[S'adressant à 900 militants réunis à l'occasion du Stampede de Calgary, le premier ministre, Stephen Harper->39676], a soutenu samedi que le Canada entre dans une nouvelle ère politique, une époque où la domination du Parti libéral sera chose du passé, «comme les boules disco et les pattes d'éléphant». Selon M. Harper, «nous faisons bouger le Canada vers la droite et les Canadiens bougent dans cette direction avec nous». Et d'ajouter: «Les valeurs conservatrices sont des valeurs canadiennes. Les valeurs canadiennes sont des valeurs conservatrices.»
L'histoire donnera peut-être raison au premier ministre en ce qui a trait à l'avenir du Parti libéral, qui a subi au printemps la plus cuisante défaite de son histoire. Sa prédiction selon laquelle «la lune de miel entre le Québec et le NPD va s'estomper» se confirmera certainement un jour, mais il est loin d'être certain que c'est le Parti conservateur qui en profitera.
Le triomphalisme dont fait preuve M. Harper ces jours-ci est compréhensible quand on sait la longue route qu'il a parcourue avant d'être élu le 2 mai dernier à la tête d'un gouvernement majoritaire. Cependant, ce triomphalisme témoigne aussi d'une arrogance qui peut être mauvaise conseillère.
Il est vrai, des sondages l'indiquent, que les idées conservatrices ont gagné du terrain. Davantage de Canadiens souhaitent un gouvernement modeste, une justice sévère, une politique étrangère ferme, des forces armées actives et bien équipées, etc. Toutefois, il est exagéré de prétendre que le Canada entier «bouge vers la droite» et que «les valeurs canadiennes sont des valeurs conservatrices». Si c'était le cas, le Parti conservateur aurait recueilli beaucoup plus que 40% des suffrages. Lorsqu'on additionne les votes obtenus par le PLC, le NPD et le Bloc, on obtient une proportion de 55%; la majorité canadienne se situe toujours au centre-gauche du spectre politique.
Aucun parti fédéral ne peut prétendre refléter à lui seul les valeurs canadiennes. D'ailleurs, ces valeurs auxquelles la grande majorité des Canadiens adhèrent apparemment en si grand nombre, quelles sont-elles? En fait, il n'y a pas d'unanimité au Canada quant à ce qui nous définit comme peuple. Même l'assurance-maladie et la Charte canadienne des droits et libertés comptent leurs critiques. La même chose est vraie de la province de Québec où ce qu'on appelle «les valeurs québécoises», qu'on oppose de façon caricaturale aux «valeurs canadiennes», ne sont pas aussi consensuelles que ne le disent les politiciens.
Cela dit, de façon générale, les Canadiens abhorrent les idées radicales, qu'elles soient de droite ou de gauche. Pour dominer encore plusieurs années le paysage politique, les conservateurs devront continuer à glisser vers le centre et, surtout, agir avec modération en tout, comme l'ont fait la plupart des premiers ministres qui sont restés longtemps à la tête du pays.
Un pays bleu?
Lorsqu'on additionne les votes obtenus par le PLC, le NPD et le Bloc, on obtient une proportion de 55%; la majorité canadienne se situe toujours au centre-gauche du spectre politique
Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
Cliquer ici pour plus d'information
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé