Le Devoir et la censure sur Haïti

Un commentaire non publié

Lorsque les dessous sont ramenés à la surface

Tribune libre


Un commentaire censuré ou plutôt non publié par Le Devoir
en relation avec l’article « L’impasse en Haïti », publié dans l’édition du 8 janvier (http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/314282/l-impasse-haitienne. Transmis aux premières heures de l'aurore, il n'est toujours pas en ligne. Je viens évidemment de leur adresser une note pour savoir pourquoi. Mon commentaire disait à peu près ceci :
« Les problèmes qui sont mis en évidence ont un arrière fond politique et économique. Comprendre cet arrière fond permet de mieux comprendre les problèmes que doit subir le peuple Haïtien suite aux fléaux de la dernière année. Le volet politique de cet arrière fond c’est la détermination de Washington et de ses plus proches alliés de garder la gouvernance d’Haïti dans le giron du néo-libéralisme et de soumission aux lois de l’Empire. Il est plus facile d’y arriver en prenant le plein contrôle des élections sous le manteau de la « communauté internationale » et de l’Organisation des États Américains (OEA). En général la communauté internationale se ramène aux cinq ou six pays alliés inconditionnels de Washington, dont évidemment le Canada, la France, le Mexique. Tout cet exercice c’est pour empêcher un futur gouvernement d’Haïti de se rapprocher des pays émergents de l’Amérique latine et tout particulièrement de l’ALBA. On se souviendra du sort qui fut réservé au gouvernement légitime de Manuel Zelaya au Honduras. Alors la reprise du recomptage réalisé par la l’OEA qui a mandaté par pur hasard le Canada, les États-Unis et la France pour procéder à ce recomptage.
Quant aux intérêts économiques, les plus immédiats concernent les 10 milliards de dollars promis par la communauté internationale. Déjà avec Bill Clinton à l’ONU et maintenant Michael Jean à l’UNESCO, ils sont en bonne position pour avaler assez facilement la plus grande partie de cette aide. »
Pour l’essentiel c’est l’idée exprimée dans mon commentaire que je ne retrouve toujours pas dans Le Devoir, à l’heure d’écrire cette note.
Il y a une offensive sans précédent pour laisser complètement dans l’ombre l’apport exceptionnel des pays de l’Amérique du Sud et tout particulièrement de Cuba avec ses 1200 médecins. Inutile d’ajouter la diabolisation de l’actuel gouvernement auquel nos médias donnent très peu la parole, même s’ils s’expriment très bien français. Qu’il y ait des tares et des ratés, rien pour surprendre, mais que ce soit tous et toutes des nuls, alors là il faut qu’il y ait quelque part de la nuance ou de la bonne foi.
Je ne sais quel coup Washington et ses alliés préparent actuellement. Pourquoi pas faire entrer Bill Clinton sous le couvert des Nations Unies comme Président d’un gouvernement provisoire pour diriger les opérations de construction? Qui aurait à redire à l’action de la « communauté internationale »? Et quand à y être pourquoi pas y adjoindre comme première vice présidente Michael Jean bien vêtue du manteau de l'UNESCO, si près et si amoureuse de son pauvre peuple?
Oscar Fortin

