Vancouver — Une fois l’oléoduc Trans Mountain prolongé tel que proposé par la pétrolière Kinder Morgan en Colombie-Britannique, un important déversement pourrait coûter jusqu’à 1,23 milliard à la vie économique de Vancouver, indique un nouveau rapport publié vendredi par la municipalité.
Réalisée par le Groupe de recherche sur l’économie de la pêche (FERU) de l’Université de Colombie-Britannique, le rapport évalue les coûts d’un déversement potentiel de 16 millions de litres de pétrole dans la baie Burrard, située près de Vancouver.
Les chercheurs ont analysé la performance de cinq activités économiques qui dépendent de l’océan et sont intimement liées à l’environnement marin, soit la pêche commerciale, les activités portuaires, le transport portuaire intérieur, le tourisme et les loisirs. Ensemble, elles emploient directement quatre pour cent de la population de Vancouver et contribuent au produit intérieur brut de la ville à hauteur de plus de quatre milliards chaque année.
« Les activités économiques qui dépendent de l’océan ne sont qu’un des secteurs de l’économie locale qui pourraient subir des pertes liées à un déversement de pétrole dans la baie Burrard », souligne le rapport.
Le document présente deux scénarios de déversement dans la baie, en mai et en octobre. Ils ont déterminé que les pertes économiques seraient deux fois plus élevées au printemps, à l’apogée de la saison touristique.
Un déversement en mai pourrait provoquer des pertes allant de 380 millions à 1,23 milliards, sans compter les coûts de récupération et de nettoyage, conclut le rapport.
Vendredi, la Ville de Vancouver a également présenté une modélisation animée des mouvements du pétrole à la suite d’un hypothétique déversement de 16 millions de litres près du pont Second Narrows, dans l’est de son territoire.
Une vidéo en accéléré présente plusieurs taches noires, représentant chacune 2000 litres de pétrole, se répandant à travers West Vancouver avant de s’écouler dans Coal Harbour et de s’étaler sur les côtes de la baie Burrard.
La Ville de Vancouver a publié au cours des derniers jours une série de rapports critiquant le prolongement projeté de l’oléoduc Trans Mountain. La semaine prochaine, la municipalité doit présenter ses preuves à la Commission d’examen de l’Office national de l’énergie (ONÉ), chargée d’évaluer le projet.
Kinder Morgan souhaite prolonger l’oléoduc Trans Mountain pour tripler sa capacité actuelle en ajoutant près de 1000 kilomètres à l’oléoduc existant. L’oléoduc pourrait ainsi transporter 890 000 barils de pétrole brut albertain par jour vers Burnaby, sur les côtes de la Colombie-Britannique.
Le nombre de navires pétroliers dans la baie Burrard serait alors multiplié par sept, selon la Ville.
TRANS MOUNTAIN
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