INDÉPENDANCE : POUR OU CONTRE ? 107 (2e édition)

Un salutaire retour en arrière sur l'ADQ

La recherche du trèfle à quatre feuilles a assez duré.

Chronique de Bruno Deshaies

Chronique du jeudi 20 juin 2002
_ Édition revue, corrigée, remaniée
_ et mise à jour le 20 avril 2006
Note liminaire
Les récentes élections partielles du 10 avril dernier ont laissé à peine 2 % du vote à l'Action démocratique du Québec dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques. L'événement a fait saliver l'éditorialiste en chef de La Presse, André Pratte, dans son éditorial du 13 avril : [« Où va l'ADQ ? »->894] se demande-t-il. (p. A24). Comme il fallait s'y attendre, le président de l'ADQ, Yvon Picotte, a aussitôt répondu à la prise de position d'André Pratte. Puis, ce dernier a ajouté son grain de sel dans une courte réplique intitulée : [« Une route solitaire »->971] (cf. La Presse, mercredi 19 avril 2006, p. A21 (« Forum »).
Dans sa réplique, Yvon Picotte insiste pour dire que son « parti va continuer de jouer le rôle dont a besoin le Québec : « Lever le voile sur des tabous, dit-il, et préparer l'avenir de nos enfants ». L'argument principal du président de l'ADQ consiste à se demander : « Comment peut-on lui reprocher [à Mario Dumont] de tenir l'échine bien droite et de continuer, contre vents et marées, de représenter les 700 000 citoyens qui lui ont fait confiance ? » En dépit de ce fait, la position d'André Pratte se cristallise autour du PLQ (Faut-il s'en surprendre ?) au point de proposer la disparition de l'ADQ et de prétendre déjà que le chef adéquiste « mènera fièrement ses troupes... à l'abattoir ».
Un match de hockey nous fait souvent vivre des retournements et des rebondissements. Par conséquent, rien ne nous assure que « l'ADQ ne sert même plus de soupape aux électeurs mécontents ». La grogne envers le PLQ se maintient pendant que le PQ se perd dans les vapeurs de la souveraineté qui ne se dissipent jamais clairement. Suis-je Québécois avant d'être Canadien ou suis-je Canadien avant d'être Québécois ? Mieux encore, suis-je Canadien à l'étranger et Québécois au Canada ou Québécois à l'étranger et Canadien au Québec ? C'est un casse-tête inextricable. Pour reprendre notre analogie, le jeu se fait au centre de la glace et tout monde tourne en rond comme en 2002. Aucun progrès. Serions-nous devenus les maîtres incontestés et indécrottables dans l'art de tourner en rond ? Il faut le redouter.

***


Retournons aujourd'hui, chères lectrices et chères lecteurs, presque trois ans et demi en arrière.
Des élections partielles (et non complémentaires, comme on s'acharne à les appeler à Radio-Canada et au RDI, royaumes d'un nouveau type de français anglicisé : le français fédéral) viennent d'avoir lieu dans trois circonscriptions. « Ah ! le pôvre PQ. » David Levine est battu ! Le PQ sauve de justesse une seule circonscription. « Ah ! le pôvre PLQ. » La circonscription de Vimont échappe même à ses griffes ! « Ah ! la magnifique ADQ ! » Tu es la grande gagnante. Génial ! Les commentateurs sportifs de la politique s'amusent comme de petits fous. Christian Dufour commente les événements en anglais et en français. Claude Charron s'en mêle et se mêle dans ce qui lui reste d'idées plus ou moins souverainistes. Mario Dumont, comme la grenouille de La Fontaine se gonfle de plaisir et donne dans l'art oratoire les deux paluches en l'air. Quant à Bernard Landry, sérieux comme un pape au Vatican, il se présente comme s'il était drapé dans la toge de Sénèque. Jean Charest, lui, adopte la seule attitude qui lui convienne, tout anglo-saxonne qu'elle soit : celle du flegmatique docteur Watson ! Et le bon peuple se bidonne ! Le spectacle est intéressant, digne de notre bourgade lamentablement provinciale. Alain Dubuc, représentant de Gesca au quotidien Le Soleil, rit dans sa barbe. Le Devoir, à son habitude, ratiocine et publie de savantes considérations que presque personne ne lit. Ainsi va le tout petit microcosme politique du Québec en cette fin du printemps de 2002.
