La possibilité d'une coalition NPD-Libéral dirigée par les libéraux semble maintenant nulle. Cependant, l'écho des tentatives du premier ministre Harper, en décembre dernier, d'avoir recours à une politique «de la terre brûlée», en qualifiant la coalition de «séparatiste», nourrit toujours l'animosité au Québec.
Pourtant, le déclin de popularité du Parti conservateur au Québec remonte avant décembre dernier, soit aux élections fédérales de 2008. En effet, c'est depuis ces élections que les électeurs québécois ont commencé à tourner le dos aux conservateurs. Pourquoi? Parce que les politiques adoptées par les conservateurs de Stephen Harper à propos des jeunes contrevenants et des coupes dans la culture ont été populaires dans le Canada anglais, mais fatales au Québec.
Certains experts de l'extérieur du Québec suggèrent qu'un éventuel gain en sièges en Ontario et dans l'ouest du Canada permettrait à Stephen Harper d'oublier le Québec une fois pour toutes. L. Ian MacDonald, chroniqueur, membre du Parti conservateur et ancien rédacteur de discours politiques pour Brian Mulroney, a récemment écrit dans le Montreal Gazette (en date du 1er février) que laisser tomber le Québec «ne ressemblerait pas à Harper et ne serait pas très intelligent». Mais que peut faire Harper?
Le temps est peut-être venu de former un parti conservateur régional, défini et contrôlé principalement par des Québécois, une sorte de bloc conservateur. Tout comme le Bloc Québecois, le parti présenterait ses candidats uniquement au Québec, sous sa propre direction, et annoncerait qu'il prendra en compte uniquement les intérêts des Québécois. Ce parti personnaliserait son message pour plaire à son électorat, et hériterait d'une petite part de la base conservatrice du reste du Canada, lequel ne présenterait pas de candidats pour les mêmes sièges.
En tant qu'éventuelle filiale provinciale, il n'y a pas de raison pour que les membres de ce parti, destiné uniquement au Québec, ne puissent pas jouer les mêmes rôles dans un gouvernement de coalition conservateur élargi (ministres, personnel politique), comme c'est le cas avec les conservateurs installés au Québec en ce moment, tant que cette situation n'engendrerait pas d'engagement sécessionniste.
Stephen Harper profite d'une certaine crédibilité de type «seul Nixon pouvait aller en Chine» (seuls certains politiciens peuvent agir d'une certaine façon sans subir de répercussion) auprès des adeptes du conservatisme social dans le parti conservateur de l'ouest, ce qui lui a permis de modifier le programme du parti selon son goût.
Cependant, même Stephen Harper a des limites et ses tentatives d'arrière-scène, lors des conventions de parti, pour amadouer les sociaux conservateurs de l'ouest du Canada, dans le but d'atténuer leurs politiques sociales et de gagner des points au Québec, pourraient être ignorées, surtout si les conservateurs sceptiques de l'Ouest du Canada pensent que tout ceci ne sert à rien, et qu'un plus grand relâchement des politiques n'amènerait que le risque d'un abattement de la base conservatrice située ailleurs.
Les compromis faits au niveau parlementaire par deux partis distincts auraient une dynamique tout à fait différente. Si un parti conservateur destiné uniquement au Québec se présentait au Parlement avec plus de sièges que les dix occupés par le Parti conservateur de Stephen Harper en ce moment, ce parti serait mieux positionné pour adoucir les politiques sociales d'ordre général du gouvernement conservateur.
Il s'agirait sans doute d'une première dans l'histoire du Canada, mais un parti consacré uniquement au Québec serait la suite logique aux principes politiques soulignés dans la résolution parlementaire de 2006, reconnaissant les Québécois comme une «nation», laquelle a été approuvée par tous les partis, y compris le parti conservateur.
***
Richard Smith
L'auteur se définit comme un homme d'affaires «Quebecer» vivant près de Toronto. Il est possible de le contacter à l'adresse électronique suivante: rwsmithgqm@yahoo.com
Un parti conservateur uniquement pour le Québec?
Selon l'auteur, le temps est peut-être venu de former un parti conservateur régional, défini et contrôlé principalement par des Québécois, une sorte de bloc conservateur.
Quelle idée innocente! Du proxénitisme politique... - un PCQ pour attirer les votes québécois, et un PCC pour le gouvernement canadian... Et comme toujours, la majorité l'emporte. Les Québécois sont tannés de ce petit jeu de cons.
Richard Smith3 articles
Enseignant et homme d'affaires de Montréal. Ancien directeur d'Alliance Québec
L'auteur se définit comme un homme d'affaires «Quebecer» vivant près de Toronto. Il est possible de le contacter à l'adresse électronique suivante: rwsmithgqm@yahoo.com
Cliquer ici pour plus d'information
Enseignant et homme d'affaires de Montréal. Ancien directeur d'Alliance Québec
L'auteur se définit comme un homme d'affaires «Quebecer» vivant près de Toronto. Il est possible de le contacter à l'adresse électronique suivante: rwsmithgqm@yahoo.com
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé