Un premier cas probable de COVID-19 identifié au Québec

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« Sa famille immédiate se trouve déjà en isolement volontaire. »


Un premier cas probable de coronavirus a été identifié au Québec, a annoncé la ministre de la Santé, Danielle McCann, jeudi soir.


Il s’agit d’une femme de la région de Montréal qui revient d’un voyage en Iran. La dame s’est présentée d’elle-même dans un hôpital qui n’a pas été identifié, le soir de son retour au Canada.



Elle a subi des tests qui se sont avérés positifs. L’échantillon a été remis au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg pour confirmation. Selon la ministre McCann, les résultats devraient être disponibles dimanche.


La patiente se sentait assez bien pour qu’elle soit renvoyée à son domicile où elle restera en isolement.


« La prise en charge de la personne infectée s’est bien déroulée, ce qui démontre que nos protocoles d’intervention fonctionnent », a déclaré la ministre McCann au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue simultanément à Montréal et à Québec. « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, le risque demeure faible », a-t-elle ajouté.

 


La femme est arrivée au Québec lundi, après une escale à Doha, au Qatar. Les examens ont été menés, mardi, et le résultat positif au nouveau coronavirus — appelé COVID-19 — a été déclaré jeudi après-midi.

Selon le directeur général adjoint de la protection de la Santé publique, le Dr Yves Jalbert, la dame ne s’est pas rendue à son travail ou n’a pas emprunté le transport en commun depuis son retour au Québec.


Les autorités rechercheront les personnes avec qui cette dame a été en contact étroit. Sa famille immédiate se trouve déjà en isolement volontaire.



Une démarche est en cours concernant ses déplacements en avion, «afin d’identifier les gens qui étaient près de cette personne dans l’avion, et intervenir auprès d’eux», a indiqué M. Jalbert.



« Ce qu’on demande aux gens, c’est de prendre des mesures d’hygiène toutes simples — comme se laver fréquemment les mains et se couvrir la bouche en cas de toux. On a un cas probable qui est arrivé, avec des symptômes très légers, et on a quand même réussi à poser un diagnostic, donc c’est extrêmement rassurant ce qu’on a vu aujourd’hui », a-t-il affirmé.

 


« On prend toutes les mesures nécessaires pour cette situation, mais le risque global demeure quand même faible en dépit du premier cas probable au Québec », a ajouté M. Jalbert.



Moment décisif


De son côté, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada affirme que les autorités se préparent à surveiller d’éventuels cas de transmission du coronavirus sur le territoire canadien, au moment où les États-Unis ont confirmé un premier cas de virus qui ne semble pas lié à un voyage à l’étranger.


Le risque de contracter la maladie au Canada reste faible, mais pour la deuxième journée consécutive jeudi, le nombre de nouveaux cas confirmés ont été plus nombreux hors de la Chine que dans ce pays considéré comme l’épicentre de l’épidémie.



La prise en charge de la personne infectée s’est bien déroulée, ce qui démontre que nos protocoles d’intervention fonctionnent




Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirme que le monde est à un moment décisif de la lutte contre le COVID-19, qui est maintenant présent dans 46 pays.


Les États-Unis ont confirmé jeudi un cas en Californie qui ne peut être lié à un voyage dans l’un des pays touchés, ce qui suggère que la personne aurait contracté le virus aux États-Unis.


Lors d’une séance d’information jeudi, la responsable de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, a déclaré que le Canada dispose de méthodes pour surveiller l’éventuelle propagation locale du virus — avec les mêmes systèmes utilisés pour surveiller la grippe. Si les agences de santé publique découvrent que le coronavirus a commencé à se propager localement, elles déploieront rapidement des mesures pour tenter de le contenir.


Il y a maintenant 14 cas confirmés de personnes contaminées au Canada, mais jusqu’à présent, tous ont été liés à des voyages internationaux ou à des contacts étroits avec une personne récemment revenue d’un séjour à l’étranger.



Un «point décisif»


Genève — L’épidémie de coronavirus qui se propage désormais bien au-delà de la Chine est entrée dans une phase décisive selon l’OMS, tandis que les mesures draconiennes se multiplient dans le monde, l’Arabie saoudite décidant de suspendre l’entrée des pèlerins et le Japon de fermer ses écoles. Jeudi, la Corée du Sud a fait état à elle seule de plus de 500 contaminations supplémentaires. L’Iran a fait état de 106 contaminations supplémentaires, portant le total à 245, dont 26 morts. En Europe, l’Italie a vu passer le nombre de cas à 650 jeudi, dont 17 morts.



Et, ailleurs dans le monde, chaque jour est rythmé par les annonces de premier cas. Dernier pays en date, les Pays-Bas ont annoncé le cas détecté d’un patient qui s’était rendu en Italie. La lutte contre l’épidémie « ne pourra se régler qu’en parfaite coopération européenne et internationale », a souligné, aux côtés du premier ministre italien, Giuseppe Conte, à Naples, le président français, Emmanuel Macron, dont le pays a vu jeudi le nombre de ses cas de contamination au coronavirus passer de 18 à 38, dont deux morts.



« Nous sommes à un moment décisif », a assuré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant qu’au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées dans le monde avait été supérieur à celui enregistré en Chine. « Si vous agissez maintenant de manière agressive, vous pouvez endiguer ce coronavirus », a-t-il affirmé.



Près de 79 000 personnes ont jusqu’ici été contaminées en Chine, dont 2747 mortellement. Une cinquantaine d’autres pays sont touchés, avec un bilan de plus de 4000 contaminations et plus de 60 morts.



Agence France-Presse



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