La tentation de l'anglicisation

Une chanteuse québécoise choisit l'anglais

Le choix de la langue en chanson: en fonction du public visé

Tribune libre


La chanteuse Arianne Moffatt vient de faire paraître un album en anglais. Elle expliquait en entrevue que cela était dû aux anglophones de son entourage avec qui elle collaborait. On voit nettement dans quel sens certaines fréquentations déteignent sur nous...

Dans les médias, personne n'a tiqué sur la chose. C'est maintenant rendu "accepté" de choisir l'anglais prioritairement, soi-disant pour s'ouvrir de nouveaux marchés, pour élargir ses horizons, mondialisation oblige...

Les musiciens répètent à qui mieux mieux des lieux communs du genre: "devenons tous amis à travers la musique, lien de fraternité universelle". L'ennui, c'est que cela tourne toujours à l'avantage de l'anglais, que ce soit dans la langue d'échange, ou dans les paroles de chanson. C'est toujours le francophone qui s'éloigne de son identité pour adopter celle de l'autre. C'est exactement le même principe actif qui a cours dans le processus d'assimilation des francophones hors-Québec.

La seule solution viable: continuer de faire chambre à part.

Un artiste peut produire un disque en anglais s'il est lancé sur le marché international, d'accord. Mais un disque en anglais pour le public de la francophonie, n'y a-t-il pas quelque chose qui cloche là-dedans?


De nombreux artistes québécois subissent actuellement la tentation (la pression?) de l'anglicisation. Même en France, de jeunes groupes de musique jouent en anglais même si leurs disques ne sortent pas de l'hexagone.

Le hic, c'est que les paroles anglaises écrites par un francophone peuvent sembler correctes aux oreilles d'autres francophones mais se révèlent être d'une grande banalité lorsqu'écoutées par un vrai anglophone (pauvreté du vocabulaire truffé de lieux communs, erreurs de syntaxe, etc). Donc, tout le monde y perd au change sur le plan artistique. L'artiste affaiblit ainsi la qualité et la portée de ses textes qui du reste ne sont pas reçus favorablement à l'autre bout par les anglophones.
Une certaine tendance veut que même les chansons en français comportent quelques vers en anglais, au refrain par exemple, "pour faire comme les vraies chansons des vedettes". À ce train-là, finirons-nous par voir apparaître une chanson "francophone" tout en anglais avec un vers ou deux en français au refrain pour sauver les apparences?

Retrouvons la fierté de notre langue maternelle, celle qui nous lie, celle qui est à la base de notre identité collective.
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Plus de 815 articles publiés en ligne ont été lus un million 400 000 fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période de plus de 14 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2015

    Bonjour,
    Ce que font les artistes c'est leur choix et je pense qu'il peuvent s'exprimer comme ils veulent en chanson comme en parole. Ce qui m'inquiète et me fruste c'est quand les éducateurs de tous les niveaux, écoles, garderies camps de vacances etc... établissements, souvent financés par les deniers publiques, organisent avec nos enfants des spectacles ayant des contenus majoritairement anglais, parfois à 100%. Là je ne comprends pas.....

  • Serge Jean Répondre

    12 avril 2012

    Se démarquer dans l’autre culture. Voilà ce qui arrive quand on est envahi pendant des décennies et des décennies de musique en anglais.
    Elle pénètre par la mélodie cette autre culture, car la mélodie n’a pas de pays, elle est universelle. Si la mélodie est séduisante, qu’importe les paroles même si on n’y comprend strictement rien ou si peu;l’étrangère pénètre comme une aigrette au vent qui cherche une terre nouvelle où prendre racine.

    À force d’écouter de la musique dans une langue étrangère dont on n’y comprend rien, il vient un temps où on ne se donne même plus la peine d’écouter les paroles d’une chanson dans notre propre langue.
    Ah! Comme c’est beau cette chanson en français qui ressemble aux chansons anglaises ça transporte, c’est le même rythme les mêmes couleurs. Et que disent les paroles de cette belle mélodie chantée en français, et qui ressemble à une chanson anglaise? Je n’sais pas, j’écoutais pas, c'est-à-dire que j’écoutais mais sans vraiment écouter, je me laissais transporter voilà c’est tout.
    Transporter, … comme les chaînes radio anglicisées ont apprises à si bien le faire. On transporte quelque part dans une sorte d’idéal imaginaire paradisiaque,boum boum la cadence, là où tous les esprits de la terre se confondent dans le même creuset. Mais qui donc prépare la soupe?

