AGENCE DE LA SANTÉ

Un privé gère l’informatique à l’Agence de la santé de Montréal

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Le modus operandi de Couillard

Le grand patron de l’informatique de l’Agence de la santé de Montréal n’est pas un fonctionnaire, mais plutôt un consultant privé en informatique qui travaille pour le compte de son entreprise, a appris notre Bureau d’enquête.
Bien que le gouvernement dénonce lui-même que le privé prend trop souvent le contrôle dans certains projets informatiques, l’Agence est allée jusqu’à confier directement ce contrôle au privé, en nommant carrément un consultant aux commandes de son département d’informatique.
La situation est «exceptionnelle», reconnaît même l’Agence, qui a cependant oublié de rendre public ce contrat avant qu’on ne le découvre.
Le consultant se retrouve dans une position bizarre, comme cadre: le gouvernement, qui cherche à gérer l’argent public efficacement, est son client et non son employeur.
Ancien de Telus
Le consultant en question est Guy Gélinas. Il occupe le poste de directeur des technologies et des systèmes d’information, soit le plus haut poste de direction informatique à l’Agence, qui reconnaît que ce département est «névralgique».
Reconnu dans le domaine, M. Gélinas a été consultant pour plusieurs organismes gouvernementaux québécois. Il a aussi été directeur de programme chez Telus et vice-président de la firme R3D, selon son compte LinkedIn.
Son poste exige qu’il soit responsable de la mise en œuvre des orientations ministérielles, qu’il conseille la direction générale et qu’il représente l’Agence auprès des autres organismes publics et des entreprises privées.
En plus de gérer un budget de près de 60 M$, on lui confie aussi la direction du Technocentre de Montréal, un centre de services informatiques rattaché aux établissements de santé de Montréal.
Il occupe le poste par intérim, mais depuis près d’un an déjà. Son entreprise, Gnaritas international, basée à Saint-Élie-de-Claxton et dont il est le seul employé, selon le registre des entreprises, a signé un contrat de 11 mois pour un montant atteignant 209 475 $.
S’il avait été embauché comme fonctionnaire pour le même poste, son salaire aurait été de 60 000 $ à 95 000 $ inférieur.
Le contrat introuvable
Étrangement, notre Bureau d’enquête a été incapable de trouver le contrat qui a conduit à son embauche. Ce contrat devait être rendu public, mais l’Agence ne l’a pas affiché. «Il aurait dû l’être», a clairement admis Marie-France Coutu, des relations médias de l’Agence. «Il y a eu erreur humaine», a-t-elle ajouté.
L’Agence se justifie d’avoir embauché un consultant comme cadre en affirmant qu’il a fallu impérativement pourvoir le poste l’été dernier lorsqu’il s’est libéré. Visiblement, l’Agence a jugé que personne à l’interne ne pouvait se charger de cette fonction et c’est pourquoi «M. Gélinas a été appelé à l’assumer d’urgence à titre intérimaire», a expliqué Mme Coutu.
Guy Gélinas, qui n’a pas voulu nous accorder d’entrevue, a déjà informé l’Agence qu’il ne souhaitait pas occuper le poste de façon permanente. C’est pourquoi un poste a été à nouveau affiché à l’interne, quelques jours après que nous ayons interrogé l’Agence.


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