Pour continuer dans la veine sportive, « Au PQ, titre Le Soleil seul Tremblay évite le blanchissage. » Le petit Tremblay en question (oui, c'est celui du déménageur de fauteuil) voit l'ampleur du désastre. Il est jeune, il est beau. Il a du temps devant lui. Il va apprendre à patiner encore mieux. Demain, il fera de foudroyantes attaques...et des ravages dans le cœur des électrices. Probablement croisera-t-il un jour le fer avec son adversaire Super-Mario - surtout s'il devenait premier ministre du Québec. Tous les deux, ils vont en avoir du plaisir ! Ils vont faire de beaux voyages à travers le monde, comme Bernard Landry. Ils vont visiter de beaux pays. Ils vont aimer encore plus la politique. Enfin, ils vont s'aimer comme des frères siamois !
Le PQ dira qu'il n'est pas mort, qu'il est souverainiste et qu'il veut l'indépendance du Québec. Les tièdes, les timorés, les moutons de Panurge et les froussards vont continuer à suivre le « Cheuf ! » des péquistes les yeux fermés. Bernard Landry incarne la foi, la vérité et la vie. Il rappelle à ses ouailles qu'un jour, ils iront tous au paradis du Québec indépendant dans un Canada uni ! Viens et suis-moi ! semble-il prêcher. Le Grand Soir s'en vient, il ne faut pas lâcher ! Les discours vibrants sur ce thème sont nombreux, mais ils ne mènent nulle part. C'est du vent ! Et « Qui sème le vent, récolte la tempête, » n'est-ce pas ?
La politique, c'est comme le hockey. Les Québécois-Français de souche s'amusent à ce petit jeu depuis des générations. Une équipe perd, une autre gagne. Si les salaires de l'un des Club sont plus élevés que dans l'autre, on change de camp. Pas d'importance et pas de problème. Un vrai joueur de hockey, c'est un professionnel. La politique a ses professionnels. Ils sont jeunes, moins jeunes ou, disons-le sans ménagement, vieux, pour ne pas dire vieux jeu. Ils sont rusés, astucieux, habiles et ils savent s'entourer de courtisans et de béni oui-oui. Mais finalement, ils se plaignent d'être un peu... seuls. Ah ! la terrible solitude du pouvoir ! Ils aiment surtout être adulés. Ils font d'énormes efforts pour y parvenir. Ils y parviennent souvent, mais perdent le contact avec la réalité. Si le pouvoir enivre et la victoire enchante, la défaite rend amère. Et l'on se retrouve seul. Les partisans ont disparu. C'est le passage à vide, la dépression, la déchéance. Sic transit gloria mundi comme le dirait Bernard Landry, qui a fait son cours classique.
Il y a des joueurs sur le banc. Il y en a en punition. Il y en a dans l'opposition. Ils s'exercent à jouer sur la glace. Parfois, ils sont chanceux, mais souvent, déçus. Il y a aussi de vieux bonzes qui ne supportent plus la discipline de parti. Certains veulent être capitaine de l'équipe et d'autres désirent se faire entendre plus que les autres. Ils attendent la reconnaissance. Ils ont tellement besoin qu'on les aime ! Si cette reconnaissance ne vient pas, ils s'élèvent contre la condition misérable qui leur est faite et ils lancent un sort à leur propre parti. Comme au hockey, tout se monnaye et tout se paie. De nouvelles équipes se forment avec d'anciens joueurs, de vieux routiers, et de nouvelles recrues, toutes pimpantes et toutes dents dehors, prêtes à séduire les foules !