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Oscar Fortin292 articles

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 janvier 2011

    Il est exact que Vigile reste une des rares sources d’informations, de celles que l’on ne retrouve pas dans les médias, même Le Devoir. J’ai envoyé plus d’une trentaine de textes au Devoir et jamais ils n’ont publié une seule ligne. J’y suis abonné et je considère que c’est, actuellement, le meilleur médium disponible malgré tout. Il faut aussi réaliser qu’une pensée éditoriale forte limite les sujets traités par ce quotidien. En passant, j'ai remarqué que les éditorialistes féminines du Devoir osent beaucoup plus que leurs confrères masculins, étrange n'est-ce pas? Il ne faut pas trop attaquer une certaine force occulte. Même si Vigile va assez loin dans la publication de textes de fond, nous voyons dans les commentaires de certains, la foi aveugle dans le système et qu’à plusieurs reprises, on tente, par des interprétations farfelues, de ridiculiser l’intervenant.
    Je crois qu’il faut porter des œillères ou être carrément de mauvaise foi pour ne pas réaliser, qu’en sous main, les problèmes d’Haïti, de divers pays d’Amérique du Sud ou d’Afrique ont, une source commune. On retrouve à peu près toujours les mêmes agents, les mêmes « vedettes » de la BONTÉ du monde dit libre, les mêmes chantres d'une démocratie d'opérette au service exclusif des multinationales. On a fustigé Fidel Castro, les USA ont dépensé des centaines de millions chaque année en désinformation et en tentatives d’assassinat mais il faut aussi réaliser que Cuba a toujours envoyé ses médecins aider discrètement les pays désorganisés par des catastrophes, 1,200, rien que pour Haïti et à plusieurs reprises en Afrique. Mais ça, les médias n’en parlent pas car cela vient du "méchant" Castro. Dans peu de temps vous verrez M. Chavez se faire assassiner par….nous verrons quel scénario la CIA va utiliser cette fois. C’est ce qui arrive à ceux qui ne veulent pas rentrer dans le moule des multinationales américaines et en devenir les esclaves.
    Il faut dénoncer autant que nous le pouvons, ne pas craindre de froisser la crédulité de qui que ce soit. De plus en plus sur Vigile nous voyons des personnes comme messieurs Fortin, Noël Charbonneau et plusieurs autres tenter de nous communiquer des informations pertinentes du monde dans lequel nous vivons. Même si ce n’est pas directement lié au quotidien de l’indépendance du Québec, il est essentiel de savoir qu’en déclarant cette indépendance, nous allons devoir naviguer sur une mer agitée. Quel marin oserait s’aventurer en plein océan sans connaître les prévisions de la météo.
    Dirigé par un capitaine compétent et surtout honnête, le Québec a tout ce qu’il faut pour affronter des tempêtes. Notre navire sera très valable quand les rats destructeurs l’auront quitté.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    9 janvier 2011

    Je pense que le moment est bon pour mettre à nue cette information qui repose de plus en plus sur des mensonges tellement gros que je suis surpris qu'elle ne s'effondre pas d'elle-même. Il est certain que le sens critique des lecteurs et lectrices de la classe moyenne ne se laisse pas trop interpellé sur les fondements de ce que les médias leur transmettent. Ces derniers sont devenus des dieux et ce qu'ils disent et transmettent ne peut être que la pure vérité. "Je l'ai lu..." ou "je l'ai entendu à la tv ou à la radio..." fait preuve de tout. Dans pareil contexte, il n'est pas facile de renverser la vapeur. N'empêche, il faut croire à l'efficacité de l'information alternative. Wikileaks illustre bien la fragilité du système ainsi que de ceux qui en contrôlent les ficelles. Alors pourquoi pas garder la flamme,,, Merci pour vos commentaires.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 janvier 2011

    J'ai tellement été censuré dans Le Devoir qu'un jour j'ai sauté un gasket contre les deux censeurs (Munger et Baillargeon). Ca s'est retrouvé sur le bureau du boss. Depuis je ne peux plus écrire dans Le Devoir. Sous mon nom du moins.
    J'écris sous un nick et une fois sur deux mes commentaires sont censurés! 50% de censure!!!!!
    J'écrivais sur les blogues de l'Actualité. Un jour, j'ai été barré. Je n'ai jamais su pourquoi. J'ai écrit trois fois à la boss pour avoir des explications, jamais eu de réponse.
    Tout ça pour dire que la liberté d'expression au Québec, c'est de la fiction. Faut se promener sur les différents sites pour voir à quel point la censure est omniprésente.
    Ceci dit je dois féliciter Vigile qui me donne une très grande liberté d'expression. Mais Vigile est plus l'exception que la norme au Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 janvier 2011

    Le travail journalistique canadien sur Haiti est nul à chier... une chance que les activistes gardent le fort de la dignité et de l'autorité morale de l’assaut corpo-suprémaciste... «Les médias changent le monde et l'humanité avec. Ils sont l'usine où se fabrique le "réel"; ou ce qui en tient lieu; ou ce qui l'a remplacé. Nous ne sommes pas sûrs qu'il y a un autre côté de l'écran devenu le miroir du monde.» - Élisabeth Lévy
    A Very Canadian Coup in Haiti:
    The Top 10 Ways Canada Aided the 2004 Coup and its Reign of Terror
    http://coat.ncf.ca/Haiti/Canada_in_Haiti.htm
    InvAID: The Militarisation of Aid to Haiti
    http://coat.ncf.ca/our_magazine/links/65/InvAID.htm
    De se satisfaire d'un simulacre de démocratie et de liberté de presse est d'un minable incommensurable... HONTE À NOUS TOUS !

