Une victoire amère

Montréal - élection 2009



Le maire sortant, Gérald Tremblay, a été réélu hier pour un troisième mandat. À l'issue d'une campagne qui avait pris pour lui des allures de tempête parfaite, M. Tremblay a réussi une sorte d'exploit en devançant ses deux principaux adversaires, Louise Harel et Richard Bergeron. Toutefois, cette victoire a un goût amer. Moins de quatre électeurs sur dix (parmi ceux qui se sont donné la peine de voter) ont donné leur appui au chef d'Union Montréal.
M. Tremblay ne disposera donc pas d'un mandat fort, malgré la confortable majorité dont il jouira au conseil municipal. Cette victoire est également pleine de pièges. L'ayant emporté malgré les scandales et malgré les critiques de nombre de commentateurs, le maire sera peut-être tenté par l'arrogance. C'est la pire chose qui pourrait lui arriver... et arriver à Montréal. M. Tremblay a beau avoir accusé les médias de tous les péchés de la Terre, il reste que les faits révélés par les enquêtes des journalistes, notamment ceux de La Presse, ont été par la suite confirmés. Devant l'indignation populaire, le maire lui-même a dû changer son fusil d'épaule pour se montrer comme celui qui avait combattu les pratiques douteuses dont il niait l'existence quelques semaines plus tôt.

Maintenant, il devra faire plus. De nouveaux mécanismes doivent être mis en place pour garantir l'intégrité de l'attribution des contrats. Le comportement des élus doit être régi par des normes sévères. Le maire doit s'entourer de gens - chef de cabinet, directeur général - dont l'honnêteté est inébranlable et qui sauront imposer leur rigueur à tout l'appareil municipal. Malheureusement, M. Tremblay a perdu deux des membres les plus forts de son équipe, André Lavallée et Michel Labrecque.
Ce mandat qu'amorce Gérald Tremblay sera probablement son dernier. C'est l'occasion ou jamais pour lui de laisser un autre héritage que les scandales. Pour y arriver, il devra faire preuve d'un leadership beaucoup plus assuré. Outre le nettoyage de l'administration municipale, il faut qu'il soit en mesure d'investir ses énergies dans quelques priorités plutôt que son habituel catalogue. On pense, en particulier, au projet du développement du Havre et à celui du tramway.
Montréal a cruellement besoin de revenus supplémentaires. L'idée d'un péage, qu'il soit régional ou strictement montréalais, mérite d'être étudiée et débattue à fond. Le péage a non seulement un grand potentiel financier, c'est aussi un formidable outil de gestion du transport automobile. Il s'inscrirait parfaitement dans la vision de ville durable, chère aux Montréalais.
À Longueuil, Caroline St-Hilaire l'a emporté sur Jacques Goyette, candidat du Parti municipal de Longueuil, formation qui était au pouvoir depuis 27 ans. Cette victoire est rassurante pour la démocratie municipale. Elle démontre qu'un bon candidat est en mesure de casser les monopoles de pouvoir qui s'installent trop souvent dans les villes.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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