    L’artiste veut conquérir le monde, mais pour conquérir le monde, il faut bien venir de quelque part! Comme Céline Dion, qui peut-être aurait bien aimée que le monde fut en français, comme chez-elle. C’est l’exil à perpétuité. La solitude est grande chez les grands.
    L’artiste qui reste à la maison culturelle lui, elle, défriche laboure son royaume il, elle, cherche son or, ses diamants, les métaux rares, inconnus, personne n’en connait la valeur mais au jour de l’Annonciation c’est le cœur qui juge et le peuple s’enrichit de ses trésors. La nation croît, elle existe chez-soi pour vrai. Elle ne peut pas exister en exil.
    Artistes de la nation, cherchez, fouillez, creusez, les diamants sont nombreux sur l’hélicoïde génétique culturelle du temps. Nombreux comme les étoiles sur la voûte; car chaque génération y a laissée des souvenirs, émouvants, fantastiques, que l’inspiration poétique du futur fait remonter dans le monde, comme les diamants de l’histoire du monde remontent des cheminées volcaniques.
    Vive nos poètes lyriques libérés du Québec
    Jean

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    11 avril 2012

    @ O:
    «... ne sont pas à comparer avec la petite de Québec qui se dit incapable d’écrire une chanson en français parce que dans le sous-sol familial de Ste-Foy, son oreille n’a jamais reçu autre chose que la production anglaise.».
    Si vous faitez allusion à Pascale Picard et son tristement célèbre «Pascale Picard Band», elle vient en fait de Charlesbourg, si je ne m'abuse; mais pour le reste, vous avez parfaitement raison...
    Cette espèce de deux de pique, d'Elvis Gratton féminin, ne révèle que sa propre médiocrité en chantant des banalités navrantes en anglais. Elle voudrait sans doute viser le marché américain; tout ce qu'elle semble obtenir comme résultat, c'est qu'elle se trouve à faire de la musique anglophone pour le marché francophone du Québec. Bel accomplissement!
    Grand bien lui fasse!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 avril 2012

    Comme d'habitude Pierre Cloutier a bien une vue exacte et équilibrée des contraintes de l'espace québécois et de la nécessité absolue de maîtriser plusieurs langues (le portugais c'est pas mal, n'oublions pas le Brésil...) et il est heureusement, contre le repli sur le "patelin"...
    Heureusement il n'y a pas que des ayatollahs de la langue, qui ont la censure et la vindicte un peu rapide, tant qu'aux "artistes" québécois qui viennent brailler a TLMP...ils se gardent bien de dire la même chose quand ils sont en France pour vendre leur soupe....business is business..."c'est bon coco ta petite chanson, dis-moi tu pourrais pas en faire une ou deux en anglais pour ton prochain cd ?"
    Un état républicain dont l'espace, les lois, l'administration, sont en francais, etc, ne permettra pas de toute facon, pour les gens travaillant avec le Canada anglais ou les USA ou pour scertains secteurs (informatique, telco, aéronautique) de l'obligation quasi automatique d'utiliser l'anglais.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2012

