Un beau malaise à Québec

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La corruption est dans l'ADN des Libéraux





Discrètement, une nomination a créé un malaise au sein du gouvernement du Québec cet automne.


La nomination a finalement été de très courte durée et s’est même achevée la journée que notre Bureau d’enquête a posé des questions.


Voici le contexte: au début du mois, nous avons révélé que le haut fonctionnaire Michel Gauthier faisait l’objet de deux enquêtes administratives. Il était, de 2009 à cet été, vice-président, au Centre des services partagés du Québec (CSPQ). Il était responsable des dossiers informatiques (technologies de l’information et télécommunication)


Une enquête administrative concerne le fait qu’il a été photographié au Centre Bell à un match du Canadien de Montréal avec un directeur général des ventes de l’entreprise Bell Canada, qui obtient d’importants contrats avec le CSPQ. 


L’enquête administrative a conclu que Michel Gauthier a organisé cette soirée de hockey avec le représentant de la firme Bell Canada. Au terme des vérifications, rien n’a permis au gouvernement de confirmer que M. Gauthier a payé son billet de hockey. Il a été suspendu cinq jours sans salaire.


Une autre enquête administrative a été enclenchée parce que M. Gauthier aurait omis de déclarer l’existence d’un stock de 51 M$ de matériel de télécommunication inutilisé alors que son organisme s’apprêtait à acheter pour 25 M$ de nouveau matériel. L’enquête est en cours.


Michel Gauthier n’est plus vice-président au Centre des services partagés depuis le 15 juillet. Il est parti au moment où son patron au CSPQ, Denys Jean, a découvert l’existence du stock et a lancé une enquête administrative.


Mais à ce moment-là, M. Gauthier n’a pas été relevé de ses fonctions le temps de l’enquête administrative. Il a pris des vacances et, le 3 septembre, le Secrétariat des emplois supérieurs l’a replacé au ministère de la Santé pour travailler avec le sous-ministre.


Donc, malgré l’enquête en cours, M. Gauthier s’est tout de même vu confier un mandat au ministère de la Santé qui dépense près de 1 G$ par année en informatique. Le 15 septembre, l’autre enquête administrative, celle sur la photo au Centre Bell, a été lancée. Mais encore une fois, M. Gauthier n’a pas été relevé de ses fonctions sur-le-champ, le temps de l’enquête.


Ce n’est que le 28 septembre qu’il a officiellement été relevé de ses fonctions provisoirement en raison des enquêtes administratives qui étaient en cours. Or, notre Bureau d’enquête questionnait le gouvernement la même journée à savoir pourquoi M. Gauthier n’était pas suspendu le temps de ces enquêtes. 


Non seulement Québec l’a suspendu, mais M. Gauthier n’est plus titulaire d’un emploi supérieur, a aussi tranché Québec.


Nous avons communiqué avec les autorités gouvernementales afin de savoir pourquoi ce n’est qu’à la fin septembre qu’il a été relevé de ses fonctions, alors que deux enquêtes administratives l’impliquant avaient déjà été lancées.


Impossible d’avoir une réponse claire, témoignant d’un certain inconfort par rapport à sa nomination au ministère de la Santé.


La situation, a-t-on appris, a même créé un certain malaise au cabinet du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Après tout, pendant que l’organisme dont est responsable Martin Coiteux (Centre des services partagés) réalisait deux enquêtes impliquant Michel Gauthier, celui-ci a été muté à un autre poste par le Secrétariat des emplois supérieurs, qui ne relève pas de Martin Coiteux.


 




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