Beaucoup attendent sur le bord la « bande ». Ils viennent dans l'enceinte politique écouter leurs élus. La télévision, aujourd'hui, leur permet de se bidonner devant leurs écrans. Le spectacle continue... Comme le disent les Américains : « The show must gon on ! »
Soyons sérieux. Au fond, que s'est-il passé le 17 juin 2002 de si enivrant pour qu'on se mette à délirer ? Je me le demande. Je me le demande avec vous. Que pouvez-vous dire vraiment ? La mort du PQ, la fin de Jean John du PLQ ? La croissance exponentielle de Super-Mario ? Que va-t-il arriver aux Québécoises et aux Québécois au seuil de cet été-là ? La terre va-t-elle cesser de tourner ? Le Canada va-t-il connaître des moments inédits ? Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ? Où allons-nous ? Nous en sommes rendus à nous poser des questions métaphysiques. Pour un tout petit peuple, c'est beaucoup.
L'ADQ est une jeune équipe, mais elle a maintenant réussi à faire élire cinq députés. Une petite opposition politique ! On en rit. Pourtant, le PQ n'avait que 6 sièges le 29 octobre 1973 contre 102 aux libéraux. Riait-on autant à l'époque ? Une grosse équipe de hockey avec un cerbère extraordinaire qui est aussi, tout autant, un Jean Béliveau génial. Le Québec est en liesse. Il attend le Messie. En choeur, le bon peuple n'aura qu'à chanter ce refrain pour se consoler de son désespoir.
Venez, divin Messie,
_ Nous rendre espoir et nous sauver !
_ Vous êtes notre vie !
_ Venez, venez, venez !
Pauvre Mario Dumont ! Tout le monde n'est pas nécessairement d'accord avec lui. Il vieillira. Il commettra de nombreuses erreurs. Il ne parviendra ni à la « paix constitutionnelle » ni au repos de l'esprit. La partie est inégale entre le Canada-Anglais et le Québec français. La grande équipe et la seule qui compte, elle est à Ottawa. Il y aura des traîtres dans son parti. Il sera peut-être malade un jour et ne verra plus la vie de la même manière. Ses amis seront moins nombreux. Ses enfants grandiront et sa femme vieillira. Il comprendra, mais trop tard. Son « Québec » dynamique aura perdu encore des plumes. L'offensive canadian perturbera ses ambitions d'être à la fois un Grand Québécois et un Grand Canadien. Qu'il se rappelle toujours que cet honneur n'est réservé qu'à ceux qui acceptent de vivre en minoritaires, donc en inférieurs serviles sur la scène fédérale. On a déjà oublié le noble et ronflant Jean Lesage et même Robert Bourassa. Si on l'invite à Ottawa, il devra répondre présent comme les Pettigrew, les Frulla, les Cauchon, les Robillard et autres Dion.

Bernard Landry, « le grand dérangeant ».
Poursuivons notre métaphore sur notre sport national, voici pourtant, un joueur de hockey expérimenté. Il a occupé presque toutes les positions de son « équipe de hockey. » Joueur hors de la glace d'abord, puis sur le banc ensuite. Envoyé sur la glace avec René Lévesque, c'était le meilleur joueur polyvalent du centre de l'équipe péquiste. Devant les talents du jeune et bouillant activiste, René Lévesque lui confie des « dossiers » toujours plus importants. Il peut, comme jeune joueur, être capable de porter ombrage à l'ailier droit Jacques-Yvan Morin. Grâce au capitaine Lévesque, il s'amuse enfin en s'instruisant dans la sphère internationale. L'ailier gauche, Jacques Brassard, est plus coriace. Il doit attendre plus longtemps pour le remplacer. Croyant faire une montée seule, il n'y parvient pas sans la présence de Lucien Bouchard qu'il accepte béatement comme ailier gauche, ailier droit, centre de nulle part et défenseur du club péquiste-bloquiste.
