Victime d’une méningite et d’une encéphalite, Pierre Moreau revient de loin

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Avant d'être évacué vers l’hôpital, Pierre Moreau, semi-inconscient, est assermenté comme ministre de l’Éducation dans l’antichambre du Salon rouge de l’Assemblée nationale

Le ministre Pierre Moreau va beaucoup mieux et reprendra toutes ses activités en janvier. Dans sa première entrevue depuis qu'il a abruptement dû quitter la politique en février, il est apparu amaigri, mais énergique et déterminé. Il explique à Radio-Canada qu'il n'a pas eu le cancer, mais qu'il a été foudroyé par une infection.
Au cours des derniers mois, Pierre Moreau a eu l’impression de « descendre au fond d’un puits dont on ne connaît pas la profondeur » en parlant des nombreux traitements qu’il a subis.
Son parcours du combattant commence le 28 janvier dernier, le jour d’un important remaniement ministériel à Québec. Il se lève avec un violent mal de tête, épuisé. En attendant son assermentation comme nouveau ministre de l’Éducation, il ne se sent pas bien. Il s’assoit pour reprendre ses esprits.
Son collègue, le ministre de la Santé Gaétan Barrette, essaie de prendre son pouls, mais a de la difficulté à le trouver au poignet. Deux autres médecins, le premier ministre Philippe Couillard et le Secrétaire général du gouvernement, Juan Roberto Iglesias, interviennent.
La décision est prise de coucher Pierre Moreau sur le sol. Son pouls revient et une ambulance est appelée.
Mais avant d'être évacué vers l’hôpital, Pierre Moreau est assermenté comme ministre de l’Éducation dans l’antichambre du Salon rouge de l’Assemblée nationale.
J’ai eu une chute de pression. Moi, je n’ai pas l’impression d’avoir perdu connaissance. Mes trois amis médecins m’ont dit : il y a un bout où tu n’as pas tout à fait été avec nous.
- Pierre Moreau

Il passe trois jours à l’hôpital et subit une batterie de tests. Il se sent mieux et décide même de revenir au travail et d’exercer ses nouvelles fonctions.
Mais il constate rapidement qu’il en est incapable. Il manque d’énergie à un point tel qu’il tient des réunions allongé sur un divan, les yeux fermés. Les mois qui suivent sont marqués par cinq semaines d’hospitalisation, dont trois semaines alité. Il est incapable de se lever. Il perd l’appétit et dépérit à vue d’œil.
« En trois semaines, j’ai perdu près de 40 livres. J’ai plus de voix, je ne suis pas capable de me lever, pas capable de me tenir debout tellement que quand je réussis, plusieurs semaines après, à me tenir debout, je me vois dans la glace, j'ai l'impression de sortir d'un camp de concentration. Il y a la peau et les os, c’est à peu près ça », raconte Pierre Moreau.
Il subit notamment deux ponctions lombaires. Les tests révèlent la présence de cellules cancéreuses. Les médecins n’écartent cependant pas la possibilité qu’une infection soit à l’origine de ses problèmes de santé.
Sa femme Michelle est constamment à son chevet. Ses filles viennent le visiter régulièrement et il développe un fort lien de confiance avec le personnel soignant. Pendant cette épreuve, il devient grand-père et un de ses proches collaborateurs lui demande d’être le parrain de son fils.
Autant de raisons pour s’accrocher à la vie, dit Pierre Moreau.
« Le rapprochement que j’ai eu avec Michelle, après 35 ans on est des compagnons de vie et on prend ça pour acquis. On réalise par contre la profondeur de cette relation-là dans ces épreuves-là », dit Pierre Moreau au sujet de son épouse.
L’hypothèse d’une infection se précise. Le diagnostic final tombe : infection multisystémique atypique très sévère. Il a notamment été foudroyé par une méningite et une encéphalite.
Lorsqu’on utilise l’expression sévère, c’est pour dire que j’ai mangé une bonne raclée.
- Pierre Moreau

« J’ai été surpris de voir jusqu'où on peut descendre sur le plan physique et la résilience du corps, de dire écoute on est capable de remonter une épreuve semblable », dit Pierre Moreau.
Mardi dernier, ses médecins lui ont dit qu’il était guéri et qu’il pouvait reprendre ses activités. Il participera à un brunch dans sa circonscription dans un mois et reprendra toutes ses fonctions en janvier. « Je suis allé en politique par passion, puis aujourd’hui j'ai retrouvé la santé. Je vais continuer dans ce qui me passionne », dit-il.


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