Le combat entre Denis Coderre et Valérie Plante pour la mairie de Montréal a quelque chose de caricatural tellement les candidats semblent vivre sur des planètes différentes.
D’un côté, on trouve un Denis Coderre. Il incarne parfaitement ce qu’on pourrait appeler le populisme municipal.
Prétendant se fier exclusivement au gros bon sens, Denis Coderre se veut le gardien personnel des intérêts de sa ville, sur laquelle il prétend régner en maître incontesté. Coderre veut qu’on comprenne : c’est lui le patron.
Volonté
Après les années d’impuissance et de décomposition associées à Gérald Tremblay, Denis Coderre se présentait comme l’homme à la volonté de fer capable de faire bouger sa ville. C’était salutaire.
À plusieurs reprises, il s’est donné en spectacle pour faire comprendre à chacun qu’il était un homme d’action. On se souvient de son presque scaphandre au moment du flushgate et de cette scène loufoque où il a joué du marteau-piqueur pour détruire une dalle de béton de Postes Canada.
Contre Denis Coderre, Valérie Plante a l’air subtile et studieuse. Avec Projet Montréal, elle incarne cette gauche municipale en pleine croissance qui voit dans les grandes villes un laboratoire où tester ses idéaux. Son parti canalise un vrai idéalisme. On est en droit d’y reconnaître, à certains égards, une antenne municipale de Québec solidaire.
Ses préoccupations sont connues. Plante rêve d’une ville verte, participative, multiculturaliste.
Sectaire
Mais on le sait, partout où elle passe, cette gauche peut se montrer sectaire. Derrière son vernis pragmatique, on trouve une très forte radicalité idéologique.
Son écologisme peut virer à l’hostilité au développement économique. Son ouverture aux « minorités » peut la conduire au procès de la « majorité ». Son culte de la participation peut paver le chemin des militants les plus radicaux qui viennent imposer leurs lubies au commun des mortels.
Entre la droite mononcle et la gauche sectaire, les Montréalais devront choisir.