IMMIGRATION

Vieillissement et pénurie de main-d’œuvre : la solution de l’immigration

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Offensive immigrationniste de Radio-Canada qui veut faire gober le changement de peuple au nom du PIB


Les données de Statistique Canada sur le vieillissement de la population cette semaine devraient sonner comme une alarme au bureau du premier ministre du Québec. Non seulement le vieillissement est bien engagé, mais le Québec est l’endroit le plus frappé par ce phénomène parmi les provinces les plus populeuses au pays. Il y a urgence d’agir.




L’effet structurel du vieillissement sur le marché du travail, sur la compétitivité de l’économie, la pénurie de main-d’œuvre et la capacité à croître n’est pas à sous-estimer. Et pour en atténuer les répercussions, toutes les solutions doivent être explorées et possiblement utilisées.


Le problème, c’est qu’à chaque fois qu’on parle de pénurie de main-d’œuvre et de vieillissement de la population qui ont un impact économique important, le gouvernement répond par de multiples engagements, des intentions, des programmes, des rapports et des tables rondes, mais le constat, année après année, ne change pas : la pénurie de main-d’œuvre prend de l’ampleur et les effets du vieillissement se font de plus en plus sentir.


Sur le plan économique, ces enjeux sont structurels et peuvent entraîner des dommages durables. Ce sont des enjeux qui ne sont pas séduisants dans le discours politique. Ils sont complexes, ils sont difficiles à expliquer et certaines solutions, en particulier celle de l’immigration, sont généralement coincées dans toutes sortes d’affrontements partisans à l’Assemblée nationale qui ne nous font pas avancer.


Les problèmes structurels du Québec


La solution de l’immigration pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et au vieillissement de notre population n’est pas la seule, loin de là. Et elle comporte sa part de défis. Mais, malgré les enjeux d’intégration, elle ne peut pas être rejetée du revers de la main. Il faut travailler à l’intégration des immigrants pour que cette solution fonctionne.


Pourquoi j’écris ça? Parce que le Québec est aux prises avec des problèmes structurels qui pourraient ralentir son économie et nuire au financement nécessaire du système de santé, de nos écoles et de nos services sociaux, des soins également pour nos aînés.


Les données de Statistique Canada sont éloquentes :



  • C’est au Québec, parmi les provinces les plus populeuses, qu’on retrouve la part la plus élevée de personnes âgées de 65 ans et plus, soit 20,6 %;

  • Le part des 65 ans et plus passera à près de 26 % en 2043 par rapport à 23,7 % pour la moyenne canadienne;

  • Le poids démographique du Québec dans le Canada passera de 22,6 % en 2018 à une fourchette allant de 20,1 % à 20,6 % en 2043 selon plusieurs scénarios explorés. Pendant ce temps, en Ontario, cette part passera de 38,6 % à environ 39,3 %;

  • Et les personnes en voie de prendre leur retraite, les 55-64 ans, représentent 23,2 % de la population en âge de travailler au Québec, contre 21,8 % dans l’ensemble du pays.


Selon Statistique Canada, la migration internationale est le principal moteur de la croissance au Québec dans tous les scénarios et compense un accroissement naturel négatif ou en baisse au cours de la projection (du fait du vieillissement de la population) ainsi que des pertes au chapitre de la migration interprovinciale dans tous les scénarios.


Autrement dit, sans l’immigration, la croissance démographique du Québec va rester plus lente qu’ailleurs. Et cet état de fait représente un poids sur notre économie et nos finances publiques.


Dans un texte publié en octobre dernier, j’expliquais combien le Québec était en désavantage numérique par rapport aux provinces les plus populeuses au Canada. J’expliquais que :



  • Depuis 2011, la population de l’Alberta avait progressé de 21,9 %, celle de la Colombie-Britannique de 18,5 %, et celle de l’Ontario avait augmenté de 15,4 %. Pendant ce temps, au Québec, la hausse de la population n’avait été que de 8,9 %;

  • Et puis, depuis 2011 toujours, le nombre des 25-54 ans, le cœur battant de la main-d’œuvre, avait chuté de 2,2 % au Québec, alors qu’il avait crû de 4,9 % en Ontario et de 9,9 % en Alberta et en Colombie-Britannique.


Pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre, il faut miser sur la formation. Le ministre de l’Emploi Jean Boulet travaille d’arrache-pied à mettre en place différents programmes pour tenter d’aider les entreprises et les travailleurs à se transformer.


Pour atténuer les effets du vieillissement de la population, il faut miser sur une amélioration de la productivité. Et ça, ça passe par l’automatisation, des investissements importants de la part des entreprises, et… plus de bras!


Dans une étude publiée en novembre dernier, l’Institut du Québec écrivait que le Québec devait s’assurer d’atteindre les seuils fixés en matière d'accueil d'immigrants. Le Québec doit aussi rattraper les réductions des années pandémiques.


Rattraper ces retards par rapport à la cible, écrivait l'Institut du Québec, est important pour l’économie québécoise pour deux raisons principales. D’une part, cette immigration a pour but de combler des besoins immédiats sur le marché du travail et, d’autre part, plusieurs personnes actuellement en sol québécois et en attente de l’octroi d’un statut de résidence permanente risquent de se décourager en quittant le Québec ou de perdre leur emploi si les délais ne se résorbent pas.


L’Institut appelait à une réduction des délais d’admission des immigrants et une meilleure reconnaissance des compétences et de l’expérience étrangère. Québec a annoncé une entente avec le gouvernement fédéral, le 1er avril dernier, pour accélérer la venue de travailleurs étrangers. Le gouvernement Legault a aussi annoncé, il y a quelques jours, la tenue de 17 missions à l’étranger pour tenter d’attirer 3000 travailleurs au Québec.


Il faut mettre fin aux débats partisans sur l’immigration et s’intéresser davantage à l’économie, la société, la démographie, le financement de nos services publics. L’immigration fait partie de la solution québécoise pour maintenir notre niveau de vie et notre modèle de société.







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