"Les Canadiens n'ont mené qu'aux chapitres des cartons jaunes (4-0), des fautes (17-7) et de la frustration."
- Il y avait quelque chose de jouissant à voir le petit Chili servir une belle raclée aux boeufs canadiens en plein Canada Day et en plein Toronto. Les artistes chiliens du ballon rond étaient partout, habiles, rusés, rapides, spectaculaires. Les Canadiens avaient l'air d'un troupeau égaré de taureaux paradoxalement vêtus de rouge, qui fonçaient cornes baissées. Il a fallu 65 minutes de jeu pour qu'ils tirent au but pour la première fois. Ils ne sont jamais arrivés à garder le ballon plus que quelques secondes de suite. Avec les Québécois d'origine chilienne venus de Montréal brandir fièrement le drapeau de leur peuple martyr de la CIA, j'ai tonitrué ma joie chaque fois que les gros Canadiens se ridiculisaient et que les petits Chiliens se moquaient littéralement d'eux.
Le sport étant un jeu, il est normal qu'il y ait un gagnant et un perdant, me direz-vous. Le perdant ne devrait pas rougir de sa performance s'il fait son possible. On ne devrait pas se servir du sport pour alimenter l'hostilité ou pour humilier un peuple. Oui mais, le Canada est un très mauvais perdant, et son hypocrisie à cet égard est sans borne. Le Canada a hérité de l'attitude hégémonique des Britanniques. Quand il se fait rosser, c'est que les autres trichent. C'est la faute de l'arbitre. Il n'y avait qu'à entendre les annonceurs de la Canadian Broadcasting Corporation se plaindre des actes de simulation des Chiliens et la foule les huer copieusement. Le taureau venait d'encorner sa proie, mais c'était la faute de l'arbitre!
J'entends déjà les moralisateurs admirateurs de l'unifolié me conspuer. Ce n'est pas parce qu'on est citoyen d'un pays contre son gré qu'on a pour autant le droit de se réjouir ainsi de ses malheurs. Après tout, me diront-ils, que vous ont-elles fait, ces pauvres bêtes? Vous voulez que je vous dise ce qu'elles m'ont fait? Eh bien voici.
Vous avez compté le nombre de Québécois parmi les 36 joueurs de l'équipe canadienne junior? Il y en a 5, ce qui fait à peine 14 %. C'est que, voyez-vous, les Québécois ne sont pas assez bons, comme Mario Lemieux n'était pas assez bon, dans le temps, pour jouer dans l'équipe canadienne junior de hockey. Et à l'entrainement des équipes canadiennes, quelle langue parle-t-on depuis toujours? Quelle est la langue de travail des entraineurs, même lorsqu'ils sont québécois? L'anglais, comme toujours. Ça s'entend de la bouche même des champions québécois, qui ont souvent de la difficulté à parler de leur propre sport en français. Comme Eva Avila, la Canadian Idol, qui chantait hier en anglais les louanges du colonisateur victorieux sur la scène d'Ottawa, le sportif québécois, jeune et influençable, absorbé par sa discipline, imprégné du nécessaire esprit d'équipe, a la larme à l'oeil dès qu'il entend l'hymne bilingue aux deux histoires différentes.
Le sport canadien est l'un des véhicules les plus efficaces d'assimilation des Québécois et des Canadiens français, même si Radio-Cadenas aurait bien voulu nous faire croire le contraire récemment avec un reportage à vous faire brailler de patriotisme sur les gros efforts du Canada pour parler français en patinage de vitesse, discipline où les Québécois excellent tellement que le Canada est bien obligé de reconnaitre leur expertise. Les reportages radio-canadiens portent souvent sur l'exception plutôt que la règle; c'est bien connu. Vive l'objectivité!
Voilà pourquoi l'ère de la colonisation est loin d'être révolue. Voilà pourquoi la domination du Canada sur le Québec est loin d'être une illusion. Voilà pourquoi, malgré l'hypocrisie canadienne et la propagande indigne des valets, des collabos et des résidents permanents de l'empire canadien sur le territoire québécois, je ne cesserai de crier debout ma colère. Vive le Chili! Vive le Québec! Vive le Québec libre!
Bernard Desgagné
Gatineau
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
2 juillet 2007Ben bon pour les Canadians, cette défaite le jour de leur fête nationale du "chiffon rouge", de la gouverneuse générale haïtienne et du flic de la RCMP en costume traditionnel! Je vais être encore plus content le jour où ce sera une équipe de joueurs québécois dirigés par des entraîneurs québécois et fonctionnant en français qui leur infligera une râclée pour venger 247 ans d'humiliations!
Fernand Lachaine Répondre
2 juillet 2007Le Chili est un grand pays: il est souverain.
Sûrement que les Chiliens ont eu cette fièreté d'hommes libres pour aller battre les canadians rouges de rage, sur leur terrain à toronto en pleine fête du cadena.
Merci monsieur Desgagné de rappeler aux Québécois qu'il n'est pas nécessaire d'être "gros" pour gagner. Être fiers d'avoir un pays fait gagner bien des causes.
Vive le Québec libre