Trump au pouvoir: le Québec revoit son positionnement aux États-Unis

2840468185bf801ff808910bf867bde1

Le discours mondialiste du gouvernement Couillard est en porte-à-faux avec le discours souverainiste de Trump

L'installation de Donald Trump pour au moins quatre ans à la Maison-Blanche rend le Québec nerveux, lui qui a beaucoup à perdre sur le plan économique.
Ainsi, pour minimiser l'impact à venir sur l'emploi au Québec, le gouvernement Couillard est en train de revoir son positionnement aux États-Unis, cherchant à s'ajuster au style et surtout aux orientations affichées par le président désigné.
À compter de vendredi, jour de l'assermentation du nouveau président, plus rien ne sera comme avant dans la relation commerciale entre le Québec et les États-Unis, résume la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, en entrevue avec La Presse canadienne.
Les visées fortement protectionnistes du président désigné, qui pourraient entraîner des milliers de pertes d'emplois au Québec, incitent le gouvernement Couillard à redoubler d'ardeur pour défendre ses intérêts commerciaux et conserver ses parts de marché, en affichant la plus grande vigilance.
«La vie ne continue pas comme avant», a reconnu Mme St-Pierre, quelques jours avant de s'envoler jeudi vers Washington, où elle assistera à l'événement le lendemain.
«On voit que des choses s'en viennent à l'horizon, qui sont inquiétantes», selon elle.
Le nouveau contexte créé par l'accession au pouvoir de M. Trump, qui menace directement les exportations québécoises par son opposition farouche au libre-échange, force le Québec à revoir son positionnement diplomatique aux États-Unis, en réévaluant à la hausse les ressources consacrées à ce pays.
Chose certaine, le Québec «sera encore plus présent sur le territoire américain», assure la ministre, qui entend bien convaincre son collègue des Finances, Carlos Leitao, de lui accorder rapidement des budgets supplémentaires pour atteindre cet objectif.
Il faut donc s'attendre à voir Québec ouvrir de nouveaux bureaux aux États-Unis et à y accroître le nombre de ses représentants et délégués.
«On va aller là où nos priorités sont», a dit la ministre, convaincue de l'importance pour le Québec d'être «très alerte», alors que s'ouvre une nouvelle ère de relations commerciales, qui s'annonce fort difficile.
«Il faut être très, très, très sur le qui-vive», a-t-elle dit, car le pays de M. Trump est le principal client du Québec: 70 pour cent de nos exportations partent vers les États-Unis, une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars chaque année. Pas moins de 90 pour cent du bois québécois exporté prend la route des États-Unis. Dans le seul secteur forestier, menacé par les négociations qui piétinent pour les exportations de bois d'oeuvre, 60 000 emplois québécois sont en jeu.
Garder la frontière ouverte
Mme St-Pierre promet de mettre les bouchées doubles: «Il faut établir des contacts. Il faut faire des téléphones. Il faut rencontrer des gens sur le terrain. Il faut que les carnets de téléphone soient bien remplis. Il faut aller voir les personnes influentes» en vue de garder la frontière ouverte, a-t-elle résumé.
Les deux économies sont si intégrées que le Québec ne peut prendre à la légère les menaces de M. Trump de revoir les accords commerciaux, de manière à privilégier la création d'emplois dans son pays.
«On n'a pas l'impression qu'on s'en va en eaux calmes», a ajouté la ministre, qui dit vouloir faire preuve de réalisme et de pragmatisme.
Il ne faudra donc pas se surprendre de voir les missions ministérielles et les missions du premier ministre se multiplier aux quatre coins des États-Unis au cours des prochaines années.
Actuellement, le Québec compte déjà un réseau bien établi chez son voisin du sud, avec une délégation générale à New York, trois délégations à Boston, Chicago et Los Angeles, un bureau à Washington et des antennes à Atlanta, Houston et dans la Silicon Valley.
> Lire la suite de l'article sur La Presse


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé