nous la ville!... D'ailleurs, une des activités bénévoles les plus utiles désormais, c'est la marche dans la rue pour toutes sortes d'actions communes essentielles, comme l'appui aux étudiants escroqués actuellement, pour les faire payer les exactions des cadres pourris. Et tous les gestes de Charest sont raison de résister!
    Pendant ce temps, l'auto demeure au garage. Mieux, on s'en débarrasse, pour fuir la taxe du maire qui aurait dû être sur la gazoline, pendant que la voiture roule, et non pendant qu'elle est stationnée.
    Ayant sillonné notre grand territoire pendant des années, nous le connaissons désormais très bien. Là où ça se passe, c'est en ville. Il est désormais compris que les transports non polluants seront privilégiés et la population densifiée autour des lignes modernisées de déplacements libres de la course au stationnement. Et un environnement villageois s'y établira au fur et à mesure. Les comiques commencent déjà à ridiculiser la préparation du 375 de Maisonneuve, c'est signe que seront ravis les citoyens visitant la métropole cosmopolite à pied, en Bixi, en Communauto électrique, insouciants de prendre un verre de vin dans les nombreux restos-bistro, fierté de Montréal.
    Le culturel ne pourra être détruit par Harper si nous nous assemblons dans nos communautés urbaines pour célébrer toute cette activité qui nous distrait des bandits à cravates. Faisons-le en masse, en français et les rapaces reculeront enfin devant notre grand projet de reprendre le pays.

  • Marcel Haché Répondre

    16 avril 2012

    Vous avez raison. Rivière-des-Prairies est devenue une tête de pont du West Island dans l’Est montréalais. Beaucoup d’italiens trilingues, certes, mais très souvent des anglophones farouches, sectaires, anti-québécois. Même la communauté haitienne y est travaillée par l’anglophonie.
    Profil bas, donc, de la part des francos, un peu comme dans l’ancien comté du célèbre Thomas Mulcair, du non moins célèbre comté de Chomedey.
    Le West Island n’a plus rien à voir avec ce qu’il était, c’est devenu une constellation en expansion. C’est la raison qui explique, par exemple, qu’un ancien comté péquiste des origines (1970) soit devenu le fief de Denis Coderre et de l’inestimable Line Beauchamp. Ben pour dire…

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 avril 2012

    «Si nous voulons assurer la pérennité du français, l’état doit arrêter de fournir des services non essentiels en anglais et les francophones doivent se tenir debout et exiger qu’on leur parle en français.»
    Vous avez parfaitement raison.
    J'habite la Vieille capitale, et une chose dont trop de mes concitoyens sont inconscients, est que si nous perdons notre métropôle, notre nation n'aura plus de centre majoritairement francophone pour ses arts et ses grands médias. Nous serons condamnés à devenir une nation, avec le statut d'un simple groupe ethnique parlant un quelconque dialecte... Inacceptable!
    Reprenons Montréal!

  • Martin Perron Répondre

    16 avril 2012

    Douce ou plutôt amère ironie, au même moment où je lis cet article, je reçois un appel de Bell Canada, un certain Mike qui s'exprime en anglais seulement veut me parler. Do you spkeak english? me demande-t-il, je réponds que non. Il me demande alors si quelqu'un de ma famille parle anglais! Je raccroche, pas content du tout de ce très mauvais service à la clientèle. C'est certain que Québécor va me revoir comme client.