Les pressés contre les pas pressés...

Un débat qui n'en finit plus

Il est temps de passer à l'action!

Souveraineté et générations


À la naissance du Parti québécois, au début de la vingtaine, j’assistais, grisé par ce vent de patriotisme, au réveil de la nation québécoise sous l’égide de René Lévesque. Quarante-deux ans plus tard, après deux échecs référendaires, des décennies d’étapisme dans l’attente de conditions gagnantes, je subis encore les élucubrations laborieuses de politiciens
« patients » qui aboutissent à des stratégies caduques et rétrogrades qui ont frappé le mur d’une fin de non-recevoir à maintes occasions.
Je recevrai cette année ma pension de sécurité à la vieillesse…et j’attends toujours que le Québec devienne une nation! Pendant ce temps-là, certains politiciens, qualifiés de « pas pressés », considèrent que les citoyens de ma génération devraient faire preuve d’un peu de patience et, qu’un jour, nous accéderons à notre statut de pays.
Pourtant, quand je regarde autour de moi, je constate que d’autres nations, depuis lors, nettement moins nanties en terme de richesses naturelles que le Québec, ont acquis courageusement leur indépendance en des périodes de temps beaucoup plus courtes.
Devant ce constat, je me demande pourquoi les Québécois se retrouvent servilement encore aujourd’hui placés sous la tutelle d’un régime politique qui renie ses origines et piétine sans scrupule ses valeurs fondamentales.
Mais qu’est-ce qui peut bien nous maintenir béatement dans cet état d’asservissement? Qu’est-ce que nous attendons pour nous affranchir de cet état annihilant qui nous réduit à un statut de peuple soumis et dominé?
Le Québec possède pourtant tous les atouts pour assumer sa place au sein du conseil des nations, que ce soit sa langue, la diversité de sa culture, la richesse de son territoire ou le courage de ses habitants qui ont su maintenir fièrement le fait français en Amérique.
Après toutes ces années d’un parcours sinueux sans lendemain, je refuse d’être considéré comme un citoyen « pressé »…Je considère que j’ai démontré au contraire énormément de patience et qu’il est plus que temps que nous passions à l’étape ultime, à savoir l’accession à notre indépendance pleine et entière.
Vivement une voix qui lance et proclame le grand cri de ralliement qui nous conduira sans détour inutile vers la voie du pays du Québec! Comme dirait l’autre, la patience a ses limites et, en ce qui me concerne, elles sont indubitablement franchies. Le « pressé » a fait preuve d’énormément de patience…il est temps de passer à l’action!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 janvier 2012

    Message à Marcel Haché
    Votre proposition fustigeant les gens qui "crachent sur pouvoir" au profit de la promotion de l'indépendance est complètement ridicule et fausse.
    Vous devriez être honnête et reconnaître que le Parti Québécois, en 42 ans d'existence, a été incapable de se présenter devant l'électorat avec une proposition concrète et emballante d'indépendance nationale, comme Lesage a eu le courage de le faire avec une proposition de nationalisation de l'électricité.
    La seule fois où le PQ aurait pu le faire c'est après le congrès de 2005 où les militants de la base avaient ordonné au parti de préparer avec ses partenaires souverainistes un "projet de pays" concret et emballant, avec un budget d'un Québec souverain, de le présenter à l'électorat en en faisant le thème principal de l'élection, le tout suivi d'un référendum rapide.
    On sait ce qui est arrivé : le projet de pays a été mis aux poubelles par le PQBoisclair lors de l'élection de 2007 et par le PQMarois lors de l'élection de 2008.
    Les indépendantistes ont quitté ce parti envahi par une autre vague d'arrivistes, de carriéristes et d'opportunistes provinciaux qui sont en train de transformer ce parti en une espèce de vieille picouille comme l'Union Nationale qui n'a pas fini d'agoniser.
    Pierre Cloutier

  • L'engagé Répondre

    14 janvier 2012

    @ Marcel Haché,
    Je ne doute pas que vous compreniez mieux que certains les impératifs du combat politique et social. Toutefois, en dehors des cercles de ON et des jeune patriotes allumés, les «jeunes» de 16 à 25 ans peinent à vous expliquer le rapport Durham. Je ne parle pas de dissertation, juste de vous dire sommairement ce que c'est...
    J'ai rencontré personnellement un professeur d'histoire du collégial (qui doit avoir 30 ans) qui n'aimait pas l'histoire nationale et qui m'a déclaré que Maurice Séguin était un réactionnaire!!! La conséquence, c'est que la réalité élémentaire qui est la vôtre, la mienne, ce que Falardeau qualifierait de je m'en sacre de la couleur, mais ENLEVEZ LE BARREAUX, cette réalité élémentaire, elle passe pour une lutte de second plan, même chez des profs de philo, d'histoire et de sciences politiques, qui placent la lutte sociale, la lutte de classe, le droit des Amérindiens, des femmes et des minorité AVANT LA LUTTE DE LIBÉRATION NATIONALE VOIRE POUR LA LANGUE FRANÇAISE.
    Ces gens sont titulaires de maitrises ET NE SONT PAS CAPABLES DE CONCEVOIR CORRECTEMENT NOTRE ALIÉNATION ET DE CONSTATER LES DÉRIVES QUE CAUSE NOTRE PROVINCIALISATION, ILS SONT INCAPABLES DE PENSER D'UNE MANIÈRE «NATIONALE».
    Imaginez alors les jeunes qui sortent de leur classe, on nage en plein dans le paradigme de Gérard Bouchard pour lequel le Québec serait une société normale qui ne s'assumerait simplement pas comme majoritaire et qui ne prendrait pas les responsabilités qui s'imposent pour ses minorités. J'ajoute qu'il y a environ 49% d'analphabètes au Québec (si on combine les divers degrés de d'illettrisme, et des gens avec des capacités très basses en littératie), le niveau moyen de compétence politique est donc très bas et ça se reflète dans les analyses politiques économiques et culturelles que nous pouvons consulter: en dehors des médias alternatifs, il n'y a personne qui ne soit capable d'expliquer les divers troubles de la société québécoises en pointant d'une manière globale ce qui saute aux yeux, son statu colonial, provincial...
    Et il n'y a personne qui se plaint du vide et de la médiocrité de notre vie intellectuelle quant aux analyses et à leur diffusion par rapport à ces problèmes, il n'y a pas de doctrine nationale qui sache récupérer, comme Jacques Noël l'a montré, toutes les manifestations dont le Québec est victime.
    Dans ce contexte, il y a donc évidemment de l'éducation à faire. Quand un groupe tranquille comme le RRQ passe pour un repère de radicaux alors que ces membres n'accomplissent que le B-A-B-A de la lutte politique, c'est qu'on a un méchant problème de perception.
    Le problème ne réside pas dans l'approche un peu rude du RRQ, mais dans le fait qu'il n'existe pas assez de groupes comme le RRQ.
    Pensez seulement au nombre d'indépendantistes qui sont abonnées à La Presse et nous avons le signe que nous avons certainement besoin d'éducation...
    En connaissez-vous beaucoup vous, des résistants qui financent leurs opposants? Quand je pense que les souverainistes ont été au pouvoir et qu'ils n'ont pas agi pour renforcer un curriculum national dans nos institutions, mais qu'ils ont plutôt détruit ces curriculums, je relativise l'idée selon laquelle [c]eux qui crachent sur le Pouvoir au profit du supposé travail de fond ne comprennent rien à la politique. Nos ennemis sont capables d’ajourner indéfiniment notre idéal. Nous aussi il faut croire.
    Sans une doctrine nationale claire et largement diffusée, le politique va faire n'importe quoi. Vous citez le RIN, mais est-ce que Morin a fait mieux? S'il faut des leaders et des acteurs politiques, ça prend aussi des chiens de garde pour les surveiller et imposer l'agenda. Notre agenda.
    Notre désorganisation politique en haut lieu est simplement le reflet d'un problème d'organisation à la base et d'un problème de doctrine. Organisons-nous, commençons le travail et des leaders de qualité vont émerger de cette expérience. Quand on attend qu'un autre (comme un parti politique) fasse le travail à notre place, on crée soi-même les conditions de la défaite, car on ne participe pas.
    On pourrait commencer par là, par s'éduquer en analysant nos défaites, ce serait déjà un pas dans l'art de la lutte...
    Salutations

