UPAC

Un sophisme de trop

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L'urgent besoin de rétablir la confiance dans les institutions

Le Parti québécois est revenu à la charge pour intéresser le gouvernement Couillard à un réel débat soulevant des questions d’éthique et d’indépendance. Qui doit nommer le patron de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ?

Pour la deuxième fois en moins de six mois, le porte-parole du PQ en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé, a suggéré que le commissaire à la lutte contre la corruption, un poste occupé présentement par Robert Lafrenière, soit nommé aux deux tiers des voix à l’Assemblée nationale.

Le directeur général des élections, le vérificateur général et le protecteur du citoyen sont nommés de la sorte. Pourquoi en serait-il autrement du patron de l’UPAC, qui enquête sur des affaires de corruption politique ?

Présentement, le commissaire est nommé par le gouvernement. M. Lafrenière juge ce mode de nomination tout à fait convenable. Il aurait dû s’abstenir de s’immiscer dans ce débat qui le concerne au premier chef.

L’indépendance et la compétence de M. Lafrenière ne sont nullement en cause dans ce débat. Après l’arrestation récente de l’ex-numéro deux du gouvernement Charest, Nathalie Normandeau, M. Lafrenière est pratiquement assuré d’être reconduit dans ses fonctions pour un deuxième mandat de cinq ans. Les libéraux ne pourront tout simplement pas lui montrer la porte après l’avancée significative que représente l’arrestation de Mme Normandeau, Marc-Yvan Côté, Bruno Lortie et consorts.

Il n’en demeure pas moins qu’il est anormal que le gouvernement choisisse l’enquêteur en chef des dossiers de corruption. Ces enquêtes, ne l’oublions pas, visent directement la classe politique québécoise. L’UPAC s’intéresse à d’ex-politiciens et des financiers, pour la plupart libéraux, qui appartenaient à l’élite politique québécoise il y a quatre ans à peine. Il ne suffit donc pas d’affirmer que l’escouade bénéficie de la pleine indépendance. Les apparences d’indépendance sont tout aussi importantes.
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