LA LOI 99

Une loi fondamentale par laquelle nous nous reconnaissons comme État

Tribune libre


Avec la Loi 99, en vigueur depuis le 11 décembre 2000, il n'est plus question de droits ni de privilèges, mais de POUVOIRS ET PRÉROGATIVES.

De temps à autre, les peuples inféodés et subordonnés à une autorité qui leur dicte leur ligne de conduite se voient accorder des droits et des privilèges. Les peuples inféodés doivent obéir, généralement sans poser de questions ni soulever d’objection.
Les pouvoirs et prérogatives ne sont pas du même ordre. Ils sont le résultat d’actions par un peuple inféodé pour s’affranchir de la domination extérieure qui le diminue et souvent l’avilit.
Les pouvoirs et prérogatives signifient que le Québec n’est plus une province d’empire soumise à un pouvoir central, centralisateur, unitaire et arbitraire comme celui d’Ottawa. Au contraire, les inféodés sont devenus un État, apte et capable de se gouverner lui-même, de décider et agir en pleine conscience de fait et de principe.

Un État naturel comme le nôtre est une société architectonique et ontologique.
Architectonique signifie en possession d’un territoire, son propre territoire, duquel il tire subsistance, raison de vivre et identité.
Toute architecture se construit sur un terrain qui lui sert de régulateur et de principe. Un État se construit sur un territoire qui lui sert également de régulateur et de principe. Chaque État du monde, il y en a au moins 193 aujourd’hui, s’est construit sur un territoire singulier aux caractéristiques uniques qui en font un milieu de vie unique et semblable à aucun autre. C’est ce qu’on appelle en ontologie la radicalité et l’ipséité de l’existence comme telle, qui est relation en acte et en puissance.
Le temps exigé pour achever l’œuvre de construction de l’État est également unique et identique à aucun autre. C’est ce qu’on appelle la semelfactivité de l’existence.
Comme on peut le voir, l’État est nécessaire au progrès continu de l’existence, quels qu’aient été les sacrifices exigés pour réaliser ce progrès. C’est ce qu’on appelle en ontologie la continuité et la royauté de l’existence, une royauté réelle qui a peu à voir avec la royauté souvent factice des monarchies du monde. En ontologie, partie de la philosophie qui traite de l’existence comme telle, la royauté est le signe d’un progrès continu, unique à chaque peuple agissant vers le statut reconnu de nation et qui en cours de route, s’est doté des assises de l’État, son propre État.
Radicalité, ipséité, semelfactivité, continuité et royauté sont cinq caractéristiques de l’État, évidentes dans notre cas comme chez tous les autres États du monde. Ils témoignent de la grandeur et la beauté de l’existence, toujours orientée vers le progrès continu, envers et contre les accidents et les malheurs qui surviennent.
Voilà le sens, la signification, la portée et la dynamique que sous-tend la Loi 99 au Québec, une Loi unique par laquelle nous nous reconnaissons comme État et non plus comme province inféodée.
Combien le comprennent ?
Madame Marois le comprend, et je sais qu’elle le comprend. Elle se veut un Chef d’État et non première ministre d’une province d’Empire. Elle sait qu’elle ne peut l’accomplir seule et qu’elle n’ira nulle part si la nation québécoise ne comprend pas le sens de son action.
Un État agit, il ne subit pas comme une simple province. Pour agir, il faut savoir mettre en pratique les treize principes de base de toute stratégie d’envergure, ou stratégie d’État. Il n’y a pas à en sortir. Ces principes ne sont pas des idées ou idéologies mais des éléments intangibles de la Réalité objective et du Réel intersubjectif.
Nous voilà majeurs, émancipés de toute sujétion ou tutelle. Voilà le message que nous adresse la Loi 99, à nous, au Canada et au monde.
JRMS

Featured 751d93ca198caacf4590a022022f5bc8

René Marcel Sauvé217 articles

  • 248 896

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    26 octobre 2013

    @ JC Pomerleau.
    « Doctrine d’état », je veux bien, à la limite. Quand même, la gouvernance souverainiste, ce n’est pas la gouvernance de la souveraineté…
    Une « loi fondamentale », je veux bien encore, et encore à la limite. Fallait-il pour autant que ce soit le fédéral lui-même qui réveille pareil Dragon, endormi depuis l’an 2000 ?
    Et si après avoir reculé, le P.Q. se faisait culbuter et perdait le Pouvoir, s’il était forcé d’abandonner « tous les chantiers qu’il a en chantier », selon la dernière péquisterie du vice-premier ministre, comment l’État du Québec ferait-il pour assumer sa « doctrine d’État », bien enfouie dans le coffre de la Nation depuis déjà longtemps ?
    Je crois que nous chassons ici sur les territoires de pays souverains.
    On verra si une « doctrine d’état » dont se réclame un gouvernement québécois, mi-no-ri-tai-re, pourra venir à bout d’autres doctrines d’état, de l’état canadien cette fois, mais lui souverain, et dont le gouvernement ma-jo-ri-tai-re n’a pas le choix, lui, de les appliquer ou de se défiler…

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    25 octobre 2013

    Le Ministre , Alexandre Cloutier sur la Loi 99 :
    "Une des lois les plus importante de notre histoire....Lois sur les droits fondamentaux.Les principes politiques et juridiques qui constituent les assises de notre nation."
    (Le verbatim : 1 min. 10 sec.) :
    http://fr.canoe.ca/infos/quebeccana...
    Cette déclaration démontre que le ministre a une bonne idée de ce qu’est une doctrine d’État
    JCPomerleau