« La Marois » et le mépris. Le beau risque de la Marois.

Elle aurait mon vote ; pas parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle a choisi le Québec, «annexé», «minorisé», «provincialisé», depuis 1840, et 1867, depuis longtemps.

Tribune libre 2012


Note. Je précise que ce texte « détourne » une lettre avec le même titre parue le 21 août 2012, dans la presse écrite, de Michèle Bourgon.
« La Marois » et le mépris.
_ Le beau risque de la Marois.

Pauline Marois aura connu un parcours politique provincial éprouvant. Pourtant, elle est toujours là.
Dans cette maison de folles, et de fous, dans cette Église, ces batailles, ces trahisons, ces luttes intestines qui en aurait terrassé plus d’un, ne l’ont pas abattue.
Je suis toujours abasourdi(e) d’entendre les gens commenter ses vêtements, sa mise, sa coupe de cheveux, ses bijoux, son maquillage, son air de bourgeoise. Étonné(e) et consterné(e). On pense que le féminisme, en faveur de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, (des revendications féministes, ma grand-mère était féministe), n’a plus sa place parce que les femmes ont accédé à l’égalité ; c’est ce qu’on dit. Pourtant certaines, certains, sont plus égales, égaux, que d’autres…
Des femmes ministres qui doivent être des super-femmes pour faire les grosses « jobs » sales, ça va toujours, mais une femme premier ministre, première ministre, holà…
Vous êtes indignés(es), (une colère devant une action injuste ou malhonnête, qui n’est pas digne, qui provoque l’indignation), parce qu’évidemment vous êtes convaincus(es) que tout le Québec, de langue française, s’est mis à la modernité, (en 1940-1950-1960-1970, en 30 ans), et a accepté, (depuis la Deuxième Grande Guerre Mondiale, 1939-1940, avec la participation des femmes à l’effort de guerre, notamment dans les usines qui fournissaient l’armée, etc.), que les femmes puissent sortir de la maison. Êtes-vous certaines, certains, de cela ? Tous les jours, j’observe le contraire.
Si Jean Charest, ou François Legault, parlent fort, c’est qu’ils sont convaincants. Si Pauline Marois hausse le ton pour se faire entendre, c’est qu’elle est agressive, et qu’elle a perdu ses moyens. Ah. « La Marois » ! Deux poids, deux mesures.
Je suis toujours ahuri(e) d’entendre les gens l’appeler avec mépris, (attitude montrant que l’on n’a aucune estime pour quelqu’un, traité(e) avec mépris), et condescendance, (attitude d’une personne qui accorde quelque chose en faisant sentir qu’elle pourrait refuser), « La Marois ». Ce suintement misogyne, qui méprise les femmes, dégouline des bouches de plusieurs. On la chosifie pour mieux la faire détester, la réduire. Quand entend-on mentionner « Le Charest », ou « Le Legault » ?
Ou surnommée madame Marois, Madame Castafiore, ou la Castafiore, en raison de la ressemblance de la maison qu’elle habitait alors qui ressemblait au Château de Moulinsart, imaginé par Hergé pour sa série de bande dessinée les Aventures de Tintin. On l’a aussi surnommée madame « Bec-Sec », en référence, à l’émission jeunesse (1968) le pirate Maboule, à la marchande de bonbons, la très provinciale madame « Bec-Sec ».
C’est inepte, ça n’a aucun sens.
Mais, «Daniel Johnson», père, (1915-1968), (homme politique québécois ; il a été premier ministre du Québec de 1966 à 1968), disait, a déjà dit, traitait le Premier Ministre à Ottawa, Pierre Elliot Trudeau, (1919-2000), de « Lord Elliot » comme s’il était un gouverneur britannique, anglais, au Canada Anglais, (genre «Lord Durham», en 1838-1839), régnant, ou voulant régner, sur le Québec.
On n’attaque pas politiquement une femme comme on attaque un homme. Ça c’est certain.
Nous avons assisté à la lutte de madame Marois pour accéder aux plus hautes instances du gouvernement provincial québécois. Les dernières années furent loin d’être faciles. Et pourtant, malgré les plus récents coups de poignard, elle est toujours là.
Elle a l’étoffe d’un chef provincial. Oserai-je écrire elle a l’étoffe d’une «provinciale», un peu gauche, avec un air provincial. Oserais-je écrire elle a l’étoffe d’une chèfe «provinciale».
Elle aurait mon vote ; pas parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle a choisi le Québec, «annexé», «minorisé», «provincialisé», depuis 1840, et 1867, depuis longtemps. Elle aurait mon vote ; pas parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle a choisi la «province de Québec», depuis longtemps.
JM


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