    Samedi dernier, à RC, Michel Rivard était l'invité de France Beaudoin à son émission de musique rétro. Le concept est de chanter des chansons qui ont marqué la vie de l'invité. C'est en direct. Eh ben les deux-tiers des chansons qui ont marqué la vie de notre beau Michel étaient en anglais! On a eu droit aux Beatles, à Dylan, Elvis et les autres. Beau dommage! Surtout que Rivard avait demandé à ses académiciens de chanter en français.
    Depuis plus d'un demi-siècle, depuis Elvis et les Beatles, la musique rock, la musique jeune, dans le monde entier, est d'abord anglaise. Pas exclusivement anglaise, loin de là, mais d'abord anglaise.
    On vit sur la frontière américaine, à coté de la machine qui produit une bonne partie de cette musique. Penser l'éviter est impensable. Alors que faire?
    Favoriser la musique francophone. Pas plus compliqué que celà. Il est ridicule de faire une émission d'une heure avec Michel Rivard à Radio-Canada et de jouer de la musique anglophone pendant les deux-tiers du show! C'est le concept qu'il faut changer. Idem pour tout le reste (je remarque que dans la série Les Rescapés, ils faisaient jouer des chansons françaises à la fin. C'est en plein ce qu'il faut faire. Surpondérer la musique francophone tout le temps, tout le temps. Dans les festivals par exemple: les subventions devraient être liés à la chanson francophone). Idem dans les films et émissions de télé. Idem dans les endroits publics. La musique francophone devrait toujours être dominante. Pas interdire l'anglais, juste favoriser le français à travers différentes mesures.

  • Claude Richard Répondre

    8 avril 2012

    Monsieur Labrie a raison de soulever ce problème. Et je suis estomaqué de voir les commentaires négatifs que cela suscite. Bien vrai que "cela est rendu "accepté" de choisir l'anglais prioritairement, soi-disant pour s'ouvrir de nouveaux marchés, pour élargir ses horizons, etc".
    Le snobisme s'exprime de bien des façons, et une de ces façons est faire la moue devant les critiques de ces artistes francophones qui glissent vers l'anglais et qui commencent à être légion. Lâchez-moi la liberté de l'artiste. Oui, l'artiste est libre: il est libre de renier sa langue et le peuple dont il est issu. Ce n'est pas un choix très glorieux. Cela s'inscrit très nettement dans un processus d'assimilation. Il faut être aveugle - consciemment ou non - pour ne pas le voir.
    J'ai été très perplexe il y a deux semaines quand j'entendais, à TLMEP, la jeune Stéphanie Bédard se scandaliser de ce que les Français emploient de nombreux termes anglais dans leur conversation, se dire fière d'être québécoise et francophone et trouver normal, en même temps, de choisir de chanter en anglais en France et faire de même à Star Académie et dans ses spectacles au Québec. Il y a là une dissociation troublante.
    On ne peut pas prétendre que ce phénomène des artistes québécois qui chantent de plus en plus en anglais n'a pas de signification sociologique. En Louisiane et en Nouvelle-Angleterre, ce virage des artistes vers l'anglais n'a-t-il pas précédé l'abandon presque complet du français par les communautés franco-américaines? Et les Avril Lavigne et autres Alanys Morrissette ne rendent-elles pas compte de l'extinction progressive des Franco-Ontariens?
    On aurait tort de ne pas tirer de leçon de ce qui est arrivé ailleurs. Les signes d'un glissement sont nombreux et inquiétants (prédominance de la chanson anglaise à la radio francophone aux heures de grande écoute, cours de musique très majoritairement anglais dans nos écoles, groupe de jeunes musiciens québécois optant pour l'anglais dans une large mesure, Festival d'été de Québec à prédominance anglaise, festivals en tous genres partout au Québec plombés par l'anglais, etc). Le portrait n'est pas rose et, ce qui désole le plus, c'est que ceux qui essaient d'attirer l'attention sur cette perte de repères se font traiter d'alarmistes et de pleurnichards. Le jovialisme et l'inconséquence se portent bien au Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2012

