Un chèque en blanc

Agir en bon gestionnaire

Tribune libre

Je suis allé surfer sur le site de la Coalition Avenir Québec pour prendre connaissance de leur plan d’action. Je veux comprendre pourquoi le Québec s’apprête à donner un chèque en blanc à cette formation selon les sondages. Tout bon gestionnaire ne donnera jamais un chèque en blanc s’il n’est pas convaincu que le plan d’action est suffisamment détaillé pour lui permettre de comprendre comment se fera l’application de celui-ci. Sans détails précis, point de chèque en blanc si vous êtes un bon gestionnaire.
Selon la Coalition, un constat fondamental s’impose d’emblée : la division actuelle des Québécois les affaiblit. Permettez-moi de riposter car la référence à la division est-elle en rapport au nombre de partis politiques ou à la division à l’intérieur desdits partis politiques? Je vous ferai remarquer que démocratiquement, il y avait, il y a et aura toujours une division des populations comme dans les autres provinces. Vous rajoutez : Le débat sur l’avenir constitutionnel se trouve dans une impasse. Ni le renouvellement du fédéralisme ni l’accession du Québec à la souveraineté, ne sont possibles dans le contexte actuel ou dans un avenir prévisible. Poursuivre ce débat dans ces circonstances ne sert plus les intérêts de la population. Selon moi tant et aussi longtemps que la souveraineté n’a pas été utilisée comme mode de gestion, on ne peut prétendre que nous sommes dans une impasse. Nous n’avons comme preuve actuellement que les résultats décevants d’un système fédéral. Tant et aussi longtemps que nous n’aurons pas fait la souveraineté nous ne pourrons comparer les deux systèmes.
Vous dîtes un peu plus loin dans votre plan : Le gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités. Il doit le faire pour développer le potentiel humain des Québécois, favoriser la croissance économique, accroître l’efficacité de nos grands réseaux publics, moderniser au meilleur coût les infrastructures et promouvoir l’héritage culturel et linguistique du Québec. Encore là, tous les partis politiques diront comme vous. Chacun des partis politiques veut développer le potentiel humain et favoriser la croissance économique du Québec, etc. Je vous précise que dans un système fédéral de plus en plus centralisateur, le mandat devient de plus en plus difficile. Vous rajoutez : L’objectif de la Coalition était de susciter un débat d’idées, d’interpeller les élus actuels sur la nécessité de poser un diagnostic sans complaisance sur le Québec d’aujourd’hui, puis d’avoir le courage de prendre des mesures audacieuses pour le sortir du déclin tranquille dans lequel il est engagé. Ce déclin auquel vous faites référence est sans contredit l’œuvre du système fédéral qui de la nuit des longs couteaux à aujourd’hui continue d’empêcher le Québec de prendre complètement son envol car il sait très bien que nous pouvons effectivement être autonome sans le fédéral. Un rapport a clairement démontré qu’une accession à la souveraineté nous placerait au 17ème rang, en développement économique, des pays de l’OCDE.
Éducation
La Coalition propose d’améliorer la formation des enseignants et de hausser leur salaire de 20 %. Cette dernière mesure attirera les meilleurs talents et procurera à ceux qui se dévouent à leur tâche une reconnaissance à la mesure de leurs efforts.
L’objectif de cette mesure n’est pas de lier le salaire à un quelconque indice de performance, de congédier des enseignants ou de menacer leur sécurité d’emploi.
Des mécanismes spécifiques pourraient être mis en place pour éviter toute forme d’arbitraire dans les cas exceptionnels de congédiement. Je me suis fait la réflexion suivante : Dans le domaine de la santé, on applique cette règle d’un salaire majoré des médecins. Cela a-t-il eu pour effet que notre système de santé s’est amélioré? Force est de constater que non. La CAQ fait fausse route dans son constat du système d’éducation.
Le décrochage scolaire reste trop élevé au Québec. Les solutions proposées par la
Coalition s’attaquent à certaines des causes profondes de ce problème. Or, le décrochage est plus élevé chez les élèves issus d’un milieu socio-économique moins favorisé. Une partie de la réponse au constat du problème en éducation et surtout concernant le décrochage scolaire est dans le réajustement de nos politiques en matière de lutte contre la pauvreté. Il est tempos d’agir en ce sens. Des actions concrètes de lutte à la pauvreté s’imposent.
Le sous-financement chronique des universités québécoises est le résultat d’une perspective à courte vue. Des actions vigoureuses, imaginatives et adaptées aux réalités de tous les intervenants s’imposent. Lesquelles ??? Doit-on donner un chèque en blanc.
Dans un prochain texte j’aborderai le plan d’action de la CAQ sous la rubrique économie.
Roger Kemp. 03-12-11.

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2011

    Monsieur Kemp,
    D'un point de vue indépendantiste, je vous souligne également que de donner son vote au PQMarois c'est de signer un chèque en blanc pour l'indépendance de notre patrie.
    On ne sait pas quand, on ne sait pas comment. La petite gouvernance provinciale même si elle cache son nom sous le vocable de gouvernance souverainiste ne nous intéresse vraiment pas.
    On veut pas administrer une province. On veut avoir un pays. Pas pareil.
    Pierre Cloutier