À part M. Coderre?

S'agit-il d'un phénomène durable, d'un «retour à la normale», comme le soutenait hier notre collègue Alain Dubuc?

Ignatieff - le PLC et le Québec



Les libéraux fédéraux du Québec ont eu peu d'occasions de se réjouir au cours des dernières années. On imagine leur bonheur à la lecture des résultats du plus récent sondage CROP-La Presse montrant que leur parti a devancé le Bloc québécois dans les intentions de vote.
S'agit-il d'un phénomène durable, d'un «retour à la normale», comme le soutenait hier notre collègue Alain Dubuc? Peut-être. Cependant, il y a loin de la coupe aux lèvres, d'un sondage aux élections générales.

Le sursaut du PLC résulte d'abord de l'affaissement du Parti conservateur, phénomène irrémédiable en raison de l'entêtement idéologique du gouvernement Harper et de son incapacité à expliquer ses politiques aux Québécois. Le Bloc québécois aurait aussi perdu quelques plumes depuis les élections de l'automne, mais cela ne signifie pas grand-chose. Gilles Duceppe a bien raison de dire: «Je ne commente pas les sondages, je gagne les élections.» On ne compte plus les sondages qui ont annoncé le déclin du parti souverainiste au cours des ans; la formation fondée par Lucien Bouchard a toujours su rebondir et triompher au fil d'arrivée.
Les assises du Bloc sont solides. Le parti s'appuie sur l'inébranlable foi des souverainistes. Ses racines au Québec sont profondes et étendues de sorte que les bloquistes perçoivent avec une grande acuité le pouls de l'électorat. Aucun autre parti fédéral ne peut en dire autant.
L'arrivée de Michael Ignatieff à la tête du PLC a certes suscité sympathie et curiosité. Au Québec comme dans le reste du pays, M. Ignatieff doit maintenant passer de la séduction à la persuasion. Cela passe d'abord par sa capacité à convaincre les Canadiens que son parti sera en mesure de bien gouverner le pays dans les domaines de compétence fédérale, en particulier l'économie, l'environnement et les affaires étrangères.
Pour ce qui est plus spécifiquement du Québec, les libéraux ne rendront service ni au Canada ni à eux-mêmes en promettant ce que leur chef appelle avec raison «des bonbons». Il leur faut plutôt développer une vision moderne, dynamique et cohérente du fédéralisme canadien et du rôle que les Québécois sont appelés à y jouer.
Les libéraux doivent enfin se doter d'une équipe québécoise forte. La petite députation québécoise du PLC n'a pas réussi à faire sa marque. Le lieutenant québécois de M. Ignatieff, Denis Coderre, est apprécié pour son inépuisable énergie et ses talents d'organisateur. Mais il a l'allure et le discours du politicien des années 50. Il reflète mieux ce que le Parti libéral du Canada a été que ce qu'il veut devenir.
L'extinction du feu de paille Harper au Québec est porteuse d'enseignements pour tout parti fédéral qui souhaite faire une percée dans la province. Une telle percée ne réussira que si cette formation se dote d'une organisation québécoise autonome et enracinée dans tout le territoire. Il faut aussi une équipe de candidats de fort calibre, capable de faire le débat à armes égales avec la députation bloquiste.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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