Une ouverture imprévue (?) se présente, il passe à l'attaque, bouscule Yves Michaud, puis lance et compte ! La désertion subite de Lucien Bouchard lui ouvre enfin, après plus de vingt-cinq ans de bons et loyaux services, la grande porte du « Forum » politique comme entraîneur en chef et pilote de l'équipe. C'est la gloire ! Il fait des vagues et il parvient à déjouer les Marois et les Legault, deux coéquipiers gênants.
Les commentateurs le présentent comme le vrai souverainiste. Ils déchantent sans déchanter, quand il nous propose l'Union confédérale. Pas graaave. C'est un souverainiste. Il est encore capable de « scorer ». Le 17 juin 2002, c'est la déconfiture. David Levine est battu. C'était un candidat de grande valeur. Pourtant, son équipe a bien joué. Que s'est-il passé ? Le capitaine Landry promet d'être meilleur la saison prochaine. Spectateurs-électeurs, attendez la nouvelle saison de hockey politique ! Elle sera excitante et elle aura de la profondeur. Vous assisterez à un véritable combat d'idées ! Et Radio-Canada, à l'émission « Le Point », dès le 18 juin, a déjà commencé à parler du fameux programme de l'ADQ.
Une ombre au tableau noir : les libéraux.
Manchette du quotidien de Québec, Le Soleil : « Le PLQ blanchi. » 0 contre 3 ADQ (et 1 élu du PQ, sauvé par la peau des dents). Pourtant, l'équipe a de l'expérience et de bons appuis. Elle ne réussit quand même pas ses jeux d'attaque. Son grand frère, à Ottawa, ne s'inquiète même pas. Il est prêt à remplacer son principal joueur à Québec quand il le faudra. Charest tourne en rond sur la glace. Les spectateurs observent et attendent l'instant unique de son premier lancer ou de son départ. Les commentateurs sportifs de la politique s'en donnent à cœur joie. Charest ne dit rien parce qu'il n'a rien à dire. On devrait le remplacer sur la glace. Tout se passe autour de l'homme, comme si les partisans libéraux fédéraux et provinciaux n'avaient aucune importance. Au fond, comme pour Claude Ryan, Charest n'est pas l'homme de Jean Chrétien. Un Mario Dumont inexpérimenté ou un Bernard Landry affaibli serait certainement une meilleure « occasion » pour les fédéralistes centralisateurs à Ottawa.
Les équipes à Ottawa font aussi des calculs avec, en plus, la possibilité de jouer les arbitres. L'arbitre de la « game » de hockey n'a jamais été au Québec, il est à Ottawa. Le PLQ n'a plus le choix. S'il veut avoir les coudées franches, il doit agir comme parti national au Québec, sinon il demeurera la succursale d'Ottawa. Jean Charest doit former son équipe de hockey avec ses propres joueurs et avec l'appui de la population du Québec. Comme capitaine de son équipe, il ne doit pas se laisser « échanger » cavalièrement par le petit Pettigrew du supposé « Québec profond ».
Il y a en politique les personnes (hommes et femmes), les idées, les moyens et l'action. Les quatre élections partielles du 17 juin ont mis en relief ces faits essentiels. Quoi qu'on dise de l'ADQ, ce parti a certaines idées bien arrêtées. Il est vrai que l'ADQ a peu de moyens et que son champ d'action demeure limité jusqu'à ce jour. Toutefois, Mario Dumont a les dents longues et il a été porté par un ressentiment qui inquiète de plus en plus les Landry et les Charest. Les chefs des deux grandes formations politiques du Québec sont incapables d'une analyse profonde des enjeux actuels. Ils ne présentent aucune vision globale de l'action gouvernementale possible pour l'avenir. Ils travaillent en vase clos avec quelques conseillers politiques. Le retournement du 17 juin les a sonnés. Sous le choc, l'improvisation a été complète. Des mots pour ne rien dire.