  • Serge Charbonneau Répondre

    8 janvier 2011

    La publication tardive de commentaires dérangeants est régulièrement utilisée. Ils publient, mais lorsque le gros du lectorat est passé. On ne peut alors les accuser de censure et leur but de limiter la lecture d'un tel commentaire est aussi atteint.
    Concernant Haïti, aujourd'hui à l'émission de Franco Nuovo à la radio de Radio-Canada, un entretien intéressant avec Luck Mervil revenant d'Haïti. Il nous a dressé un portrait plus éclairant sur «l'aide» des nombreuses ONG sur place.
    Une très grande partie de «l'aide» n'est qu'une affaire de "business". Plus de 90 % de «l'aide» va directement dans les coffres des «aidants». Il se fait des choses en Haïti, mais le gros de l'argent sert à défrayer les coûts énormes de ces ONG qui ne sont pas exactement des missionnaires sans but lucratif.
    On pourrait facilement conclure que pour vraiment «aider» Haïti, il faudrait renvoyer tous ces Organismes Non Gouvernementaux souvent très près des gouvernements. La pauvreté est une «business» qui rapporte bien. Certains obtiennent de faramineux contrats pour «aider». Dans bien des cas, les ONG s'aident elles-mêmes en premier.
    Pour aider vraiment Haïti, renvoyer toutes les ONG et l'ingérence étrangère et envoyer du matériel, du matériel, du matériel et des outils, beaucoup d'outils. Et de l'argent pour payer non pas les ONG mais les Haïtiens qui seraient embauchés pour reconstruire leur Pays. Présentement les Haïtiens regardent les étrangers s'activer à gros salaire alors qu'eux ne sont pas sollicités. Parfois quelques-uns sont engagés pour un salaire ridicule pour des tâches souvent tout aussi ridicules avec des outils eux aussi ridicules. Ces quelques employés haïtiens servent dans bien des cas à obtenir une image médiatique de l'implication haïtienne bien plus qu'à faire un travail vraiment utile.
    On reconstruit sur la faille qui a tout détruit et on reconstruit des maisons sans eau et sans toilettes. Assez étonnant ces décisions venant de professionnels diplômés.
    Luck Mervile, à écouter:
    http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#idMedia=undefined&lang=fr&pl=0of1&posMedia=0&startPosition=9.5125399&urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/JeLaiVuALaRadio201101081505.asx
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2011

    Je dois vous informer que j'ai retrouvé mon intervention sous l'article qui a pour titre Oxfam dénonce de nombreux ratés de la reconstruction en Haïti. Même en retard, il a été publié et je dois nuancer mon opinion sur le carcactère professionnel du Devoir.
    http://www.ledevoir.com/international/amerique-latine/314206/oxfam-denonce-les-rates-de-la-reconstruction-d-haiti
    À voir maintenant s'il publiera l'article sur le Venezuela donné en référence:
    http://www.legrandsoir.info/Le-Venezuela-et-les-banques-Pourquoi-Washington-deteste-t-il-Chavez.html

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2011

    Je viens de découvir mon intervention dans l'article correspondant à OXFAM
    http://www.ledevoir.com/international/amerique-latine/314206/oxfam-denonce-les-rates-de-la-reconstruction-d-haiti
    oscar Fortin
    Abonné
    samedi 8 janvier 2011 08h19
    Derrière l'inertie une lutte de pouvoir
    Il y a actuellement en arrière fond de ce qui se vit en Haïti, une lutte féroce des États-Unis, du Canada et de la France pour garder Haïti dans le giron de l'influence des politiques de Washington, l'empêchant ainsi de rejoindre le groupe des pays émergents de l'Amérique Latine et de l'Alba. Sous le couvert "de la dite communauté internationale dont ils se couvrent" et de l'Organisation des États américains (OEA) dont ils sont les trois pays désignés pour procéder au recomptage, ils s'asssurent que les résultats répondent à leurs attentes. À celà s'ajoutent les 11 milliards $ de dollars promis cettte fois par la vraie communauté internationale qui doivent être également sous leur propre contrôle. Déjà avec Bill Clinton comme représentant à l'ONU et Michael Jean à l'UNESCO ils ont une bonne avance sur bien d'autres pays pour faire une bouchée de ces 11 milliards $. UN gouvernement ouvert aux pays émergents de l'Amérique latine serait une catastrophe pour eux et il leur faudrait faire comme au Honduras, un petit coup d'État militaire pour remettre les pendules à l'heure de l'empire.