  • Marcel Haché Répondre

    14 janvier 2012

    Québec Solidaire est l’héritier du R.I.N. des années 60.Le travail de fond de Québec Solidaire ne l’a pas mené beaucoup plus loin que le R.I.N. de l’époque.
    Robert Bourassa a eu le temps de se faire battre, de s’expatrier, puis de revenir gagner le Pouvoir. Et d’un claquement de doigt, François Legault est maintenant propulsé très haut dans les sondages pour succéder au misérable Charest, lui-même un météorite inventé par les ennemis de l’indépendance.
    Nous avons le même âge M. Marineau. Vous et moi devrions savoir que les ennemis de l’indépendance sont capables de fournir pour encore 100 ans toute une flopée de deux de pique comme Bourassa, Charest et Legault à Québec. Des Trudeau, des Mulroney et des Chrétien à Ottawa.
    Ceux qui crachent sur le Pouvoir au profit du supposé travail de fond ne comprennent rien à la politique. Nos ennemis sont capables d’ajourner indéfiniment notre idéal.
    Ce n’est pas de formation dont a besoin le peuple québécois. Nous ne sommes pas un peuple à être rééduqué comme le rêvait la vielle gauche d’il y a 100 ans. Nous avons besoin ici d’un redressement national, que seul un gouvernement élu et décidé peut enclencher.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    Moi aussi, M.Marineau, je pense qu'un cri de ralliement à tous les souverainistes ou indépendantistes serait utile
    La personnalité la plus influente dans notre mouvement pour lancer ce cri de ralliement serait M.Jacques Parizeau mais pour cela il faudrait certains changements se produisent au niveau du discours du P.Q. À défaut, nous pouvons tous et chacun son cri de ralliement.
    Le-mien c'est une invitation aux partis souverainistes de s'entendre sur une plate-forme commune. Pour le reste, des militants non-engagés dans un parti pourraient organiser un vote stratégique dans certains comtés.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2012

    J'ai lu le texte de l'Engagé et moi je dis que cela prend les 2 : des politiciens courageux et la mobilisation citoyenne.
    Les deux sont intimement liés, car des politiciens courageux, aux idées nouvelles et avant-gardistes peuvent entraîner la mobilisation citoyenne. Ce fut le cas avec René Lévesque.
    Pour l'instant nous n'avons ni l'un ni l'autre, sauf le jeune Jean-Martin Aussant qui se pointe à l'horizon. On verra.
    Pierre Cloutier

