Un retour qui en dit long

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Trudeau est incapable de se séparer de son éminence grise, Gerald Butts



La prochaine campagne électorale fédérale s’annonce féroce. Le NPD et le Bloc québécois joueront leur survie. En montée, le Parti vert rêve un peu trop vite à la « balance du pouvoir » en cas de gouvernement minoritaire. Malgré l’aura héritée de son père Pierre Elliott, même Justin Trudeau, plombé à la fin de son premier mandat par l’« affaire » SNC-Lavalin, se fait chauffer par les conservateurs d’Andrew Scheer.




D’où le retour de son ex-conseiller principal et grand ami, le très controversé Gerald Butts. En février, M. Butts avait quitté le bureau du premier ministre dans la foulée du « scandale » SNC-Lavalin, comme on l’a nommé au Canada anglais. Dans sa tentative de sauver SNC-Lavalin d’un procès criminel, il était soupçonné d’ingérence politique auprès de l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould.




Enfant prodige




Le retour au bercail de M. Butts, l’enfant prodige libéral, confirme que Justin Trudeau et ses troupes ne tiennent pas leur victoire pour acquise. Il montre aussi qu’à l’aube de la campagne, M. Trudeau juge qu’il ne peut pas se passer des conseils de son ami, réputé être le « grand stratège » derrière la victoire libérale de 2015.




D’où son choix risqué d’essuyer un barrage prévisible d’attaques venant de l’opposition et de commentateurs anglo-canadiens condamnant le jugement de Justin Trudeau pour avoir ramené leur pestiféré préféré, Gerald Butts, dans son entourage. Sans compter le retour dans l’actualité de l’« affaire » SNC-Lavalin elle-même.




Inséparables




Or, seul le résultat du scrutin du 21 octobre dira si cette décision de Justin Trudeau, entre autres nombreux facteurs qui entrent en jeu dans une élection, lui aura été payante ou non dans les isoloirs. De toute manière, les campagnes électorales sont d’étranges bibittes de plus en plus imprévisibles.




En attendant, une seule chose est sûre : le tandem politique Trudeau-Butts restera inséparable. En le reprenant à ses côtés, le message du premier ministre est clair : c’est à prendre ou à laisser.