    Je suis un amateur de la musique francophone de tous les continents. J'aimais beaucoup Marie-France Bazeau qui durant son émission INDICATIF PRÉSENT nous faisait entendre et découvrir des artistes et des groupes francophones de partout.
    J'ai aimé Rachid Taha dont je me suis procuré tous les disques, Charlerie Couture,Florent Pagny,Djelem, Les Rita Mitsouko et pluiseurs autres dont j'ai oublié le nom.Puis vint Christane Charest! Pratiquement plus de musique francophone à son émission et là avec Catherine Perrin; c'est la catastrophe, que de la musique en anglais.
    Et on ne parlera pas de l'émission anglophile du retour à Québec dans la capitale où toutes ses animatrices se pâment systématiquent devant la relève musicale de Quebec city exclusivement en anglais dont Picard Band. C'est désolant!On ne nous fait entendre que des trucs en anglais et on ne nous parle que de spectacle et de lancement de disques en anglais à Québec dans les bars branchés et in.
    Avant hier, j'achetais le dernier CD FOLIA, du groupe Amadou et Mariane. Quelle déception et en plus, le disque est moche à mort. Plus de 65% de chansons anglaises. Ce groupe nous faisait rêver. Il s'inscrivait dans une Afrique francophone qui résistait encore au rouleau compresseur de l'empire anglo-américain et sa langue, l'anglais qu'on tente de nous faire croire que c'est cela la mondialisation. Moi, j'appelle ça l'installation de la pensée unique et de l'uniformisation culturelle. Je suis tellement déçu de constater qu'Amadou et Mariam se sont eux-aussi nivellés par le bas pour faire comme tous les suiveux et les moutons de Panurge. Le CD platte-à-mort est rendu dans la poubelle!

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2012

    1 - Ariane Moffatt est indépendantiste. Elle l'a dit clairement lors d'un passage à Tout le monde en parle.
    2 - Dans un Québec souverain et indépendant, les forces du marché seront toujours présentes, qu'on le veuille ou non et le marché en Amérique du Nord, en particulier, il est anglais.
    3 - Dans un Québec souverain et indépendant, tous les québécois devraient, sur le plan individuel, parler au moins le français, l'anglais et l'espagnol et être capables ainsi de gagner leur vie dans une Amérique du Nord et du Sud intégrées dans un vaste marché économique.
    4 - L'important c'est que la langue officielle de toutes les institutions du Québec soient le français et qu'il n'y ait pas de bilinguisme public, comme cet affreux "Pont Champlain Bridge" qu'on nous impose.
    5 - En chantant uniquement en français, un artiste se prive d'un ou plusieurs autres marchés. Pourquoi le ferait-il? Pourquoi Véronic Dicaire se priverait-elle de faire aussi une carrière aux USA, comme Louis-Philippe Gagnon l'a fait?
    6 - Si on veut faire l'indépendance de la patrie, c'est pour s'ouvrir sur le monde et non pas se replier sur soi dans son petit patelin et s'ouvrir sur le monde veut dire parler anglais et d'autres langues aussi. Mais d'abord l'anglais à cause du contexte très particulier dans lequel nous vivons.
    7 - In extremis, les Irlandais ont perdu leur langue, mais ils sont devenus indépendants. Qu'est-ce qui est le plus important? L'indépendance ou la langue? Les deux, bien sûr, mais si nous étions confrontés à ce choix diabolique, que ferions nous?
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2012

    "Elle a peut-être même subi la pression vers l’anglais pendant ses séjours fructueux en France..."
    C'est la meilleure plaisanterie de la liste...Empêcher un artiste de s'exprimer avec le moyen de son choix est aussi ridicule que si on avait interdit a Monet ou a Sisley ou a Cezanne de peindre d'une manière différente de l'école classique...
    Il y a un moyen simple, au lieu de se lamenter ad-nauseam, cest de ne pas acheter les cd ou les mp3 de "l'artiste" en question et de faire savoir à sa maison de disque les raisons de votre décision. Vous pouvez faire la même chose pour tous les produits que vous achetez, d'ailleurs.
    Beaucoup plus efficace que de se lamenter dans Vigile.
    En passant, comme exemple, parce que Microsoft ne livre les versions de Windows en francais, au Québec, qu'après leur diffusion généralisé en France et en Belgique, j'ai choisi d'utiliser des logiciels libres (Linux) au lieu de me lamenter...Un exemple a suivre