  • L'engagé Répondre

    14 janvier 2012

    Bonjour,
    Cette dénomination pressé/pas pressé a été un frein pour notre émancipation. Quand on veut faire un pays, on cherche la meilleure stratégie, la stratégie gagnante. Pour ce faire, il faut faire preuve de réalisme, mais ce réalisme n'est justement pas celui propre aux jugements formulés par les «pas pressés», mais correspond à la capacité du bon général qui prend les moyens pour gagner sa guerre. Que la précipitation des pressés ne permet pas non plus.
    Le bon général évalue la situation et les moyens à sa disposition pour la changer lui permettre, à lui et à ses troupes, de prendre l'initiative. Force est de constater que nous n'apprenons pas de nos erreurs. lesquelles commandent pourtant de travailler à long terme avec des objectifs clairs : occuper le terrain et gagner des batailles, une par une...
    L'indépendance ne peut se faire en confiant à un parti politique le mandat de faire un pays, ce travail doit être celui de la société civile, or mobiliser la société civile et la faire entrer dans une logique de lutte est un travail titanesque.
    Mais sans ce dernier, l'indépendance est impossible, par exemple comment forcer les médias ou boycotter les médias fédéralistes en leur faisant mal peut-il être possible si les intellectuels ne travaillent pas en amont, dans les institutions et à l'extérieur, pour imposer une grille indépendantiste?
    Ça signifie donc qu'il faut travailler sur le long terme, reprendre l'initiative et imposer l'agenda; des groupes indépendantistes mobilisés devraient pouvoir imposer au gouvernement des actions contraires à son idéologie. Par exemple le mouvement Québec français devrait être capable d'imposer la loi 101 au collégial, tant que nous ne sommes pas capables de ça, nous ne sommes pas capables de nous imposer contre Ottawa.
    Voilà la conclusion d'une analyse réaliste qui n'a rien à voir avec les conditions gagnantes , mais avec une application cohérente de l'art de la lutte.
    Ceux qui prétendent qu'il faut d'abord un gouvernement souverainiste qui prépare le terrain n'ont rien compris... Un parti politique est trop lourd et prisonnier de l'ordre fédéral/médiatique pour être efficace, d'autant plus qu'un parti politique est une structure bureaucratique (comme n'importe quelle autre) qui cherche d'abord à survivre et à croitre et non le véhicule de la lutte.
    En temps opportun, il faut un appareil politique pour déclencher la rupture, mais «la séparation politique» peut aussi bien se réaliser par l'occupation conjointe des locaux de députés par une armée de militants et par la paralysie de l'aéroport Trudeau et la saisie de La Presse et de Radio-Canada.
    L'indépendance se réalise parce que le rapport de force entre les militants indépendants (des partis) indépendantistes déterminés, actifs, nombreux est indubitablement à leur avantage et qu'ils mobilisent la société. L'élection d'un parti indépendantiste (ou la constitution d'un gouvernement de coalition de libération nationale) est la conséquence de la présence authentique de l'indépendance dans la nation pas sa cause.
    C'est pourquoi je m'évertue à parler de pédagogie. On n'est pas en 1991 ou en 1975 et la conscience politique de nos concitoyens est considérablement diminuée. Avant de récolter, il faut semer...

    Regardez aller Mario Beaulieu, il a compris. Il a repris l'initiative. Plus nous travaillerons, plus l'échéance sera proche, moins nous travaillerons, plus elle sera loin, mais reproduire 1980, 1995 ou Saint-Eustache, non merci.
    Pressés/pas pressés sont les termes d'une structure idéologique qui nous a fait connaitre la défaite.
    Pour l'instant, il y a trois volets que j'identifie : l'organisation (bâtir un réseau, recruter), la pédagogie (établir une doctrine, former les militants) et la lutte (engager des batailles que nous pouvons gagner).
    Les militants doivent identifier le domaine dans lequel ils sont les meilleurs et accessoirement développer des aptitudes dans l'autre domaine et travailler.
    Nous atteindrons notre but si nous consacrons notre énergie à ces exercices utiles. Ainsi, si vous travaillez à QS, au PQ, au PI, à la SSJB, pour le mouvement Québec français, au RRQ, ou mieux, si vous démarrez une organisation par vous-même, demandez-vous si vous travaillez concrètement à un de ces objectifs, si personne ne peut répondre à vos justes interrogations, c'est que quelque chose cloche, si vous ne pouvez pas mesurer les progrès, il y a un problème, cherchez alors à vous investir dans une organisation où vous êtes plus susceptible de provoquer un changement concret.
    Voilà comment clore le débat...