Après une « longue » et « sérieuse » réflexion, Véronique Hivon a fait le choix de ne pas briguer la direction du Parti québécois, malgré un large appui à l’intérieur et à l’extérieur des rangs péquistes.

« À ce moment-ci de ma vie, ma volonté de recherche d’équilibre familial n’est tout simplement pas compatible avec l’engagement sans limites que requiert un poste de chef de parti, de première ministre et de première responsable du projet de pays du Québec », explique la mère d’une petite fille, dans une lettre transmise au Devoir vendredi.

La députée de Joliette entend participer « avec coeur et énergie » à la « renaissance » du PQ, et ce, comme « militante active ». Des « militants progressistes » consultés par Le Devoir se sont dits déçus de la décision « surprise » de Mme Hivon, d’autant plus qu’elle tombe quelques jours à peine après celle du député de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

«Une démarche claire»

L’ex-ministre déléguée aux Services sociaux s’attellera à la tâche d’ériger le PQ en défenseur acharné de l’« équité » entre les personnes, les générations et les collectivités québécoises. Le PQ doit montrer un « parti pris indéfectible » notamment pour l’égalité des chances, la lutte contre l’exclusion, l’éducation ainsi que l’économie verte, soutient-elle.

D’ici au prochain scrutin, Mme Hivon prônera aussi « une démarche claire, transparente, prévisible, fouillée et argumentée » vers l’indépendance du Québec. L’auteure de la loi sur les soins en fin de vie ne propose ni question ni date en vue du prochain référendum sur l’indépendance du Québec. Au contraire, elle appelle ses confrères et ses consoeurs à ne pas « tomber dans le piège de faire du libellé de la question ou de la date du référendum les enjeux prioritaires du débat », comme l’ont fait Bernard Drainville et Jean-François Lisée, deux candidats pressentis à la succession de Pauline Marois.

L’indépendance constitue une fin, mais également un « puissant moyen » de « façonner le visage » d’un Québec apte à « assumer pleinement sa différence », défendra-t-elle sur toutes les tribunes. « Si un Québec indépendant souhaitaitdevenir une réplique du Canada de Stephen Harper, cela serait, en théorie, son droit le plus strict. Pour plusieurs, toutefois, dont je suis, le projet de pays ne trouve sa pleine valeur que s’il permet [par exemple] d’apporter des réponses progressistes et originales », affirme-t-elle dans la lettre coiffée du titre « Reconstruire les ponts ».

À ses yeux, les candidats péquistes à la prochaine élection générale, prévue en 2018, doivent être en mesure de répondre sans hésitation à une « question centrale : “ Pourquoi l’indépendance ? Qu’est-ce que ça va changer vraiment ? ” »«Depuis trop longtemps, nous avons parlé et agi en dissociant les “ enjeux de société ” de la question nationale, comme si on les retrouvait surdes voiesparallèles, déplore Mme Hivon. Nous avons devant nous une occasion formidable de démontrer que notre obsession n’est pas le référendum. »

La femme politique de 44ans invite les militants du PQ à mettre de l’avant un projet de pays « basé sur le dialogue », tout particulièrement avec les jeunes et les nouveaux arrivants, mais aussi avec les autres acteurs du mouvement souverainiste, y compris les formations politiques Québec solidaire et Option nationale.

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