OTTAWA | Avec l’arrivée du protectionnisme de Donald Trump et la montée des mouvements d’extrême droite en Europe, Justin Trudeau se retrouve maintenant à jouer le rôle de «leader du monde libre» aux yeux des gouvernements mondiaux, croient des experts.
En Europe depuis quelques jours, le premier ministre canadien a vanté les mérites des accords de libre-échange ainsi que les politiques de frontières ouvertes devant l’Union européenne (UE) ainsi qu’en rencontre privée avec la chancelière allemande Angela Merkel vendredi à Berlin.
Cette dernière rencontre est d’autant plus importante pour M. Trudeau, alors que plusieurs dirigeants d’État croient que le Canada et l’Allemagne seront parmi les seuls contrepoids à la montée de politiciens de l’extrême droite dans le G20, croit Debra Steger, professeure de droit à l’Université d’Ottawa.
«Avec le départ de Barack Obama, le Canada vient d’hériter d’un énorme nouveau rôle dans la communauté mondiale comme terre d’accueil et d’ouverture. Autant Angela Merkel que M. Trudeau croient aussi dans le libre-échange, donc ils sont devenus par la force des choses les leaders du monde libre», analyse Me Steger.
Durant la rencontre avec la chancelière, le premier ministre est revenu sur la ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne. Le premier ministre a également souligné «l’appui constant» et le «leadership exemplaire» de l’Allemagne dans ce dossier.
Messages et rôles semblables
Selon le spécialiste en relations publiques et fondateur de Tesla RP, Louis Aucoin, les dirigeants du Canada et de l’Allemagne ont plusieurs affinités naturelles parce qu’ils se reconnaissent dans leurs discours.
D’ailleurs, de nombreux médias sont tombés sous le charme de M. Trudeau à l’aube de sa visite, allant jusqu’à l’appeler «l’anti-Trump».
«Si on regarde les faits, on peut très aisément dire que le premier ministre est totalement le contraire de Donald Trump. Ça s’est vu dès que le président a annoncé qu’il fermait les frontières à certains musulmans et M. Trudeau a répliqué en allant accueillir des réfugiés personnellement à la frontière canadienne», explique M. Aucoin.
Image positive à l’étranger
Selon lui, cette image ainsi que la personnalité charismatique et «magnétique» du premier ministre facilite beaucoup le travail à l’étranger des diplomates canadiens.
«La Trudeaumanie à l’étranger, ça paraît très bien pour nos diplomates. Lorsque ton premier ministre a une image très positive à l’étranger comme M. Trudeau, il est souvent plus facile de tisser des liens», continue l’expert.
L’Allemagne craque pour lui
C’était au tour des Allemands et de leurs médias de tomber sous le charme du premier ministre Justin Trudeau, de passage au pays vendredi. De nombreux médias et internautes allemands et européens ont vanté autant le physique et la chevelure que les politiques «anti-Trump» et «ouvertes» du premier ministre.
«Le politicien vivant le plus sexy du monde»
«L’anti-Trump est ici» -Les grands titres du quotidien conservateur Die Welt
«Un sourire à la Clark Gable, les cheveux ébouriffés, un charme enfantin: le premier ministre canadien Justin Trudeau se démarque parmi les politiciens professionnels. Ses propos en font un anti-Trump.» -Le quotidien Die Welt
«Je crois qu’une partie de l’Allemagne est aux prises avec une certaine Trudeaumanie, parce que les Allemands vivent de la nostalgie depuis le départ de Barack Obama. M. Trudeau a une très bonne réputation ici, mais on ne sait pas trop pourquoi», a expliqué au Journal le journaliste politique du Die Welt, Klaus Geiger.
«Bienvenue en Allemagne! Vous êtes tellement une inspiration. Merci pour la visite – vous devriez revenir durant l’été», a gazouillé Louise, une Allemande.
Une photo du premier ministre qui mangeait en tête-à-tête avec Mme Merkel a également fait le bonheur des médias et des internautes.
«Je suis contente qu’Angela Merkel et Justin Trudeau aient eu une belle date», a gazouillé la journaliste du Guardian, Elena Cresci.
«Dîner aux chandelles pour deux ... d'abord, c'était Ivanka Trump, et maintenant, c’est Angela Merkel qui est captivée par Justin Trudeau», titrait pour sa part le bureau allemand du journal The Telegraph.
-Avec TVA Nouvelles
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