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2012

    Ma maman comme probablement la vôtre disait Écoute ce que je te dis et cela signifiait obéi, fait ce que je te dis. En ce sens Écouter veut donc dire subir un ordre, et même plus, obéir. Avant même de rétrécir la chanson à un problème quant à la langue dans laquelle elle est produite et publier, je crois qu'il conviendrait d'étudier ce qui fait d'elle un puissant petit dispositif d’assujettissement. Je suis porté à penser que l'on devrait peut-être en venir à voir la chanson comme une forme artistique qui en ayant de nombreux attraits pose d'immenses problèmes en vertu d'un certain nombre de caractéristiques internes et externes. Le fait que l'on ne puisse pas facilement dans un espace social privé ou publique ne pas, sinon écouter, du moins entendre une chanson est déjà une caractéristique importante. C'est une des non des conséquences mais des causes de l'envahissement de la chanson anglaise au Québec. Cela fait partie du potentiel de la forme musicale chanson qui a été exploité à un point qu'on n'avait sans doute pas anticipé à l'origine, son potentiel d'altération des nations au monde, et sa trajectoire destinée vers l'organe des sens le plus vulnérable de notre corps pour lequel il n'y a pas de parade simple à l'empire de la chanson pour ne pas dire à la chanson impériale: l'oreille.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2012

    Le disque d'Ariane Moffat porte des chansons en anglais et d'autres en français. Pour l'avoir entendue à la SAT (Société des Arts Technologiques) à l'automne, il est clair que cette fille est une ambassadrice nationaliste Québécoise. Elle ne raffole pas de chanter en anglais. Elle a peut-être même subi la pression vers l'anglais pendant ses séjours fructueux en France... Cependant, elle triomphait récemment au Texas, dans les deux langues (South by South-West, à Austin). De plus, la faune gaie où elle évolue dans le Mile End s'épanouit dans des échanges avec la Californie, toujours à l'avant-garde en musique populaire. Ces contacts d'affaire ne sont pas à comparer avec la petite de Québec qui se dit incapable d'écrire une chanson en français parce que dans le sous-sol familial de Ste-Foy, son oreille n'a jamais reçu autre chose que la production anglaise.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2012

    Je protégerai ma langue jusqu'au dernier de mes jours.
    Je ne peux penser que nous puissions cependant imposer le français aux artistes québécois. Je pense à Grégory Charles qui a fait des albums dans les deux langues par exemple.
    L'inspiration de l'artiste est certainement influencé par son milieu. Peut-on tout demander aux artistes ?
    Que l'on respecte les normes de diffusion francophone à la radio quitte à écouter la même chanson du matin au soir s'il le faut. On ne peut pas frapper un artiste parce que son œuvre est dans la langue du camp ennemi.

  • Stefan Allinger Répondre

    7 avril 2012

    M. Labrie,
    Je suis d'accord qu'il faut être vigilant face aux reculs du français mais Arianne Moffat est une fière québécoise, indépendantiste en plus. Quelle ait choisi de faire des chansons en anglais ne m'offusque pas. J'aime sa musique.
    Vivre au Québec et surtout à Montréal signifie d'être exposé à l'anglo-saxon. Nous pouvons être influencé par certaines choses provenant de cette culture sans jamais perdre notre âme, notre amour du français et du Québec. Je sais et je vois que beaucoup de québécois semblent vouloir être des nord-américains anglophones et effacer leur racines québécoises. Tant pis pour eux.
    Oui, il faut être vigilant encore et toujours pour assurer la pérennité de notre langue et je fait ma part à ma façon.
    SVP ne rejetez pas Arianne Moffat alors qu'elle est avec nous.
    Stefan Allinger

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2012

    Il faut tout de même reconnaître qu'avec le nom de famille qu'elle a, madame Moffatt a de l'écossais à quelque part.
    Je crois que dans ce temps-là, il reste un peu quelque part chez elle de ce que j'appelle "l'âme anglaise" et qui lui permet probablement d'exprimer son art assez bien dans cette langue.
    Mais je suis d'accord pour dire que ce n'est pas général et je déplore moi aussi le fait que bien des jeunes chanteurs et chanteuses québécois pure laine choisissent de chanter seulement en anglais.
    Mais je crois qu'il s'agit présentement d'un phénomène mondial car même la France s'anglicise.
    Il s’agit des effets de la mondialisation de l’économie de marché capitaliste.
    Il n’y a plus de cultures différentes, de langues différentes, d’ethnies différentes; il n’y a que l’individu livré à lui-même devant se débrouiller du mieux qu’il peut pour servir les besoins du tout-puissant marché.
    Et c’est en anglais que le marché est le mieux servi...