Y'a rien là...

Tribune libre

De plus en plus de problèmes se sont manifestés depuis les deux dernières décennies et en particulier depuis les tristes attentats du 11 septembre 2001. Les dépenses militaires ont beaucoup augmenté laissant moins d'argent pour palier aux besoins des populations résultant en une baisse des revenus pour bien des citoyens (à noter cependant que les différents pdg de la finance et des affaires continuent eux, dans ce contexte, à toucher des primes record).
La guerre au terrorisme découlant des attentats du 11 septembre 2001 a eu comme résultat de continuer à creuser l'écart entre nantis et pauvres et aussi d'appauvrir davantage les sociétés. Bien des gens sont présentement moins prospères qu'ils ne l'étaient dix ans passés.
Mais désormais, ceci n'est plus considéré comme un problème. Il y a une attitude "C'est la vie" qui s'est installée ou "Y'a rien là" si vous préférez.
Que certains aient tout ce qu'il faut pour vivre décemment et que par contre deux millions de Canadiens, dont des centaines de milliers de Québécois, comme l'ONU le révélait récemment, vivent l'insécurité alimentaire n'est pas un problème. On l'a vu par la réaction du fédéral à ce rapport.
Cette négation de problèmes pourtant bien réels est ce qui marque notre époque.
C'est ce que souligne un article récent du site "dedefensa.org". L'auteur de l'article dit ceci en parlant de la situation aux États-Unis:
"...Associated Press a publié une étude sur la pauvreté aux USA. Il s’agit du cas classique d’une progression sous la forme d’une régression, le niveau de la pauvreté semblant devoir atteindre, en un gracieux mouvement de retour sur soi-même, le rang de la pauvreté de 1960, quasiment à l’origine de le tenue à jour de cet indice du taux de pauvreté (indice mis en place en 1959). Le recensement effectué par AP s’arrête à 2010 et l’on attend les chiffres de 2011 pour cet automne, “dans les semaines critiques avant l’élection présidentielle”, – ce qui suscite l’angoisse de BHO, bien entendu, dont on ne doute pas que le motif est cette situation de la pauvreté bien plus que le moment, proche de sa réélection potentielle et espérée, où l’on donnera les chiffres de 2011, – qui seront, bien entendu, pires, bien pires que ceux de 2010…"
L'auteur avait parlé juste avant des sommes d'argent astronomiques que les super-riches engrangent dans les paradis fiscaux. Et l'auteur de conclure:
"Lui-même, le Système, se trouve de plus en plus déséquilibré par les effets de l’asymétrie de ses infamies, et sans la moindre conscience qu’il faudrait tenter d’y remédier pour au contraire les renforcer encore par la simple mécanique découlant de son maquillage idéologique poussant toujours vers l’aggravation des conditions de son autodestruction. Cette mécanique évidemment et nécessairement aveugle du Système, alimentant les réflexions des élites qui le servent dans le sens de les débarrasser de toute substance possible, ne peut que constater, sans s’y arrêter vraiment, l’ampleur de l’accumulation des situations catastrophiques, et ce constat fait, sans avoir une seconde à l’esprit l’idée qu’il faudrait chercher à y remédier. Il n’est même pas question d’observer que cette tâche (“y remédier”) est impossible, il suffit d’admettre qu’elle n’est même pas envisagée parce qu’elle n’est même pas jugée nécessaire, parce que la catastrophe n’est même pas perçue comme “catastrophique”, parce que la catastrophe n’est même pas perçue comme une catastrophe, parce que plus rien n’est rien et que les choses vont comme elles vont, au fil de l’eau secouée par la tempête."
http://www.dedefensa.org/article-grotesquement_absurde_le_0001percent_contre_le_99999percent_24_07_2012.html
Cette conception qu'il n'y a rien là n'est-elle pas le signe d'une certaine déhumanisation? C'est peut-être cette incapacité à sentir la douleur et la misère d'autrui qui fait que la société occidentale est basée sur l'argent plutôt que sur les besoins des êtres humains, besoins qui devraient normalement primer sur les considérations d'argent.
En effet, l'argent doit être au service de l'humain et non pas en être le maître.


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1 commentaire

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    24 juillet 2012

    «Mais désormais, ceci n’est plus considéré comme un problème. Il y a une attitude "C’est la vie" qui s’est installée ou "Y’a rien là" si vous préférez.».
    Les deux clés du problème sont, d'abord, cette nouvelle attitude faisant que les gens se sont habitués à tolérer l'intolérable; et il y a aussi, bien sûr, l'ignorance, le fait que trop de gens ne comprenent rien à ce qui se passe.
    Certains croyaient qu'avec l'internet, les citoyens auraient accès à tout plein d'information, non filtrée par les grands médias biaisés... Encore faut-il le vouloir; trop de gens vont par exemple, utiliser internet pour aller voir, que sais-je, un concours de rots sur You Tube...
    O tempora, O mores!