ÉNERGIE EST

Un oléoduc pour diversifier les exportations du pétrole albertain

Rachel Notley contredit le discours sur la réduction des importations

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Géopolitique de l'énergie au Canada

La construction de nouveaux oléoducs comme Énergie Est servira d’abord à « diversifier » les exportations des pétrolières qui exploitent les sables bitumineux de l’Alberta, affirme la première ministre de la province, Rachel Notley. Les partisans du controversé projet de TransCanada évoquent plutôt la volonté de réduire les importations canadiennes.

Dans le cadre d’une entrevue publiée dans la plus récente édition du magazine L’Actualité, la néodémocrate Rachel Notley insiste à quelques reprises sur la nécessité de pouvoir acheminer la production pétrolière du pays à différents marchés dans le monde.

Pourquoi les Québécois devraient-ils dire oui à l’oléoduc Énergie Est, alors que deux projets moins ambitieux sont bloqués en Colombie-Britannique ? « On a besoin de diversifier nos exportations et d’acheminer notre pétrole vers d’autres marchés, peu importe la direction. Il y a des projets vers l’est et vers l’ouest. Je ne suis pas difficile, je prendrais les deux ! [Rire] », souligne Mme Notley.

De telles infrastructures de transport du pétrole brut permettraient surtout aux entreprises du secteur des énergies fossiles d’obtenir un meilleur prix pour leur production, selon la première ministre albertaine. « En exportant le pétrole vers un seul client, les États-Unis, nous n’en tirons pas le maximum de bénéfices. Nous sommes dépendants de ce seul client. »

Dans ce contexte, « la construction de nouveaux oléoducs fait partie de la stratégie visant à diversifier nos exportations, ce qui nous permettra de retirer un meilleur bénéfice par baril ».

Oléoduc d’exportation


Au lieu d’insister sur la nécessité de diversifier les marchés d’exportation pour les pétrolières, les partisans de l’oléoduc Énergie Est mettent habituellement de l’avant l’argument voulant que le projet permettrait de remplacer les importations de pétrole brut dans l’Est du pays.

Or, dans le meilleur des scénarios actuellement sur la table, pas moins de 900 000 barils transportés chaque jour par l’oléoduc seraient directement destinés à l’exportation. TransCanada souhaite notamment exporter du brut vers les États-Unis, l’Europe et l’Inde.

Pas moins de 281 pétroliers pourraient quitter les infrastructures portuaires de Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) pour aller rejoindre les marchés extérieurs au Canada. La pétrolière est également à la recherche d’un autre site pour construire un port qui permettrait d’exporter du pétrole transporté par Énergie Est. Ce site pourrait éventuellement se situer sur les rives du Saint-Laurent.

Non aux redevances


La première ministre Notley estime en outre que, dans le dossier Énergie Est, le Québec est en droit de mener « des études environnementales et de bien analyser le projet afin de s’assurer qu’il est sûr. Je ferais la même chose si un oléoduc s’apprêtait à traverser ma cour arrière, alors, je comprends ».

« Au Canada, nous avons un processus d’approbation de plus en plus rigoureux, ce qui est bien », poursuit-elle, avant d’ajouter que la « prospérité » pétrolière profite « à tous les Canadiens », y compris les Québécois.


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