Le PQ et le PLQ sont embourbés dans leur programme respectif. Leurs chefs s'intéressent aux coups fourrés hebdomadaires. Ils font uniquement de la petite politique partisane (PPP !) sans vision aucune. Ils proposent des solutions en situation de catastrophe. Un ballon politique en chasse un autre, et ainsi de suite. Ils se disent pragmatiques. C'est un mythe. Ils sont pragmatiques, oui, mais pour se faire élire ou réélire. Idéologiquement, ils sont tous les deux dans un cul-de-sac. Si jamais il devient premier ministre du Québec, Mario Dumont connaîtra exactement les mêmes déboires que tous ses prédécesseurs. Il ne peut fermer les yeux sur le contentieux Québec-Ottawa et sur l'unique ouverture véritable en ce qui concerne l'avenir politique du Québec : l'indépendance. Du rapport de la Commission Tremblay, en 1956, à la Commission Bélanger-Campeau en 1991, il y a trente-cinq ans d'intervalle. Le débat constitutionnel n'a pas varié d'un iota. Pire, il stagne. Sur cet avenir du Québec, les trois partis doivent accoucher d'une réponse unique. Après, ils pourront se chicaner sur leurs programmes politiques réciproques tant qu'ils voudront !
En ce qui concerne les moyens, c'est l'ADQ qui est la plus dans le pétrin. Mais Attention ! Ceux qui comptent sur un Québec annexé et subordonné sauront parfaire la bonne éducation du nouveau Prince. Si tel est le cas, son parti deviendra vite aussi vieux que les autres. La fédération canadienne évolue à la vitesse « grand V » vers une centralisation de l'UNION qui confine presque à l'obsession, au fur et à mesure que sa dépendance envers les États-Unis devient plus étroite. L'Ontario va dominer de plus en plus la scène fédérale et la politique canadienne. Quand l'Ontario aura le double de la population du Québec et que Montréal sera presque complètement bilingue, les dés seront jetés. Ce ne sera pas 0 contre 4, mais quelque chose comme 10 contre 100. Les Dumont, les Landry ou les Charest seront tous emportés par la vague canadian. Nos futurs premiers ministres n'auront plus qu'à se préoccuper du ramassage des poubelles municipales et autres tâches de la même farine. Autrement dit, ils s'occuperont de besognes tout à fait accessoires.
Dans l'action, nos trois partis politiques québécois ne font pas le poids. Nos chefs politiques sont des provinciaux avec des idées provinciales, des moyens provinciaux et des plans d'action provinciaux. Ils font « provincial » par rapport à la capitale canadian - soumise aux pressions de la métropole torontoise canadian. Le premier ministre du Canada a le champ libre et tous les moyens voulus que lui offre la constitution canadienne avec le poids de l'idéologie pancanadienne de l'unité canadienne. La Charte des droits et libertés sert bien les intérêts du CANADA. De plus, LE CANADA n'est pas exclusivement une somme de dix provinces (et de deux territoires), mais UN SYSTÈME REDOUTABLE CONTINUELLEMENT EN ALERTE POUR PRÉSERVER L'UNITÉ CANADIENNE NON SEULEMENT FACE AUX VELLÉITÉS SÉPARATISTES QUÉBECOISES, MAIS AUSSI CONTRE LES ÉTATS-UNIS. Les Québécois oublient trop souvent que le Canada s'est édifié CONTRE les États-Unis et qu'il s'est placé en même tant en état de superposition tant pour le Canada français que pour le Québec. L'infériorité de la nationalité minoritaire entraîne nécessairement la supériorité de la nation majoritaire. À l'échelon central, il ne peut y avoir que subordination de la nation minoritaire. Par conséquent, les nations annexées subissent une subordination sur place et une superposition.
Hélas ! Hélas ! Hélas ! comme le dirait de Gaulle, la contrepartie québécoise n'existe pas. L'ACTION EST DONC LIMITÉE PAR LE REFUS D'AGIR GRÂCE AU LEVIER LE PLUS PUISSANT DE L'AVENIR DU QUÉBEC : L'INDÉPENDANCE. Ce levier inclut le respect de soi-même. Le ras-le-bol des Québécoises et des Québécois est là. Que les partis politiques du Québec en finissent de finasser avec la politique canadienne et qu'ils adoptent irréversiblement une politique québécoise d'UNION NATIONALE. Les Québécois et les Québécoises appuieront, dans une très large mesure, une telle orientation. Fini les propos stupides des Jean-Claude Germain qui affirme que « l'indépendance a toujours été à la croisée des chemins, mais a toujours fini par rejaillir avec force ». (Le Québécois, été 2002, p. 6.) Où la voyez-vous cette « force » aujourd'hui. Donnez-nous des FAITS Monsieur Germain.
Quant aux rêves du philosophe sophiste Michel Seymour de l'Université de Montréal sur l'avenir du Canada et du Québec, ils sont d'un angélisme et d'une naïveté consommés. Vous pourrez le constater en lisant ce qui suit :
Les nationalistes québécois doivent tous (sincèrement et sans astuce, et cela comprend le PQ) maintenir la porte ouverte au fédéralisme multinational, et ils doivent tous (y compris l'ADQ) envisager très sérieusement l'alternative de l'indépendance assortie d'une offre d'union économique et politique avec le Canada. Certes, le Canada semble avoir définitivement fermé la porte à une réforme du fédéralisme, mais ce n'est pas une raison pour en faire autant de notre côté. (Sic !)
[...]Le PQ doit éviter une approche doctrinaire en ce qui a trait à la souveraineté. Celle-ci n'est pas une fin en soi mais un moyen pour obtenir enfin la reconnaissance nationale que le Canada ne veut pas accorder au Québec. Le Canada aurait pu reconnaître le peuple québécois et nous aurions pu, en attendant la souveraineté, accepter le compromis du fédéralisme multinational. Or, en s'engageant formellement dans un processus qui laisse la porte ouverte aux deux options traditionnelles du Québec, les nationalistes québécois ont un comportement moralement irréprochable à l'égard du Canada. »

(Consulter : « Désir de nouveauté ou peur de la souveraineté ? L' « attrait de la nouveauté » que représente l'ADQ est en partie une fuite en avant. » Dans Le Devoir, mardi 18 juin 2002, p. A7, « Idées ».)
Une bonne leçon d'histoire, Monsieur Seymour, vous convertirait à d'autres réalités plus terre à terre que celles sur lesquelles vous fantasmez depuis plusieurs années. Pour être bien franc, vous perdez votre temps. Trudeau a répondu et ce, pour tout le Canada-Anglais en 1980 : « C'EST NON ! » Et ce NON est coulé dans le béton de la constitution. Ne perdez plus vos énergies à ne pas voir la Realpolitik que pratique le Canada-Anglais. Cessez d'alimenter le Bloc Québécois de vos lubies avec votre collègue Daniel Turp ou aux âneries nationalistes de Pierre Paquette. Passez carrément à l'indépendance du Québec et faites-en votre fer de lance. La recherche du trèfle à quatre feuilles a assez duré, ne trouvez-vous pas ?
L'ADQ passera comme tout le reste. L'indépendance jamais !
LA MORALE DE CETTE HISTOIRE : CESSONS DE NOUS PLAINDRE CONTINUELLEMENT. AGISSONS SELON LE PRINCIPE D'INDÉPENDANCE ET TOUJOURS DANS LE MÊME SENS POUR NOUS TOUS AU QUÉBEC. TANT PIS POUR LE CANADA DE TOUS LES EGOS NATIONALISTES CANADIAN.
Bruno Deshaies
_ Québec, 19 juin 2002 (1re édition)
_ Montréal, 20 avril 2006 (2e édition)


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