Un travail policier « remarquable » dans les circonstances, affirme Charest

Les policiers de la Sûreté du Québec ont dû recourir à des gaz lacrymogènes pour contenir les manifestants à Victoriaville.

Par quel mystère les Québécois en arrivent-ils à faire confiance à un si "remarquable démuni"?!


Robert Dutrisac , Marco Bélair-Cirino - Le travail de la Sûreté du Québec ce week-end à Victoriaville a été « remarquable », compte tenu de « circonstances très difficiles », a souligné le premier ministre du Québec, Jean Charest, hier après-midi, alors que deux jeunes qui ont pris part à la manifestation de vendredi soir étaient toujours hospitalisés en raison de blessures graves à la suite d’une charge des policiers.
« Je peux vous dire une chose : je ne connais pas beaucoup de Québécois qui auraient voulu être dans les souliers des policiers de la Sûreté du Québec qui étaient ici vendredi soir », a-t-il déclaré à la clôture du conseil général du Parti libéral du Québec (PLQ). « Les boules de billard, les briques, ce n’est pas la Sûreté du Québec qui avait ça. Et la Sûreté du Québec remplit un mandat très difficile de protection. Et ils font du mieux qu’ils peuvent. »
En revanche, plusieurs manifestants ont dénoncé tout au long du week-end l’attitude « agressive » des policiers. « On déplore l’usage excessif de la force policière », a notamment dit Véronique Laflamme du Front d’action populaire en réaménagement urbain. « Des balles de caoutchouc ont été utilisées, et les gaz ont été utilisés abusivement. La police n’a donné aucun avis de dispersion », a-t-elle ajouté.
Trois membres du collectif Lux Éditeur, qui étaient sur place, ont indiqué sur le réseau social Facebook qu’un des manifestants blessés l’a bel et bien été « d’une balle de caoutchouc [qu’il a] reçu en plein visage ». Ils mentionnent que « la police a refusé d’envoyer une ambulance sur les lieux et nous a dit d’appeler le 911 » et qu’elle aurait aussi « empêché les secouristes de faire leur travail en les gazant délibérément et les chargeant ».
Le chef du gouvernement n’a pas rejeté la possibilité que des agents de la Sûreté du Québec commettent des « bavures ». « C’est possible. Il y a des mécanismes pour justement corriger ces choses-là », a-t-il affirmé, faisant référence au Comité de déontologie policière chargé de veiller à l’application du Code de déontologie des policiers du Québec.
Jean Charest estime que les actes de violence qui ont émaillé la manifestation de vendredi soir en marge de l’ouverture du con-seil général de sa formation politique incarnaient une « dérive ». « Rien ne peut justifier de la violence et de l’intimidation. Faire et dire autrement, c’est déresponsabiliser ceux qui sont coupables de ces gestes-là », a-t-il fait valoir.
Pour sa part, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, n’a guère prisé qu’un journaliste lui demande au cours du week-end si le gouvernement n’avait pas un intérêt politique à faire traîner le conflit, quitte à attiser la violence. « La violence est condamnable à la première journée qu’elle s’exprime. Il n’y a rien qui la justifie. »
Selon la Sûreté du Québec, environ 2000 personnes mani-festaient dans le calme lorsque des casseurs se sont mis de la partie, en lançant toutes sortes de projectiles, dont des boules de billard. Les policiers anti-émeute ont riposté en ayant recours à des gaz et à des balles de caoutchouc.
Au lendemain des affrontements, Josée Simoneau, du CSSS d’Arthabaska-et-de-l’Érable, a indiqué que neuf personnes - dont trois policiers - avaient été traitées à l’urgence pour des blessures.
Maxence Valade et Alexandre Allard - deux jeunes qualifiés de non violents par leurs proches -, qui ont été blessés gravement lors de la manifestation de vendredi soir, sont des étudiants qui étaient impliqués dans les manifestations depuis le coup d’envoi de la grève des étudiants opposés à la hausse des droits de scolarité il y a 80 jours.
Maxence Valade, 20 ans, est porte-parole et membre du conseil exécutif de l’Association des étudiants du cégep Saint-Laurent, à Montréal. Il souffre d’un traumatisme crânien et a perdu l’usage d’un oeil, après avoir reçu un projectile au visage. Quant à Alexandre Allard, aussi âgé de 20 ans, il a participé à la plupart des manifestations tenues à Québec, puisqu’il est étudiant à l’Université Laval. Il a subi un traumatisme crânien.
Par ailleurs, après plusieurs soirées de rassemblements pacifiques au centre-ville de Montréal, la 13e manifestation nocturne consécutive contre la hausse des droits de scolarité des universités s’est déroulée dans un climat légèrement plus tendu, hier soir, alors que plusieurs centaines de protestataires auraient notamment cherché à se rendre sur le pont Jacques-Cartier puis vers le quartier général de la Sûreté du Québec.
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Le Devoir avec La presse canadienne


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